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 Elinya

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Folkvnir
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 18 Aoû - 10:01

Un léger sourire apparut sur ses fines lèvres, et Eragon sentit les muscles de la jeune femme se détendre un peu. Aussitôt, il passa son bras musclé autour de ses épaules, l’amenant peu à peu à lui. Avec une légère appréhension, elle pivota son corps vers celui d’Eragon, logeant bientôt sa tête dans le creux de son omoplate gauche, y trouvant un réconfort insoupçonné. Peu à peu, il descendit son bras le long de son corps pour la ceinturer d’une manière protectrice au niveau de la taille. Comme en réponse à cette étreinte si apaisante, Arya releva la tête afin de croiser le regard de son compagnon, et lui chuchota un « merci » empli d’une gratitude immense, mais aussi, il le sentait, de plus que cela. Elle reprit alors sa dernière position, se collant un peu plus à lui. Sous sa peau, elle pouvait sentir les palpitations maintenant calmes qui faisaient tressaillir de plaisir son ami. Son amant. Ils restèrent ainsi durant de longues minutes, et même des heures. Aucun des deux ne semblait s’en soucier. Tout devenait simple, parfait.
« Je suppose que je ne t’attends pas pour dormir, n’est-ce pas ? » Questionna Saphira à l’orée de la conscience du jeune homme.
Eragon fit un petit sourire d’approbation, puis lui répondit avec calme un « bonne nuit ma belle » qui fut bien assez éloquent pour que la dragonne devinât ce qui s’était passé. Elle s’était délibérément mise à l’écart de l’esprit de son Dragonnier afin qu’il partage uniquement ce moment avec celle qu’il aimait, et il lui en était grandement reconnaissant. Laissant sa dragonne monter au repère des dragons, au-dessus d’Isidar Mithrim, il reprit doucement contact avec la réalité, et avait encore du mal à réaliser ce qui se passait, là, devant ses yeux. Il tenait contre lui Arya, celle qu’il désirait plus que toute autre chose, et elle semblait apprécier elle aussi cette proximité. Lentement, il tendit le cou afin d’observer le visage d’albâtre de la jeune femme. Il contempla d’un œil nouveau cette bouche si douce et gracieuse, ce nez fin et pincé, ainsi que ces pommettes hautes et légèrement colorées par le regain de chaleur de la jeune femme. Ses paupières étaient fermées sur ses yeux émeraude. Elle s’était endormie sur son épaule. Elle semblait sereine, bien plus qu’il ne l’avait jamais vue. Il posa alors délicatement sa main droite sur l’une de ses joues, et caressa cette peau admirablement lisse. Eragon semblait totalement subjugué par cette vision angélique. Plus rien d’autre ne comptait.
Tels les battements d’ailes d’un papillon, Arya souleva ses paupières avec difficulté, extirpée de ce sommeil si chaleureux par les douces caresses du Dragonnier. Le visage d’Eragon, tout d’abord flou, devint de plus en plus net, et elle lui rendit timidement le sourire qu’il lui offrait. Son cœur s’emballant peu à peu, elle lui chuchota, quelque peu apeurée :
- Eragon, je…je suis désolée, m…
- Chuuuuut, lui murmura-t-il en posant son index sur sa bouche de façon à lui imposer le silence.
- Plus tard, continua-t-il.
Admirant la beauté sans pareille de l’elfe, il repoussa du bout de ses doigts les quelques mèches qui tombaient sur les yeux de la jeune femme, puis il fit glisser sa main délicatement, très lentement le long de sa joue droite, leur provoquant des frissons jusqu’au bas de leur échine. Il parvint au niveau du menton, et par une petite pression de ses doigts il éleva légèrement la tête d’Arya, leurs regards maintenant fusionnés l’un dans l’autre. Doucement, il rapprocha son visage du sien. Leurs souffles saccadés, témoins de leur excitation en même temps que de leur appréhension, vinrent se rencontrer dans une danse bientôt incontrôlée. Quelques centimètres les séparaient, puis avec une extrême délicatesse, leurs lèvres entrèrent en contact.
La première sensation qui parvint à Eragon était l’extrême douceur de celles d’Arya, telle de la soie. Il fit tomber lentement ses mains au niveau de ses hanches, tandis que leur étreinte amoureuse s’animait avec un peu plus de vigueur. Arya, d’abord assez passive, semblant émettre encore certaines réserves, se détendit au bout de quelques secondes, se laissant envoûter par la magie de cet instant. Avec un plaisir non dissimulé, leurs salives se mélangèrent, leurs langues se touchèrent pour finalement ne former plus qu’une. Les doigts fins de l’elfe caressèrent le bas de la nuque du jeune homme, jusqu’à appuyer légèrement sur les racines de ses premiers cheveux. Tout leur corps semblait en ébullition, leurs sens en émoi. Leur baiser se fit de plus en plus passionnel, extériorisant un désir qui sommeillait en chacun d’eux depuis trop longtemps.
Puis des pas rapides firent irruption dans ce moment idyllique. Aussitôt, Arya repoussa Eragon d’une faible pression sur son torse afin d’identifier cet inconnu qui les avait vus en train de s’embrasser. Elle patienta ainsi quelques secondes avant que la silhouette ne sorte de l’ombre du bout du tunnel. Il s’agissait d’Orik. Il devait probablement être à leur recherche, car aucune raison ne semblait être valable pour que le nain descende des terrains d’entraînement. Le visage empourpré d’Eragon fit donc face à son ami, lequel figurait un simili de sourire, difficile à percevoir dans sa barbe dressée à grand mal. Mais ce n’était rien face à celui de l’elfe. En un éclair, sa blancheur d’albâtre s’était teintée d’un rouge vif qui trahissait ses sentiments actuels. Quelque peu amusé, mais aussi très gêné par la situation, il balbutia à l’encontre du Dragonnier :
- Je…je suis désolé, je vous cherchais, mais… (regard vers Arya qui s’était un peu détournée de lui) Faites comme si je n’étais pas là, ce n’est pas grave…
- Dis-moi ce qu’il y a, Orik, tu es toujours le bienvenu, tu le sais.
Le petit mensonge d’Eragon, accompagné de son sourire complice, confirma ce qu’avait vu Orik, laissant place maintenant à un visage plus que radieux.
- Je voulais juste vous dire que le conseil a fini de statuer, et nous avons décidé qu’Ormar et moi-même seriont les nouveaux dirigeants des nains. Ordarik a décliné notre offre, et je le comprends fort bien. Il a beaucoup à faire avec la reconstruction de sa ville, et c’est tout naturellement qu’il a proposé ma candidature au deuxième poste de direction, le premier ayant été acquis au clan d’Ormar.
- J’en suis heureux pour toi Orik, tu as toute ma…notre confiance pour mener justement tous les nains des Beors.
- Merci beaucoup. Euh…je crois que je vais vous laisser maintenant.
Eragon fit un signe de tête d’acquiescement, mais mit aussi l’un de ses index sur sa bouche pour bien signaler au nain de garder le silence sur ce qu’il avait découvert, requête évidemment acceptée par son ami. C’était à eux de l’annoncer, et non à lui après tout. Avec un dernier clin d’œil, il détala sur le ponton en direction du centre de la ville pour les laisser enfin seuls.
Le Dragonnier se retourna alors vers sa belle, et lui dit alors :
- Ne t’inquiète pas, Orik saura garder le secret. Nous le dévoilerons au grand jour le moment où tu l’auras décidé, même si ce sera un peu difficile pour moi de feindre mes sentiments au grand public. Nous allons prendre tout notre temps, je t’en fais la promesse.
Il semblait avoir trouver les mots justes. Apparemment c’était ce qu’elle avait envie d’entendre, et elle lui sourit en retour. Il la prit alors dans ses bras quelques instants, puis elle se détacha de lui, comme en réponse aux questions qui fleurissaient à nouveau dans l’esprit du jeune homme. Il désirait plus que tout connaître ce qui avait pu ronger le cœur de celle qu’il aimait pour l’empêcher de lui dévoiler ses sentiments. Peut-être que cela durait encore, et il voulait y mettre un terme.
- J…je crois que je te dois une explication Eragon, lui dit-elle, sa joie de vivre nouvelle quelque peu ternie par la tournure des événements.
- Tu ne me dois rien, Arya. Mais il est vrai que je suis curieux de savoir ce qui t’a empêché d’être avec moi, pour que je puisse t’aider à le surmonter. Ensemble. Néanmoins, comme je te l’ai dit, si tu n’en as pas l’envie tout de suite, je comprendrais.
Ses yeux émeraude étincelants montraient la gratitude qu’elle ressentait envers l’immense compréhension dont son compagnon faisait preuve.
- Je sais, Eragon… Je sais…
Elle prit une longue inspiration, puis commença à évacuer les peurs qui lui meurtrissaient le cœur :
- J’ai foi en toi, Eragon. En vous deux, avec Saphira. Mais en devenant plus qu’une amie pour toi, j’ai eu peur, et je crois que c’est encore un peu le cas, de devenir une gêne dans la tâche qui vous incombe.
- Arya, jamais tu ne seras un obstacle pour moi, bien au contraire. Si tu n’es pas à mes côtés, jamais je ne pourrais mener à bien ma mission. Être avec toi me donnera la force d’y parvenir, mais seul, je n’y parviendrai pas, tu comprends ?
Eragon lui avait pris le visage dans les paumes de ses mains, et une petite larme s’était installée dans l’une d’elles, échappée de l’œil gauche de l’elfe.
- Dis-moi ce qu’il y a Arya, lui souffla-t-il avec la plus extrême tendresse.
- Ce n’est rien Eragon, c’est juste que je m’aperçois que tu as beaucoup mûri, et que je ne m’en étais pas rendue compte.
Elle lui déposa alors un baiser sur les lèvres, mais celui-ci n’en fut pas dupe.
- Ce n’est donc pas à cause de la prophétie que tu es tant bouleversée ? Tenta-t-il avec appréhension.
En mordillant de façon fugace l’une de ses lèvres, elle se redressa pour lui répondre le plus honnêtement possible.
- Peut-être un peu Eragon. Les prophéties que révèle Blagden ne sont jamais de très bon augure, et donc elles m’ont toujours inquiétée. Néanmoins elles se sont révélées en partie fausses.
- Comment cela ?
- Et bien le morceau que tu as entendu, à Tarnag, signifiait que les sentiments que je portais pour Faölin n’étaient pas partagés. Mais lorsque je t’ai connu, j’ai su que c’était toi que j’attendais, mais vu ta position au sein des peuples libres, je ne pouvais me permettre de te distraire de la voie qu’était la tienne. Mais il faut croire que Blagden n’avait pas prévu ta ténacité…
Le petit sourire d’amusement qu’elle s’était efforcée de montrer se propagea au jeune homme, mais ce dernier semblait attendre encore d’autres informations. Sa curiosité maintenant éveillée, il voulait en apprendre d’avantage.
- Et l’autre partie ? Renchérit-il, le regard perçant.
- Quelle autre partie ? Lui répondit-elle, quelque peu confuse.
- Et bien le reste de la prophétie, celle que tu m’as empêché de voir. Si tu connais la signification de la première partie, c’est que ce doit être la deuxième qui te préoccupe.
- Pas forcément Eragon. Aller à l’encontre d’une prédiction peut être aussi dangereux que de s’y tenir, voire même plus.
Sa réponse ne paraissait absolument pas le convaincre. Il voulait savoir, et devant son regard mi-accusateur, mi-suppliant, elle abdiqua.
- Très bien, je vais te la dévoiler, tu sembles y tenir. Mais sache que je n’en connais aucunement la signification. Comme je te l’ai dit, j’ai juste un mauvais pressentiment à son égard. Ecoute-moi bien :
Et lorsqu’au son du vent le jour deviendra nuit
Qu’au crépuscule ils deviennent enfin unis
Dans une dernière étreinte ils se toucheront
Alors celui qui depuis l’aube se morfond
Verra de ses yeux la nuit au jour succomber
Et ainsi le troisième en porteur se changer.
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 18 Aoû - 10:04

Ces paroles résonnaient encore dans l’esprit d’Eragon, cherchant désespérément un sens caché derrière tout ce charabia.
- Eragon, ne t’inquiète pas à propos de cela, j’y ai moi-même passé des années à tenter de déchiffrer les dires du corbeau blanc, en vain. On ne connaîtra probablement la vérité que lorsque ce qui doit arriver arrivera.
- Oui, tu as sûrement raison, fit-il avec une petite moue.
- Rentrons si tu le veux bien, nous devons partir pour Cithri aux premières lueurs du jour.
- Arya… ?
- Oui ? Fit-elle avec appréhension.
- Je… Excuse-moi, non, ce n’est rien. Allons-y.
Avec un souffle de soulagement imperceptible, Arya se releva afin de se diriger vers ses appartements.
- Eragon, je crois qu’il serait prudent, pour le moment, de cacher notre relation. Non pas que j’en aie honte devant les humains, nains, ou même devant mon peuple, mais te savoir lié à moi comme peuvent l’être un homme et une femme pourrait leur faire croire que je compte plus qu’eux à tes yeux.
- Oui, je comprends, lui répondit-il avec sincérité, quoique quelque peu vexé de ne pas pouvoir clamer à qui voulait l’entendre son amour pour elle.
- Tu me raccompagnes ? Lui demanda-t-elle, ce qui lui redonna immédiatement le sourire.
C’est ainsi que, côte à côte, il suivit l’elfe à travers les méandres de la cité. Il n’était jamais allé dans les appartements privés d’Arya, invitation qui le toucha beaucoup. Sans contact pour ne pas éveiller les soupçons, ils passèrent devant les jardins, avec l’imposante fontaine en marbre blanc en son sein, puis contournèrent le cœur de la ville-montagne pour arriver aux antipodes de leur précédente position. Après un quart d’heure de marche rapide, quelques portes en chêne massif se tenaient en face d’eux, incrustées dans la roche noire de Tronjheim. Un long couloir verdoyant reliait toutes ces demeures de taille humaine, ce qui intrigua fortement le jeune homme.
- Ce sont les appartements des invités elfes, lui indiqua-t-elle. En tant que capitale naine, il semble logique qu’ils aient certains « locaux » pour héberger les émissaires des autres peuples non ? Lui fit-elle, amusée par l’air surpris d’Eragon.
- Oui…oui, tu as sans doute raison.
Encore très étonné, il regardait le parterre de fleurs qui courait le long des murs. Les habitants de ces lieux, bien que très temporaires, semblaient s’être accommodés au mieux de leur nouvel environnement.
- En tant qu’ambassadrice, et maintenant princesse, c’est ici que l’on me reçoit.
Elle sortit Eragon de sa contemplation des jeunes plants de dahlias près d’une fenêtre voisine, le poussant à s’immiscer dans son monde. Il en resta bouche bée. Il se serait attendu à tout, sauf à cela. Des tapis très complexes et raffinés. Des tableaux somptueux. Des meubles extravagants, tous parés de dorures. Cela n’aurait rien eu de surprenant pour un émissaire royal, mais rien de cela n’apparaissait. Bien au contraire, cette chambre, tout de même assez spacieuse, restait simple, à l’instar de la personne qui y vivait. Le sol était en pierre brute, mais admirablement polie. Un bureau taillé dans un bois épais, caractéristique des Beors, se trouvait devant la fenêtre, une Belle-de-Jour, reposant dans un pot banal en terre cuite, accaparant la lumière que lui envoyait l’Etoile de Saphir,. Quelques plumes et papiers fins étaient disposés sur toute sa surface. Une petite vasque, assertie d’une fine mais exquise dorure se tenait dans un coin de la pièce, ainsi qu’un meuble léger devant probablement contenir le nécessaire pour la toilette. Dessus avaient été apportés quelques flacons de parfums, parmi lesquels Eragon reconnut celui renfermant l’essence de pin. A côté de lui, on pouvait apercevoir un miroir ovale dans une parure brillante, probablement du fer de bonne qualité. Et enfin, à l’autre bout de la pièce, se tenait un lit qui, lui, semblait immensément long. Deux personnes pouvaient à loisir s’y faufiler sans aucun problème. Les draps vert sombre étaient accompagnés de châles blanc écru. De chaque côté de ce lit à baldaquins se tenait une petite table de nuit. L’une, la plus proche d’eux, supportait une bougie blanchâtre à moitié consommée. Mais c’est l’autre, à l’opposé d’où il était, qui attira l’œil du jeune homme. Il y devina un cadre retourné.
- Je vois que tu as fais le tour de mon domaine, lui déclara-t-elle très amusée avant de refermer la porte.
Quelque peu gêné par la situation, il lui répondit alors :
- Oui, excuse-moi, c’est que j’avais déjà imaginé ton « antre » si je puis dire ainsi, et je ne pensais pas à ça.
- Ah oui, et à quoi donc ? Peut-être à des tonnes de choses extrêmement riches et rares, et donc superflues ?
- Un peu, oui, avoua-t-il, le rouge lui montant aux joues.
Se reprenant un peu, il lui dit alors :
- Et bien voilà, je ne voudrais pas gâcher cette journée si parfaite. Je vais donc te souhaîter…
- Attends Eragon ! Intervint-elle. Je dois te montrer quelque chose… Avant que tu ne partes.
Très surpris, il la laissa aller à l’autre bout de la pièce, pour finalement comprendre qu’elle voulait lui montrer le cadre qui se tenait caché par les draperies de son lit. Les mains quelque peu tremblantes, elle le regarda dans les yeux, les sentiments qu’elle éprouvait pour lui étant plus clairs que jamais, et lui tendit, face cachée, le petit tableau.
- J’ai pensé que ça te ferait plaisir de le revoir, bredouilla-t-elle timidement.
Eragon prit l’objet en question du bout des doigts, puis très lentement, il le retourna afin de voir ce qui y était représenté. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu’il comprit de quoi il s’agissait. Plus belle que jamais, une image sublimissime de l’elfe apparaissait, décrite de main de maître, sous son plus beau jour. C’était son fairth. Celui qu’il avait réalisé à Ellesméra lors d’un exercice avec Oromis, son ebrithil.
- Mais…
Il restait sans voix, complètement sous le choc.
- Mais tu l’as brisé, sous mes yeux ! Comment… ?
- Et bien j’ai pu récupérer les morceaux éparpillés sur le sol de la cabane du Dragonnier, et avec beaucoup de patience, et un peu d’aide, j’ai finalement pu lui redonner sa forme originelle. Il ne te plait plus ? Lui demanda-t-elle, très souriante.
- Quelle question ! Bien sûr qu’il me plait ! C’est tout simplement le témoin des sentiments que j’éprouvais alors, et qui se sont encore fortifiés avec le temps. Je ne savais pas que…
- Et bien maintenant tu le sais.
Elle lui posa délicatement une main sur la joue, caresse qui lui fit légèrement fermer les yeux, un frisson divin le faisant tressaillir de plaisir, puis elle vint déposer fiévreusement ses lèvres contre les siennes. Quelques secondes s’écoulèrent ainsi, sans qu’aucun autre bruit ne vienne troubler ce moment si magique, et elle se recula, contemplant avec délice l’effet qu’elle procurait chez son compagnon. Il mit quelques temps à réaliser ce qui venait de se passer, le fairth dans les mains et l’odeur de pin encore sur ses lèvres. Il reprit contenance en voyant Arya patienter, et sut qu’il était temps de se quitter. Il lui tendit alors le cadre, lui souffla un « merci beaucoup pour ce délicieux moment » lourd de sous-entendus au creux de l’oreille, puis lui prit la main gauche, et la porta à ses lèvres en s’inclinant légèrement. Il lui baisa la main, puis s’éclipsa sans un mot. Il savait que c’était une coutume entièrement humaine, et peut-être étrangère à Arya, mais il s’en moquait, il visait bien plus que ce simple geste. Par cette petite courtoisie il lui témoignait tout le respect et la tendresse qu’il avait à son égard, mais aussi la patience qu’il lui montrerait le temps qu’elle se décide à faire avancer leur relation encore un peu plus. Et il avait raison. Cela avait marché. En refermant la lourde porte en chêne, Arya affichait un sourire radieux, le fairth collé contre sa poitrine, les yeux pétillants d’un bonheur nouveau-né.

A SUIVRE...

Bon et bien maintenant c'est à vous de jouer!
La suite dans une semaine.
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Ebrithil
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 18 Aoû - 12:15

Very Happy Y sont trop mignon, je les adore!!! Pff là tu m'épates, c'est tout simplement sublime. Je ne peux pas dire autre chose, j'ai vu aucune faute...Si cherche bien je trouverais bien ^^

Bon bah vivement la suite Very Happy
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 18 Aoû - 20:22

C'était vraiment merveilleux. La description est vraiment au plus réaliste, chaque mot un pur bonheur...
J'ai absolument hâte de découvrir ce que réserve la prophétie à Arya et savoir si elle va briser le bonheur naissant d'Eragon/Arya...
Je m'attends à un événement qui va tout perturber ou bien peut être qu'Arya va avoir finalement des doutes sur sa nouvelle relation avec le dragonnier (même si j'espère avoir tort).
Voilà, je suis presque certaine que tu ne va pas te contenter de conserver une belle image de leur couple, c'est à dire que tu vas être sadique (une fois de plus) et que tu vas tout boulverser. A moins que tu ne te sois reconverti en ours en peluche qui créée du bonheur partout et que ça va finir en "il vivèrent heureux jusqu'à l'infini, étant immortels et eurent de beaux enfants.
Je n'estime pas un seul moment que c'est ce qui va arriver ! je me trompe ?
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Enelya
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeMar 21 Aoû - 1:40

Ah la la, que dire sur ce magnifique chapitre ? J’ai l’impression que tout ce que je pourrais dire serait un euphémisme par rapport à la beauté de ce passage...J’ai tellement adoré que j’en ai encore le souffle coupé. C’était tout simplement merveilleux.
C’est fou comme la description peut être réussie : un texte excellent, aucune faute et une qualité d’écriture inégalable.
J’ai relu plusieurs fois et j’arrive difficilement à me reconnecter avec la réalité après avoir été plongée avec une telle intensité dans un récit aussi parfait.
Tu décris avec une multitude de détails qui nous imprègnent à fond dans l’histoire, nous permettant d’imaginer la scène aussi facilement que si nous en avions été témoins ou si nous l’avions vécue nous même. Ces éléments rendent la scène presque réelle, j’en oublie même souvent que je suis toujours derrière mon ordinateur à lire tout simplement une histoire exceptionnelle. Je crois qu’entre le monde de la fantasy et nous, il n’y a qu’un pas et tu nous le fait franchir si aisément avec tes écrits aussi envoûtants...
Le décor est planté avec une extrême finesse, chaque détail est soigné et les lignes défilent avec une fluidité étonnante. Je trouve très bien d’avoir écrit ce passage sur la relation entre Eragon et Arya car cela nous permet d’avoir une partie sur les sentiments des personnages, ce qui manque parfois dans certaines fics. Je trouve très important de s’intéresser de près au ressentir des personnages et toi, tu le retranscrits très bien. Pour moi, cela nous permet de nous sentir beaucoup plus proches d’eux car on comprend plus facilement ce qu’ils ressentent (amour, bonheur...). Je trouve qu’ils ont un côté plus accessible, peut être plus que dans l’histoire originale de CP, notamment Arya qui me parait beaucoup plus humaine et sensible dans ta version à toi. En tout cas, je les trouve trop mignons tous les deux...En plus l’idée du faithr à la fin me plait beaucoup : c’est une très belle preuve d’amour de la part d’Arya que d’avoir réparé le faithr qu’elle avait brisé.
Et bien sur, il y a cette prophétie qui contribue à renforcer la part de mystère que j’aime tellement dans ton histoire. Que signifie t-elle... ? Tout ça m’intrigue beaucoup. J’avoue que j’ai beau la tourner dans tous les sens, je ne vois aucune signification... « Dans une dernière étreinte » me fait penser qu’Eragon et Arya vont être séparés, peut être par la mort de l’un d’eux (j’espère pas !) ? En tout cas, ils seront séparés je pense, peut être pas très longtemps mais ils le seront...Enfin, mon esprit tordu va bien trouver une petite hypothèse foireuse... Wink
Voilà, voilà, je crois avoir fait le tour de toutes mes impressions et encore, je n‘ai pas vraiment de mot pour qualifier mon émerveillement face à la splendeur de ce texte. Je me fais donc toute petite devant ton talent et ne peux que te féliciter le plus sincèrement du monde et te remercier de continuer à produire ces lignes de rêve et de me redonner, après cette fascinante lecture, l’envie de me remettre moi-même à écrire (ce qui n’était pas une mince affaire aujourd’hui)...
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeMer 22 Aoû - 22:47

enfin je crois que j'ai tout dit là!
car moi je n'ai pas besoin de faire mégalongue et complète
1 pour arriver à la conclusion que ce chapitre est super car Eragon et Arya sont enfin ensemble
2 parce que les fautes c'est ce qi donne un caractaires propre à un un écit à condition de ne pas en avoir trop
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 9:34

Les fautes qui donnent un caractère propre??? Euh...faut que tu m'expliques là...
Sinon je me doutais bien que vous allez apprécier qu'ils soient ensemble, et ce n'est que le début
D'ailleurs pour faire plaisir à ulfin et gaeldrech, je posterai la suite de ce chapitre (partie 2/3) exceptionnellement VENDREDI, pour leur anniversaire. Et évidemment uniquement sur ce forum...
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 11:24

des fautes faites exprès quoi
merci
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 25 Aoû - 10:21

Bon et bien nous sommes samedi, et qui dit samedi, dit suite de ma fic!
Sans plus attendre, bonne lecture, mais aussi, je l'espère, bon com!


« Eragon… »
Quelques grognements, puis plus rien.
« Eragon, réveille-toi enfin ! Il faut qu’on parte chercher Roran à Cithri et… »
La dragonne observait son Dragonnier d’un air circonspect. Toutes ses paroles semblaient s’estomper à l’orée de la conscience de son compagnon. Il était ailleurs.
« Nom d’un dragon, si tu ne te lèves pas maintenant je vais te secouer, tu vas voir ! »
Exaspérée par l’immobilisme d’Eragon, qui somnolait encore et toujours, elle décida que la manière douce ne faisait aucun effet, et qu’un changement radical était nécessaire. D’un seul coup, elle ouvrit son aile pour faire entrer l’air froid de la montagne dans les poumons du jeune homme, ce qui manqua de l’étouffer. En un sursaut magistral, il s’éveilla enfin, quoique de très mauvaise humeur.
« Non mais tu n’es pas bien oui ! » Lui hurla-t-il, fort mécontent.
« Ah, enfin ! Monsieur est réveillé, nous allons donc pouvoir vite nous préparer pour partir, car on est déjà en retard pour aller chercher ton cousin. Oui ton cousin, tu sais, Roran… ? »
« Oui, oui… Bougonna-t-il. Mais cesse d’être aussi ironique s’il te plait, je n’ai pas envie de me fâcher avec toi dès le matin »
« Très bien, mais tu as fait une promesse, Eragon. Tu dois faire passer les rebelles avant Arya. Tiens, d’ailleurs la voilà ».
L’esprit encore embrumé par ce réveil énergique, il déposa son regard sur le corps de l’elfe, et la vit fin prête à l’accompagner. A sa tunique vert sombre qu’elle portait habituellement pour les voyages, elle avait ajouté des vêtements marron, quelques notes bleutées complétant l’ensemble, assez chaud pour résister aux morsures des Beors. Ses cheveux de jais avaient été domptés en une queue de cheval qu’elle arborait rarement.
- Et bien, Orik nous attend pour ses dernières recommandations, tu es prêt ?
- Euh…oui, presque…
- Eragon ! Lui fit-elle, mécontente, les bras entrecroisés.
- Oui, oui j’arrive, pars devant, on te rejoint dans quelques minutes, je suis bientôt prêt, lui dit-il à la va-vite, ne sachant que dire d’autre.
Prenant son air hautain, elle tourna les talons et s’en alla dignement du repaire des Dragonniers, courant bientôt à vive allure en direction de la place centrale de Tronjheim. Saphira émit un léger bruit rauque qu’Eragon reconnut pour de la moquerie en même temps qu’une pointe d’amusement, ce qu’il ne manqua de lui signaler.
« Tu me raconteras ? » Lui chuchota-t-elle d’esprit à esprit
« Peut-être, si tu es sage… » Renchérit-il, fortement amusé par l’air médusé que prenait sa dragonne.
« Comment ça, si je suis sage ! Mais je le suis toujours, moi ! Pfff, petit goujat ! »
En une poignée de secondes elle s’ébranla, et sans qu’Eragon ne puisse y faire quoi que ce soit, Saphira s’éleva dans les airs pour rejoindre bientôt Arya.
« J’ai hâte de savoir ce que tu vas trouver comme excuse à ton retard… » Lui glissa-t-elle, fort contente d’elle.
Ruminant contre elle, Eragon mit les bouchées doubles pour se laver, se raser et se préparer. Aussi, en à peine cinq minutes il s’était muni de ses habits de voyage épais ainsi que de son fourreau dans lequel reposait tranquillement Wyrdfelh.
« Heureusement que j’ai préparé la selle de Saphira hier soir ! » Se dit-il en repensant à son air totalement absent lorsqu’il mettait son armure et les autres choses utiles au voyage dans des sacs solidement accrochés à la selle de sa dragonne.
Ni une ni deux il dévala les escaliers qui le séparaient de son ami nain, et ce n’est que dix minutes après l’arrivée de sa dragonne qu’il apparut devant la petite dizaine de personnes regroupées sur le sol de cornaline en cette heure si matinale. Les elfes étaient tous présents, ainsi qu’Ormar, et bien sûr Orik. Quelques nains se tenaient à l’écart, portant de menus sacs à la main. Ordarik semblait être absent, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il devait probablement être en route pour Tarnag afin d’aider à sa reconstruction.
- Désolé Orik, je…euh…j’ai mis un peu plus de temps à me réveiller ce matin, déclara-t-il, assez penaud, bien que se reprenant devant la mine implacable d’Arya.
- Oui je comprends Eragon, ne t’en fais pas, lui répondit le nain, non sans sous-entendus que le jeune homme mais aussi la princesse elfe avaient tôt fait de comprendre.
Arya restait froide et impassible, mais Eragon aperçut sa tempe droite vibrer. Il fallait être plus prudent afin de préserver leur secret. Ne voulant pas le trahir, le nain enchaîna, au plus grand soulagement du Dragonnier, lui tendant un rouleau de parchemin.
- Voici un document que tu devras remettre à Nasuada, Eragon. Tous les récents événements intervenus ici, à Tronjheim, mais aussi dans les autres cités naines, y sont relatés avec la plus stricte exactitude. S’il te plait, prie-la d’en informer aussi le roi Orrin, il ne faudrait pas le froisser maintenant par notre négligence, d’autant plus que Galbatorix se fait plus menaçant que jamais.
- Ne t’inquiète pas, je le lui transmettrai dès que je la verrai à Cithri.
- Je vous ai fait préparer quelques vivres pour le voyage, il serait dommage que vous mourriez de faim avant d’arriver au Surda ! Se mit-il à plaisanter, bien que peu de ses compagnons ne partageassent son amusement.
- Bon et bien il est temps pour vous de partir, vous êtes attendus. Tous trois, prenez soin de vous, et revenez-nous vite.
- Ne t’inquiète pas Orik, je suis sûr que l’on se reverra plus vite que tu ne le crois.
« A bientôt, maître nain » lui transmit Saphira, parvenant à s’introduire dans son esprit sans qu’il ne s’y attende.
- Au revoir Orik, fit Arya avec un port de reine. Mes six amis elfes et moi-même sommes d’accord pour qu’ils restent à vos côtés durant la transition que vit votre peuple en ce moment.
- Merci beaucoup Arya, lui répondit-il respectueusement.
Sans prendre d’élan, Eragon sauta sur la selle de sa dragonne, impatient de partir loin de la capitale, et ainsi de profiter de la nature sauvage, seul avec les deux êtres qu’il aimait le plus au monde. Arya fit de même, atterrissant derrière le Dragonnier, plaçant ses bras contre son torse.
Mais avant que la dragonne ne pût décoller, Angela arriva à vive allure à leur niveau, son visage trahissant un mécontentement apparent.
- Eragon, il faut qu’on parle, tout de suite s’il te plait, lui dit-elle, à bout de souffle, ce qui n’empêchait pas Eragon de craindre pour sa santé en cas de refus de sa part.
Sous le regard interrogateur des autres, Eragon descendit quelques instants afin de se mettre à l’écart avec la sorcière.
- J’ai entendu parler des Ra’zacs, Eragon, et je comprends parfaitement ce que tu as à faire. Néanmoins n’oublie pas ce dont nous avons parlé hier, il faut qu’on aille à Ellesméra dès ton retour d’Helgrind.
- Je suis d’accord Angela, et je suis heureux que tu acceptes que je doive m’occuper de mon cousin avant cela. Je ne l’ai fait que trop attendre. Rejoins-moi au Surda, Angela. Tu ne mettras que quelques jours avant d’arriver à Cithri, et tu seras sûrement là-bas quand je reviendrai de la montagne noire.
- J’allais justement t’en informer. Je m’y rends aujourd’hui même, en compagnie d’Elva, qui a insisté pour retourner auprès de Nasuada afin de l’aider au mieux de ses capacités, bien que je ne sois pas d’accord avec cette perspective. Jouer avec les sentiments des autres peut s’avérer dangereux, autant pour elle que pour les autres.
- Oui, en effet. Nous devrons en reparler une fois ma mission accomplie. Bon voyage Angela, et à très bientôt.
- Sois prudent, Eragon. Je… Je ne voudrais pas qu’il t’arrive malheur.
Les yeux de la sorcière se mirent à briller, larmoyants. Cette marque d’affection émut profondément le jeune homme, et il lui assura en retour qu’il ferait attention à lui et à ses deux amies. Il s’éloigna alors d’elle, puis s’installa de nouveau devant sa compagne, enfin prêt à partir.
Saphira ouvrit alors grand ses ailes, montrant toute sa superbe aux spectateurs présents, et poussa sur ses pattes arrière pour s’envoler majestueusement, ses écailles miroitant la lumière doucereuse de l’Etoile de saphir. En un instant ils s’engouffrèrent dans le dôme de Farthen Dûr, pour disparaître de la vue de tous.
« J’arrive, Roran. J’arrive ».

Un manque d’air soudain.
Arya l’avait enserré volontairement avec vigueur, afin de lui couper la respiration.
- Eh ! Mais ça ne va pas !
- Ça c’était pour ce matin, tu n’avais pas à faire attendre Orik et les elfes, fit-elle plus incisive que jamais.
- Mais…
Nouveau manque d’air.
- Et Ça c’est pour avoir suggérer des choses à Orik tout à l’heure, quand tu as enfin pris la peine d’arriver !
Saphira pouffait de rire en voyant son Dragonnier soumis face à Arya. De plus, cette fois-ci, Eragon ne contesta pas, il savait pertinemment de quoi elle parlait, et l’avait sentie bouillir de fureur intérieurement lors de cette occasion. Néanmoins cela le fit sourire quelque peu, imaginant l’embarras de l’elfe.
- Excuse-moi Arya, mais laisse-moi le temps d’apprendre à cacher le fait que je t’aime.
Aussitôt, les bras fins de l’elfe se détendirent, se faisant alors plus doux, leur étreinte plus chaleureuse.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Ça ne va pas ? S’inquiéta-t-il.
- Non, c’est que… Je ne m’attendais pas à ce que tu viens de dire, fit-elle, apparemment gênée.
- De quoi ? Du fait que je t’aime ?
- Et bien c’est la première fois que tu me l’avoues, et…
- Non je te l’ai déjà dit auparavant, rappelle-toi, à Ellesméra…
- Oui, mais cette fois-ci nous sommes ensemble Eragon, et…enfin…
Elle ne savait plus quels mots employer tellement elle semblait confuse. Pour se délivrer de ce moment de léger trouble, elle déposa entre son épaule droite et sa nuque un baiser, givré par l’air glacé des montagnes. Apparemment très satisfait de la tournure des événements, il lui transmit alors par la pensée :
« Je serai plus prudent à l’avenir, Arya ».
Aussi elle posa la tête contre l’une de ses épaules, et ensemble ils s’évadèrent de leur enveloppe charnelle pour découvrir les joyaux que cachaient jalousement les hauts pics des Beors.
Des biches se baladaient le long d’un lac dont le givre n’épargnait que le centre de celui-ci. Certaines même s’aventuraient sur la glace pour aller s’abreuver au sein de cette étendue d’eau pure. Les pins, recouverts d’une épaisse couche de neige, semblaient être en hibernation, prêts à se réveiller dès les premières douceurs d’un soleil plus chaleureux. Saphira, malgré son allure vive en direction du Surda et sa vigilance toujours latente envers les dangers que renferment ces montagnes vicieuses, partageait avec eux cette échappée comme une bouffée d’air particulièrement délicieuse. Les trois compagnons, tout en enrichissant leurs connaissances de la géographie des lieux, comme le faisaient les anciens Dragonniers, s’amusaient comme des enfants. A dire vrai, cela faisait bien longtemps qu’ils n’avaient pu s’échapper des malheurs de ce monde. Mais lors de cet instant éphémère, ils leur semblaient être les seuls à exister sur cette terre.
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 25 Aoû - 10:22

Après deux journées de voyage, autant physique que mental, les trois aventuriers parvinrent à Cithri dans les faibles lueurs du crépuscule, projetant une ombre inquiétante sur les terres rougies par le soleil en berne. Eragon félicita sa dragonne de sa célérité ainsi que de son endurance dans l’effort par quelques petites tapes sur son encolure, tandis qu’Arya prévenait Trianna de leur arrivée imminente, l’exhortant à aller chercher Nasuada pour qu’elle vienne les rejoigne sur les terrains d’entraînements, endroit le plus proche pour atterrir en toute sécurité. Néanmoins, les deux amis n’avaient pas prévu l’impatience de Saphira d’arriver enfin à bon port et de se reposer, aussi en une minute ou deux, la dragonne provoqua de puissants tourbillons de poussières ocres, et se posa assez lourdement au centre de l’immense place réservée aux guerriers. Il ne restait en cette heure tardive que deux combattants, tous deux regardant fixement les nouveaux arrivants. L’un froidement, implacable. Et l’autre, une colère aveuglante dans les yeux. Il s’agissait de Vanir et de Roran, s’exerçant encore et toujours.
Son cousin avait nettement changé d’apparence. La barbe brouillonne qu’il avait affichée lors de leur épopée depuis Carvahall jusqu’au Surda avait laissé place à une toison beaucoup plus fine, mais plus drue, tel un homme plus expérimenté. Ses yeux s’étaient creusés dans ses orbites, et la maigreur de son visage contrastait avec la musculature imposante de tout le reste de son corps. Apparemment le maître elfe avait réalisé un travail remarquable avec son cousin, mais malheureusement cela ne l’avait pas raisonné à se nourrir convenablement. Il paraissait à la fois très fort physiquement et si faible mentalement, vision qui meurtrit le cœur du jeune Dragonnier. Il se sentait en partie responsable de ce gâchis.
« Ce n’est pas de ta faute, Eragon, arr… »
Saphira n’avait pas fini d’embaumer l’esprit du jeune homme que Roran, plus furieux que jamais, brandit son épée longue et fonça vers son cousin. Même si Eragon en fut étonné, il comprenait aussi ce geste de désespoir, et de haine. Néanmoins, il ne devait pas se laisser faire, cela pourrait devenir dangereux, et inutile. Qui sait ce dont Roran serait capable une fois animé par une rage inouïe !
Il regarda ainsi son « presque-frère » foncer vers lui, espérant qu’il renonce avant de baisser son arme. Le Dragonnier leva son bras droit, la paume argentée scintillante, prête à sévir.
- Ne m’oblige pas, Roran, prononça Eragon, implacable, envers son cousin.
Ce dernier, voyant la détermination du Dragonnier aussi puissante que la sienne, interrompit sa course, stupéfait par la froideur de la voix d’Eragon. Il avait changé plus qu’il ne l’aurait imaginé. Nul ne pouvait plus contester son statut de Dragonnier. Mais peut-être était-ce pour cela qu’il l’avait laissé croupir ici ? Peut-être se moquait-il du sort de sa bien-aimée autant que du sien ? Sa fureur reprenant le dessus, Roran reprit sa course vers son cousin, hurlant à qui voulait l’entendre :
- TU L’AS ABANDONNÉE, SALE TRAÎTRE !
Eragon ferma les yeux, une unique larme s’échappant jusque sur sa bouche, et chuchota douloureusement :
- Thrysta vindr.
Roran fut stoppé net par un mur d’air avant d’être envoyé à terre, un ou deux mètres plus loin, repoussé avec force par cette barrière magique. Se relevant avec peine, quelques filets de sang s’échappant de ses lèvres, il regardait cette personne qui lui paraissait maintenant étrangère. Toutes ses forces semblaient s’être échappées de lui. Il était là, à terre, totalement désemparé.
Sans bouger d’un cil, il le vit s’approcher de lui. Puis une main tendue. Il croisa le regard perçant de son cousin.
- Je suis désolé, Roran, mais tu ne m’as pas laissé d’autre choix. Nous sommes venus ici te chercher. Nous partirons demain matin, à l’aube, en direction de Helgrind pour secourir Katrina et tuer ces maudits Ra’zacs.
- Garde tes belles paroles pour toi, Eragon, si tu es là c’est uniquement pour te donner bonne conscience, car je sais très bien que ce sont les Ra’zacs qui t’intéressent. Tu serais déjà parti la chercher si tu l’avais voulu.
- Crois ce qu’il te plait. Et c’est à toi de décider si tu souhaites ou non nous accompagner. Si je t’ai gardé ici c’est autant pour sa santé que pour la tienne.
Les répliques cinglantes fusaient de part et d’autre, un peu plus intenses à chaque fois.
- Oui, bien sûr, nous te croyons tous ! Ce cher Dragonnier, si fort et si juste ! Ce serait impensable que sa grande lâcheté soit montrée au grand jour, il a donc préféré donner cette excuse d’ « affaires urgentes » pour s’esquiver incognito !
- Les nains ont eu besoin de mon aide, et je suis parvenu avec l’aide de Saphira, Arya et d’un grand guerrier nain à rétablir la situation. Ce n’est que pure coïncidence si au moment où je peux venir délivrer Katrina les Ra’zacs passent à l’action.
Roran resta muet, incapable de prononcer quoi que ce soit, mais portant toujours un regard mauvais à son entourage. Il ne semblait pas être convaincu par l’honnêteté de son cousin. Non, il ne le voulait pas. Eragon continua alors dans l’espoir d’adoucir un temps soit peu son cousin :
- Roran, regarde-moi. Regarde-moi ! Insista-t-il, doté d’une puissance nouvelle. Si nous étions partis tout de suite à Helgrind, non seulement les nains seraient tombés dans un chaos le plus total, mais tous les peuples libres se seraient précipités dans leur chute. Et tu n’étais pas prêt, les Ra’zacs sont redoutables et ils n’hésiteront pas à te tuer. Roran, oublie ta haine, et pense un peu à Katrina, je t’en conjure !
Les yeux de Roran s’injectèrent immédiatement de sang, outré.
- COMMENT OSES-TU !!! TU…
- ÇA SUFFIT ! Coupa-t-il impérieusement. Qu’aurais-tu fait, une fois aux mains des Ra’zacs ? Et bien vas-y, explique-moi, toi qui es si malin ? Je vais te le dire, moi. Ces immondes créatures se seraient rendues compte que je ne pourrais rien leur faire avec toi pris au piège, et ils m’auraient attaché, enchaîné ma dragonne, et vous deux ne servant plus à rien, ils vous auraient tués tous les deux, en commençant probablement par Katrina, pour que tu la vois agoniser, puis mourir devant tes yeux ! C’est bien cela que tu voulais faire, Roran ? Crois-tu qu’elle aurait souhaité que tu viennes à elle sans espoir de la sauver, et même pire, en étant sûre de signer vos arrêts de mort à tous les deux ?
La colère d’Eragon n’avait d’égale que l’effroi qui luisait dans les yeux de son cousin. Il n’avait jamais vu Eragon si furieux, à la fois triste à écoeuré par son comportement. Mais malgré tout, il semblait si juste ! Oui, il avait raison, mais c’était tellement difficile de l’admettre !
Roran lâcha ainsi son arme, celle-ci retombant sur la terre sèche dans un bruit sourd, puis regarda son cousin, les yeux rougis par les larmes qui apparaissaient déjà.
- Excuse-moi, Eragon, mais je…
- Ce n’est rien, je comprends, lui souffla-t-il, quelque peu adouci après son accès de colère. J’imagine que cela a dû être difficile d’attendre sans rien pouvoir faire, mais je n’avais pas d’autre choix. Et d’ailleurs j’ai subi des épreuves qui m’ont considérablement renforcé, ainsi que ma dragonne bien sûr. Nous avons donc toutes les chances de la délivrer de leurs griffes et de les faire payer. Ensemble. Mais d’abord, montre-moi de quoi tu es capable à présent !
- Qu…quoi ? Répondit Roran, ahuri.
- Tu m’as bien entendu. Lève-toi et prends ton arme, nous allons combattre. Ce n’était pas ce que tu voulais à l’instant ?
- Euh…oui, mais je n’étais plus moi-même, et puis il est tard et mon entraînement avec Vanir m’a épuisé, et…
- Cesse de te trouver des excuses, je veux voir par moi-même tes progrès. Il me faut juger de tes capacités avant de t’emmener.
« Un petit peu… » Dit-il à sa dragonne, quasi suppliant.
« Très bien, très bien, Agis comme tu l’entends, de toute façon tu vas quand même le faire si je te dis non… » Fit-elle, mi-exaspérée, mi-amusée.
Eragon révéla légèrement la ceinture de Beloth le Sage accrochée à sa taille, et se concentra pour délivrer un peu d’énergie contenue dans ces joyaux multicolores dans le corps de son cousin. Ce dernier sentit tout son être vibrer, fourmillant d’une vitalité renouvelée.
Content de lui, le Dragonnier le taquina alors :
- Bon, et bien tu te lèves ou tu as trop peur de te prendre la raclée que tu vas avoir ?
- Tu dois certainement oublier celles que je t’infligeais dans le bon vieux temps pour oser me parler ainsi, n’est-ce pas, « Murleau » ?
- Ça, tu vas me le payer ! Répliqua Eragon, apparemment contrarié par cette appellation.
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le Dragonnier sortit Wyrdfelh de son fourreau, sa lumière bleutée irradiant légèrement les alentours, impressionnant les spectateurs qui se faisaient de plus en plus nombreux, curieux de revoir leur héros, ainsi que sa dragonne. Roran déglutit difficilement en apercevant ce chef d’œuvre s’élever en l’air, le menaçant de toute sa splendeur.
- Je te présente Wyrdfelh, ma nouvelle épée, et partenaire. Tu n’as aucune chance mon pauvre…
- C’est ce que tu crois ! S’enquit-il, bien que légèrement apeuré par le resplendissement de son arme. La sienne faisait pâle figure en comparaison.
Eragon protégea les deux lames d’une gaine protectrice, puis, aussi vif que l’éclair, il se courba, Wyrdfelh fendant l’air pour venir cogner avec une violence inouïe la petite flamberge de son cousin, qui avait paré le coup in extremis. Ainsi démarra une pluie de coups d’estoc, Roran faisant de son mieux pour éviter les coups d’Eragon, lequel semblait s’amuser beaucoup, bien qu’il semblait évident pour les yeux avertis qu’il ne se donnait pas au maximum. Quelques fois son cousin parvenait à prendre des initiatives, dont l’une d’elle, quoique perfide, faillit le faire tomber à la renverse. Il avait reçu un sérieux coup d’épaule suivi aussitôt d’un coup d’épée au niveau des jambes, qu’Eragon para en sautant de justesse. Mais la réception fut loin d’être parfaite. Le Dragonnier le testait donc de toutes les façons possibles, forçant son cousin à être aussi doué de son bras droit que de son bras gauche, le faisant bouger sans cesse, les rayons bleus de son épée le faisant tantôt reculer, tantôt gagner du terrain. Eragon affichait un sourire aux lèvres qui en disait long sur son état d’esprit. Son cousin avait fait des progrès extraordinaires, et manipulait l’épée avec le plus grand art qu’un humain pouvait posséder. Voulant mettre fin à ce petit combat, il accéléra la cadence, la vitesse de sa lame faisant vibrer l’air en de petits sons stridents, acculant son cousin dans ses retranchements, des gouttes de sueur perlant maintenant à foison sur son front. Wyrdfelh passait d’une main à l’autre tandis que les coups d’épaules ou de poings dans certaines articulations ne permettaient parfois plus à Roran de retenir certains cris de douleur. Puis une explosion dans son épaule gauche, suivie immédiatement d’une autre sur son poignet droit. Sa lame tombant à terre, rebondissant une fois pour devenir inerte sur le sol poussiéreux. Une sensation froide le long de sa gorge. Eragon avait gagné, un sourire victorieux sur ses lèvres.
Prenant un air faussement menaçant, il lui chuchota en articulant chaque syllabe :
- Ne m’appelle plus jamais comme ça !
Puis il baissa son épée pour permettre à son cousin de s’échapper de son emprise.
« C’est quoi ça, « Murleau » ? » Interrogea la dragonne, curieuse de savoir ce qui avait mis son compagnon dans cet état.
Feignant de n’avoir rien entendu, le Dragonnier se replaça ainsi au centre du terrain, se rapprochant de sa dragonne, mais aussi d’une pâle figure qui resta stoïque tout au long du combat.
- Je vous félicite, maître Vanir, pour le travail remarquable que vous avez accompli avec mon cousin.
Puis il porta deux doigts à ses lèvres en témoignage de son respect envers celui qu’il détestât il fut un temps, courtoisie que lui rendit son ancien maître d’armes. Il tourna la tête pour se reporter vers son cousin dans une dernière petite moquerie :
- Merci pour ce petit échauffement, Roran, ça m’…
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 25 Aoû - 10:24

Une lame froide venait de s’installer sur la base de sa nuque insidieusement, sans qu’il ne pût repérer un quelconque mouvement l’annonçant. Il pouvait sentir un petit filet de sang jaillir sur la pointe de cette épée.
- A vous regarder, j’ai eu moi aussi envie d’un petit exercice, Eragon. En garde !
Il se retourna alors pour vérifier que ses oreilles ne l’avaient pas trompé. Arya lui avait clairement lancé un défi, entreprise qui effraya légèrement le jeune homme, se rappelant leur dernier duel, à Tronjheim.
- Je te signale que je viens de combattre tout de même !
- Tu ne viens pas de dire à l’instant que ce n’était qu’un « petit échauffement » ? Aurais-tu peur que je te batte encore une fois ? Lui susurra-t-elle assez fort pour que l’assemblée s’accroche à chacune de ses paroles.
- Très bien, mais ne viens pas te plaindre après ta défaite.
La familiarité qu’Eragon employait vis-à-vis de la princesse elfe n’échappa pas à Vanir, qui se pinça légèrement les lèvres, quelque peu outré qu’on puisse parler ainsi à quelqu’un de son rang. Néanmoins il n’en laissa rien transparaître.
Les deux combattants se mirent alors face à face à l’intérieur d’un cercle de diamètre de plus de dix mètres, délimité par une foule toujours plus croissante, et tournèrent lentement l’un autour de l’autre, attendant patiemment une faille chez leur adversaire.
- Enlève ta ceinture Eragon, lui ordonna l’elfe. Nous serons presque à égalité comme cela ?
- Presque ? S’inquiéta-t-il.
- Oui en effet.
« Saphira, reste en dehors de cela, tu veux bien ? » Lui demanda d’un ton mielleux l’elfe, que la dragonne ne pouvait refuser.
« Avec joie ! » Lui répondit-elle, impatiente de voir la suite des événements.
Tout en restant concentrée sur le Dragonnier, elle continua à l’encontre de Vanir :
- Maître Vanir, pourriez-vous s’il vous plaît récupérer cette ceinture et y insérer toute l’énergie que vos cinq confrères et vous-même pouvez y céder.
- Bien sûr, Dame Arya, j’y vais de ce pas, répondit-il immédiatement tout en allant prendre la ceinture de Beloth le Sage qui traînait au bord du cercle des duellistes.
Arya ramena son épée elfique quelque peu incurvée auprès d’elle afin de la protéger magiquement, tout en gardant Eragon en ligne de mire, prête à frapper à la moindre occasion. Mais le jeune homme avait une idée pour la distraire quelques instants, afin de lui donner l’avantage dès le début. Le visage toujours insondable, il étendit son esprit derrière le cercle humain, en direction de sa dragonne. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il mêle sa conscience à la sienne, mais elle avait promis de ne rien faire par elle-même. Elle le laissa donc faire, et le Dragonnier prit durant quelques instants son contrôle, émettant un rugissement rauque des plus terrifiants. Et l’effet escompté arriva aussitôt. Prise au dépourvu, Arya se tourna légèrement, sursautant légèrement, soustraite à la concentration dont elle avait fait preuve jusque là. Il n’en fallait pas plus pour que le Dragonnier n’engage le combat, le sourire aux lèvres, content de cette petite diversion. Avec une vitesse fulgurante, il lança Wyrdfelh au niveau de la taille de l’elfe, coup qu’elle para de justesse en s’apercevant du subterfuge qu’avait employé le jeune homme.
« Tu n’avais pas le droit d’utiliser la magie ! » Lui hurla-t-elle mentalement, folle de rage de s’être fait roulée dans la farine par le jeune homme.
« Mais Saphira est une partie de moi, et elle n’a rien fait d’elle-même d’ailleurs, donc non je n’ai pas triché, c’est plutôt toi qui es mauvaise joueuse ! » Lui susurra-t-il comme un venin qui ne fit qu’accroître la violence déjà phénoménale du combat. Le public ne voyait que des mouvements fugaces, teintés d’un bleu éphémère. Leurs yeux humains avaient du mal à suivre le rythme effréné des deux amants. A l’intérieur de leur cocon, Arya et Eragon luttaient comme des diables, mais sans jamais recourir à la magie. Le Dragonnier lançait sa lame au niveau de l’épaule gauche de l’elfe, qui fit un tour complet sur elle-même vers la droite en lançant son épée courte sur son flanc, lequel répondit en lançant son bras vers le bas dans un moment circulaire pour la contrer. Ils enchaînaient les coups et les bottes les plus complexes, ne se touchant jamais, telle une représentation parfaite d’une simulation de combat. Les deux maîtres ne manquèrent pas d’audace et d’ingéniosité pour parvenir à leurs fins, Eragon dénigrant la lenteur d’Arya en se permettant de la forcer à se retourner d’un coup de bras gauche puissant, et elle répondant par un coup de pied dévastateur qui le fit vaciller. Elle s’amusait à l’appeler « Murleau », ce qui avait le don de l’énerver terriblement, comme elle avait pu s’en apercevoir lors de son combat avec Roran. Plus la colère et l’envie de gagner cette bataille s’emparaient d’Eragon, plus Wyrdfelh semblait briller d’une aura un peu plus intense, comme munie d’une conscience liée à celle de son maître. Elle fusait de toute part, plus vive que la lumière, et Arya paraissait avoir quelque mal à la parer, se prenant quelques coups au niveau de la cuisse gauche, tandis que le Dragonnier, trop confiant en ses capacités, sentait son genou droit lui procurer un élancement désagréable. Puis dans un geste parfaitement identique, ils frappèrent de toute leur force la lame ennemie, faisant jaillir des étincelles de leurs épées placées de leurs sternums. Le contrecoup de ce choc fit voler les deux lames dans les airs, celles-ci retombant aux deux coins du plateau. Quelque peu essoufflés, les deux combattants se fixèrent avec intensité. Aucun ne cillait, et c’est ainsi que leur duel redémarra, mais cette fois-ci avec leurs dernières armes. Poings et jambes furent mis à contribution dans ce qui ressemblait maintenant à un combat d’art martial entre deux maîtres. Ils semblaient aussi légers que le vent, procurant un spectacle de haute voltige au public qui ne perdait pas une miette de ce spectacle extraordinaire. Ils tournoyaient sur eux-mêmes, esquivant le moindre geste de l’adversaire pour mieux attaquer par la suite. On aurait dit qu’ils lévitaient au-dessus du sol tellement leurs attaques s’accomplissaient avec une célérité inouïe. Aucun des deux ne semblait maîtriser l’autre dans cette danse acrobatique. Ils finirent par tomber à terre dans l’espoir de dominer leur adversaire. Arya tenta de prendre le dessus, jouant de tous ses atouts, mais la force physique et la musculature d’Eragon semblaient l’emporter. Même s’il n’osait pas la toucher au visage, chose qu’elle n’avait pas la clémence de lui accorder, il parvint après une multitude de roulements au sol à se redresser au-dessus d’elle. Il avait enroulé ses jambes autour des siennes de sorte qu’elles ne pussent plus bouger, et les bras de l’elfe étaient bloqués, croisés de force par la puissance du jeune homme. Tous les deux haletant, le souffle coupé, ils se fixèrent quelques instants, Eragon savourant sa victoire sur sa bien-aimée.
- Alors, tu admets ta défaite ? La gourmanda-t-il à voix basse, au creux de l’oreille.
Elle ne répondit pas, ce qui lui fit bien plus plaisir que n’importe quelle autre parole. Il releva alors la tête, observant victorieusement l’amas de gens qui s’était regroupé autour d’eux, Nasuada en tête. Il n’avait même pas remarqué que sa reine avait également assisté à cette joute. Néanmoins, il ne comprit pas cette note de désolation dans ses yeux. En effet les deux combattants étaient tous deux recouverts de terre, triste vision de deux dirigeants des rebelles pour le peuple alentours.
- Eragon…
Il se retourna alors, attendant avec délice qu’elle admette enfin sa défaite.
- Oui, Arya, qu’y a-t-il ? Se délecta-t-il, faisant apparaître un petit rictus mauvais sur les lèvres de l’elfe.
- …embrasse-moi, finit-elle de telle sorte que lui seul entende ces paroles.
Ses muscles se détendirent légèrement sous le coup de la surprise. Il ne s’attendait certainement pas à ce genre de déclaration. Ce qu’espérait Arya.
Aussitôt elle libéra ses bras de la pression que lui imposait maintenant plus faiblement Eragon, pour pousser violemment son épaule droite tout en pivotant avec force et célérité son corps dans le même sens, contraignant de ce fait le jeune homme à suivre lui aussi le même mouvement. En un éclair, ils avaient échangé leur place, Arya parvenant dorénavant à bloquer toute tentative d’échappatoire au Dragonnier. Un large sourire s’affichait sur le visage de l’elfe, tandis que le jeune homme, vaincu, semblait furieux de la félonie de sa partenaire.
- Je t’avais bien dit que je te battrais encore une fois, Eragon, lui dit-elle avec un immense plaisir, savourant sa victoire.
Néanmoins la « victime » ne contesta nullement. Il ne voulait pas lui donner ce plaisir en plus.
Quelque peu inquiète de la non-réaction du jeune homme, l’elfe se leva félinement, enleva vivement la poussière qui s’était déposée sur ses vêtements, et porta son regard émeraude sur Roran, médusé par ce qu’il venait de voir. Elle s’approcha de lui et lui glissa dans un murmure presque inaudible « Voilà qui lui rabaissera son caquet ! », avant de partir de la scène, des servants devant probablement attendre pour la conduire à ses appartements.

A SUIVRE...
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Enelya
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 25 Aoû - 15:52

Et ben dis donc, voici encore un chapitre absolument GE-NIAL ! On ne peut même pas dire que j’ai adoré, c’était encore mieux que ça ! J’en redemande encore et toujours tellement c’était bien !
Déjà, j’aime de plus en plus la personnalité de Saphira. On voit vraiment à quel point elle est importante pour Eragon. Je veux dire par là que, dans ce passage, elle est toujours présente lorsque Eragon se sent mal à l’aise ou triste, notamment lorsqu’elle s’apprête à lui remonter le moral quand il se sent responsable de la nouvelle faiblesse morale de Roran. Mais aussi, elle se moque gentiment de son dragonnier et sait le remettre dans le bon chemin quand c’est nécessaire (par exemple quand elle lui dit qu’il doit faire attention à continuer à faire passer les peuples libres avant Arya), ce qu’elle fait de plus en plus souvent, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Ensuite, j’apprécie la façon dont tu fais évoluer les relations entre Eragon et Arya. Parfois, ils sont complices comme avant le début de leur combat, d’autres fois ils sont très proches comme durant le vol qui les amène vers Cithri. Ou alors une certaine gène s’installe entre eux comme lorsque Eragon lui dit « je t’aime » et qu’elle ne s’y attendait pas. Et avec ça, Arya garde parfois ces distances avec lui comme lorsqu’elle manque de se mettre en colère à cause de son retard. Je ne sais pas si c’est fait exprès (même si je pense que oui) mais ces changements d’attitude montrent que même si ils s’aiment et qu’ils sont ensemble, ils sont quand même assez différents, peut être à cause de leur race, leur âge ou leur statut...En tout cas, j’aime bien ces différentes attitudes qui montrent que rien n’est joué entre eux et qui nous incitent à les suivre de près en attendant de voir ce qu’il va leur arriver.
Aussi, je trouve que tu montres très bien que Roran est un personnage complètement ravagé et perdu. Sa description l’illustre bien ainsi que le fait qu’il n’hésite pas à s’attaquer à son propre cousin. Je n’aurais jamais pensé qu’Eragon oserait utiliser la magie contre lui mais il l’a fait ! Ceci prouve bien qu’il a beaucoup changé depuis son départ de Carvahall.
Et enfin, les descriptions des deux combats sont admirablement bien menées. Tous les détails y sont, on peut y voir chacun des mouvements des personnages et le combat s’achève toujours en beauté. Le combat avec Roran nous permet de voir ses énormes progrès et donne à Eragon la revanche qu’il a toujours rêvé d’avoir sur son cousin depuis son enfance. Et l’affrontement avec Arya était tout simplement spectaculaire ! La présence de tous ces détails et de la rapidité avec laquelle tu enchaînes les actions m’ont tenue en haleine jusqu’à la fin du combat, ne sachant pas avant la fin qu’elle serait l’issue du combat. Et je trouve très ingénieux l’idée du « embrasse-moi » qu’a eu Arya pour gagner le combat ! Et Eragon n’y voit que du feu ! Excellente idée d’autant plus que je ne la voyais pas du tout faire ça...
Bref, j’ai énormément apprécié ce passage que je trouve grandiose, magnifiquement bien écrit et qui nous donne encore une fois une impression de réalité. Oh la la, j’ai encore fait un roman mais bon j’ai été tellement emportée par l’histoire que je ne me voyais plus écrire ! Bon allez c’est promis, je fais court pour la dernière phrase ; je te dis un grand bravo pour ce travail exceptionnel qui, au fil des mots, me fait passer un réel moment de plaisir....
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeSam 25 Aoû - 21:17

fantastique euh bah c'est tout
detout façon que dire de plus ?
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 23:44

Bon et bien un jour plus tôt voilà la suite et fin de ce chapitre.
Régalez-vous.

Tous les regards se portèrent instantanément sur le Dragonnier. Ils l’avaient vu maîtriser l’elfe, ébahis, puis en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle avait retourné la situation ils ne savaient comment. Le jeune homme pouvait lire sur chacun des visages présents un mélange de respect et d’incompréhension mêlés à une once de moquerie.
- Laissez-nous s’il vous plait !
La voix impériale de Nasuada avait résonné sur les terrains d’entraînements, sonnant le gong de fin du spectacle. La foule se dispersa rapidement, laissant à Eragon la possibilité d’apercevoir le paysage alentours, pour finalement porter son regard sur Nasuada, sa reine. Son front plissé ainsi que les quelques rides en-dessous de ses yeux témoignaient d’une fatigue alarmante. Les lourdes responsabilités qui pesaient sur cette jeune dirigeante semblaient la consommer, doucement mais sûrement, ce qui attrista le Dragonnier. Tandis qu’elle s’approchait de lui, Eragon se releva doucement, ses yeux rencontrant ceux de Roran, resté auprès d’eux afin de repartir avec son cousin.
- Je me demande comment elle a fait… Lui dit-elle, curieuse.
Voyant que le jeune homme ne répondait pas, elle continua :
- Je suis heureuse de te revoir, Eragon, même si je suppose que les circonstances ne sont pas celles d’une simple visite de courtoisie.
- En effet ma reine. Comme tu le sais, les Ra’zacs ont attaqué certaines villes du Surda, et cette menace doit être repoussée pour préserver l’intégrité des Vardens aussi bien que des Surdans. De plus, je dois respecter la promesse faite à mon cousin d’aller secourir sa fiancée, Katrina, retenue par ces répugnantes créatures. Je suis donc venu demander ta permission pour…
- Et tu l’as Eragon. Ton devoir est aussi mon devoir. Et je pensais de toute façon te faire part de ce problème. Quand comptes-tu partir ?
- Dès l’aube, demain matin. Roran ainsi qu’Arya m’accompagneront.
- Qu…quoi ? Arya nous accompagne ? Interrogea son cousin, ne perdant pas une miette de la conversation.
- Comme tu as pu le voir ce soir, c’est une guerrière redoutable, et une alliée de choix. Et…
- Mais comment va-t-on porter Katrina une fois sauvée ? Il me semblait pourtant que, la dernière où je vous ai vus, Saphira et toi, seuls trois cavaliers pouvaient monter ta dragonne.
- Oui, en effet. Mais comme tu l’as dit, c’était il y a quelques temps. Nous avons beaucoup changé depuis notre dernière escapade dans les montagnes.
- Tu fais bien d’y venir Eragon, car j’ai quelques questions à te poser à ce sujet, coupa Nasuada. J’ai été tenue informée des événements jusqu’à votre retour à la capitale naine, mais je ne connais pas encore le dénouement de l’histoire.
- Et pour répondre à votre demande, voici un parchemin que te remettent Orik et Ormar, les Intendants des nains.
- « Intendants » ? Répéta-t-elle, confuse.
- Oui, tout est expliqué dans ce rouleau, aies confiance. J’aimerais maintenant rejoindre ma couche pour me reposer, un long voyage nous attend pour Helgrind demain, et ma dragonne doit être en forme pour nous y mener…et nous aider à affronter les Ra’zacs, s’empressa-t-il d’ajouter, Saphira n’appréciant guère d’être comparée à une bête de somme, quelques volutes de fumées s’échappant de ses naseaux.
- Très bien, alors je vais te laisser avec ton cousin. J’imagine que vous avez beaucoup de choses à vous dire. Nous nous reverrons demain, avant votre départ. Tu me rejoindras accompagné d’Arya et de toi, Roran, certaines choses m’inquiètent, et d’autres doivent être éclaircies.
Un peu troublé, mais reconnaissant de le laisser partir, Eragon salua sa reine une dernière fois avant de se diriger avec son cousin vers leurs couches, situées dans la même tente, selon les désirs de Roran. En silence, ce dernier observait Eragon d’un regard neuf. Il semblait plus sûr de lui, à la fois sage et puissant. Jamais il n’aurait cru que son cousin aurait atteint un tel niveau de maturité à son âge. Néanmoins en observant les cheveux mêlés de terre ocre, il devinait les pensées qui l’avait réduit au silence. Il patienta tout au long de leur petite marche, et à peine avait-il refermé la toile de la tente qu’il questionna sans équivoque Eragon :
- Mais comment as-tu fait pour te faire avoir, tout à l’heure ?
Feignant de ne pas comprendre, Eragon arbora des yeux d’incompréhension pour faire taire son cousin. Mais Roran, plutôt tenace, ne voulait pas en rester là.
- Avec cette elfe, Arya. Tu la tenais, et là elle te retourne comme une crêpe ! Il faut vraiment que tu m’expliques là !
Le Dragonnier restait toujours muet comme une tombe, observant le sol. Il désirait parler à son cousin, mais en même temps il avait fait une promesse à Arya.
- Oh, Eragon, tu vas répondre, oui ! Je sais que tu l’aime, mais bon, vu comme tu t’es battu je pensais vraiment que tu voulais la battre !
Mais après tout, il était sa seule famille ! Et puis elle avait gagné en jouant de ses charmes, la traîtresse ! Oui, il avait le droit de le lui dire, et en parler à une tierce personne le soulagerait, d’autant plus que Roran voyagerait avec eux deux.
Ce dernier avait cessé son avalanche de questions, attendant les bras croisés qu’Eragon daigne enfin lui répondre. Après une minute de silence absolu, le Dragonnier, redevenu le petit fermier de Carvahall en compagnie de son « presque-frère », releva la tête et lui répondit franchement :
- Elle a réussi à me rouler.
La réponse surprit Roran, mais il voulait en apprendre d’avantage. Il regardait l’expression du visage de son interlocuteur, et sembla comprendre ce qui se tramait, horrifié.
- Ne…ne me dis pas qu’elle a osé te dire qu’elle t’aimait, ou quelque chose du genre, pour gagner la partie ?
- Elle m’a demandé de l’embrasser, répondit-il doucement, d’une voix neutre.
- Et ça ne te fait rien ! Enfin Eragon, elle sait que tu éprouves des sentiments pour elle, et elle s’amuse à jouer avec ça pour parvenir à ses fins, et…
- Arrête Roran s’il te plaît !
Eragon venait de comprendre pourquoi son cousin semblait si offusqué en entendant son ton monter de plus en plus, ce qui le fit rire aux éclats. Roran ne semblait plus rien comprendre.
- Tu te méprends sur ses intentions.
Quelques secondes passèrent, puis il écarquilla ses yeux de surprise, semblant enfin toucher du doigt la vérité. Et son ahurissement fut vite vérifié par les dires d’Eragon, affichant un large sourire.
- Nous sommes ensemble depuis quelques jours.
- Ce n’est pas vrai… Murmura-t-il, encore sous le choc. Toi et la princesse elfe, je n’arrive pas à y croire ! Qui aurait cru qu’un petit fermier arriverait à apprivoiser une altesse royale. Tout simplement incroyable…
- Oui je sais, et c’est d’ailleurs l’une des raisons qui fait que nous voulons garder notre relation secrète. Tu comprends, en tant que Dragonnier, je ne peux…
- Oui bien sûr Eragon, compte sur moi !
C’est ainsi que le Dragonnier commença à raconter son histoire avec sa belle, lui confiant ses moindres pensées, ainsi que l’évolution du comportement de l’elfe, jusqu’au baiser incendiaire qu’elle lui avait volé trois jours auparavant. Il laissa de côté uniquement la prophétie, ainsi que ce qui le troublait encore sur sa compagne, mais il n’était pas avare en détails, dont Roran était apparemment friand. Après une trentaine de minutes d’un monologue passionnant, il arriva bientôt au moment de leur dernier combat, et sans prévenir, décocha un coup de poing dans le bras gauche de son cousin.
- Eh mais t’es pas bien ! S’insurgea-t-il.
- Ça c’est pour le « Murleau », tu te souviens ! Maintenant Arya ne va pas arrêter de me harceler avec ça à cause de toi ! Promets-moi de tenir ta langue en face d’elle, et de Saphira aussi !
Voyant la main fermée du dragonnier prête à se rabattre dangereusement sur lui, il acquiesça précipitamment :
- Très bien, très bien, tu as gagné, je ne leur dirai rien. Tu as de la chance que je sois fatigué, sinon ça ne se passerait pas comme ça…
- Oui comme tout à l’heure, c’est ça ?
Roran ne répliqua pas à la provocation, devenu comme absent le temps d’une seconde. Son regard se perdait dans une expression d’extrême inquiétude tandis qu’il frottait son muscle meurtri. Eragon comprit alors la raison de ce changement d’état d’âme. Il voulait le consoler, mais c’était impossible. La seule chose qu’il lui était possible de faire semblait de le rassurer sur ses intentions :
- Nous ferons tout pour la sauver, Roran, je t’en fais la promesse. Nous la récupèrerons, et ces monstruosités paieront pour tous les crimes qu’ils ont perpétrés.
Roran afficha un sourire éphémère, puis reprit sa mine grave et fatiguée.
- S’il te plait, Eragon… Montre-la moi, j’ai…j’ai besoin de savoir, tu comprends…
Sans répondre oralement à la requête de son cousin, le Dragonnier prit immédiatement un petit bol qu’il emplit entièrement d’eau, et prononça le sort de vision, qui fit apparaître la fiancée de Roran, entourée d’un halo blanchâtre. Elle semblait toujours enchaînée, où exactement, il ne le savait pas, bien qu’il semblait évident qu’elle était retenue à Helgrind. Toute vie paraissait avoir disparue du visage de son cousin, une unique expression d’amertume s’en dégageant. Eragon rompit alors le sort, et la surface du liquide revint à la normale.
- Il est temps que nous dormions, un long voyage nous attend demain, et avec lui ton premier vol à dos de dragon !
Son cousin déglutit difficilement en entendant ces dernières paroles. A dire vrai, il n’y avait absolument pas songé, et la perspective ne l’enchantait guère.
- Ne t’inquiète pas, tu vas vite aimer voler en compagnie de ma dragonne, je lui dirai de ne pas trop te brusquer… Enfin, au début, lui fit-il avec une petite tape dans le dos.
Pas du tout rassuré, Roran se changea en vitesse pour s’installer dans son lit, à l’instar d’Eragon. Il ne fallut pas plus d’une minute ou deux à son cousin pour sentir ses yeux s’alourdir avant de plonger dans un sommeil apparemment profond. Eragon semblait quant à lui dévoré par une envie enivrante de sortir en catimini de sa tente pour rejoindre l’elfe. Néanmoins il y avait un petit risque qu’on l’aperçoive s’introduire chez elle, et on aurait tôt fait de comprendre ce qui se tramait. De plus elle n’apprécierait probablement pas cette intrusion, il était encore trop tôt pour cela. Aussi il se laissa charmer par les douces mélodies de Morphée après avoir souhaité un sommeil paisible et réparateur à sa dragonne, qui le remercia par un bougonnement de satisfaction. Malgré sa nature de demi-elfe, le Dragonnier semblait retrouver un repos un peu plus humain, bien qu’il soit toujours en partie conscient des mouvements de la nature environnante. Il sentit ainsi une vague chaleureuse l’envahir un instant, pour le quitter le cœur léger. C’était sa façon à elle, celle qui l’avait choisi, de lui montrer son affection avant de s’endormir.
Ce sont les bruits de vêtements froissés, enfournées nerveusement dans un sac déjà plein à craquer qui réveillèrent le Dragonnier, encore somnolent. Il leva lourdement ses paupières et vit son cousin s’affairer afin de tout préparer le plus rapidement possible.
- Ah, tu es levé Eragon, c’est bien. J’ai préparé nos sacs, il ne te reste plus qu’à te préparer avant qu’on aille voir Nasuada, et après on pourra partir pour Helgrind.
- Ou…oui, balbutia-t-il, peinant pour s’éveiller pleinement.
« Bonjour petit homme, j’espère que tu es prêt à affronter cette journée, car elle risque d’être mouvementée, et… »
« Oh… oh… Doucement Saphira. Bonjour à toi aussi ma belle. Je vois que tu as dû bien dormir pour déborder d’autant de vitalité ! »
« Oui en effet. Vu ta tête, je crois que je compense ton manque apparent d’enthousiasme ! N’y aurait-il pas eu une jeune femme envoûtante qui aurait dompté tes pensées nocturnes ? » Le gourmanda-t-elle, amusée.
« SAPHIRA ! » S’insurgea-t-il.
« Eh, je n’y peux rien si tu es si obsédé par elle que tes émotions m’atteignent pendant que tu dors ! »
Ne sachant plus quoi dire, elle tenta de le calmer, avec succès :
« Ne t’inquiète pas Eragon, quand je trouverai un dragon mâle qui me convienne, j’attirerai tes rêves à moi si fort que tu en auras pour ton argent ! »
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 23:47

La petite blague le fit sourire, et cette petite discussion lui permit de sortir son esprit de son brouillard matinal, aidant son cousin à sortir les sacs à l’extérieur.
- Prépare-toi t’ai-je dit, j’ai quasiment fini ! Protesta ce dernier.
Il s’engouffra donc de nouveau dans les tentures de ses appartements, se lava et se rasa promptement avant de ressortir tout fringant, prêt à affronter cette nouvelle journée. Wyrdfelh reposant dans son fourreau à son côté, il se glissa avec son cousin entre les tentes des habitants du village de son enfance, puis ils arrivèrent à l’orée de la grande citadelle de Cithri, passant devant des habitations toujours plus raffinées, jusqu’à ce que Roran arrête le jeune homme d’un mouvement puissant du bras devant une porte en bois noir, ceinturée d’une protection métallique. Ils frappèrent de concert, et une voix suave les autorisa à pénétrer à l’intérieur. Arya était bien évidemment déjà présente. Les deux femmes les attendaient, et on pouvait lire sur leurs visages une note d’impatience. Sans attendre plus longtemps, la reine des Vardens entra dans le vif du sujet, sans fioriture :
- Bon, vous êtes tous là, nous pouvons commencer. Les attaques des Ra’zacs sont très inquiétantes. J’en ai discuté avec le roi Orrin, et nous nous accordons à dire que Galbatorix va vouloir nous frapper très tôt, et définitivement. Les elfes sont des adversaires plus puissants que nous le sommes, aussi frappera-t-il ici en premier.
- Il a pourtant essayé une fois, et nous l’avons repoussé.
- Oui mais une grande partie de nos soldats ont péri durant la bataille. De plus, le roi a anéanti une bonne partie de nos réserves de nourriture, et harcèle grâce à ses fidèles serviteurs nos villes côtières. J’ai bien peur que nous ne tenions plus très longtemps à ce rythme.
- Et les Urgals ? Questionna Eragon.
Une vague glacée parcourut la dirigeante des Vardens, tandis qu’une forte impression de dégoût s’emparait de son cousin. Arya, comme à l’accoutumée, resta de marbre devant la question. Le Dragonnier l’avait mise au courant de ce que lui avait révélé Angela, et de sa promesse d’étudier de manière plus approfondie cette piste, même si la perspective de requérir leur aide n’enchantait absolument pas la princesse.
- Je vois que tu as parlé avec cette sorcière… J’imagine que ma réaction t’a elle aussi été contée.
- Oui, en effet Nasuada. Je pense qu’il est nécessaire d’en parler. Malgré la répulsion que les humains, nains ou elfes peuvent avoir à travailler avec ce peuple, nous n’aurons peut-être pas le choix d’aller les chercher. Néanmoins, je ne comprends pas très bien ta réaction. Lors de la dernière bataille tu as accepté contre l’avis de tous l’aide que te proposait Nar Garzhvog, mais cette fois-ci tu t’y refuses. Pourquoi ?
- C’est une chose d’accepter l’aide d’un bataillon d’Urgals lorsqu’on a le choix entre eux ou la mort, c’en est une autre d’aller les chercher chez eux pour les supplier de nous aider ! Vociféra-t-elle, apparemment à bout de nerfs.
- Nasuada, reprends-toi s’il te plait. Je comprends ta haine envers ce peuple, après…ce qu’ils t’ont fait. Néanmoins il se pourrait que le choix qui nous est offert soit similaire au précédent. En effet si nous refusons d’aller quérir leur aide, le roi finira par l’emporter. Il nous faut suivre cette voie ! Tenta-t-il de la convaincre.
Voyant qu’elle ne répondait pas, il continua alors de sa voix puissante, tel le dirigeant des peuples libres :
- Angela est en route pour le Surda. Elle sera là d’ici quelques jours. Quand je reviendrai de ma mission de sauvetage à Helgrind, je partirai avec elle afin de trouver un moyen d’accéder à la ville cachée des Urgals.
- Très bien, apparemment tu en as décidé ainsi, que puis-je dire de plus ?
Il savait qu’il l’avait quelque peu froissée, mais il n’avait pas eu d’autre choix. Cependant il repensa à un détail qui pourrait lui redonner le sourire.
- Ah, au fait, Elva l’accompagne. Nous l’avons guérie, à Tronjheim. Enfin, en partie. Elle peut contrôler dorénavant les émotions qui parviennent à elle, pouvant les rejeter. Elle a voulu revenir à tes côtés afin de t’aider du mieux qu’elle peut, et je pense que…
- Tu as bien fait, Eragon. Merci pour elle, finit-elle avec reconnaissance. Je pense que nous nous sommes dit le nécessaire, nous reparlerons de la stratégie que nous adopterons à votre retour. Bonne chance à tous, et soyez prudents !
Fiers de ces conseils avisés, reflétant l’inquiétude qui rongeait Nasuada, telle une mère soucieuse, ils sortirent de la salle de régence un à un pour rejoindre les terrains d’entraînements sur lesquels les trois compères avaient atterri la veille. La reine en personne les escortait jusqu’à Saphira, trépignant d’impatience.
- Monte devant, je serai derrière toi pour te tenir solidement au cas où tu tomberais, notifia Eragon, tout sourire, à l’encontre d’un Roran plus très sûr de vouloir monter sur une telle créature. Les bagages bien installés sur les côtés de la selle de voyage, ce dernier monta avec difficulté sur la dragonne, ne possédant pas la souplesse de son cousin. Il fut dépité en observant la facilité déconcertante qu’avait Eragon pour s’appuyer sur sa monture. Il en fut de même pour Arya. Sentant son ventre se contracter furieusement à mesure que la dragonne s’ébranlait avec plus de vigueur, il devint pâle comme un linge lorsque celle s’appuya lourdement sur ses membres postérieurs en ouvrant au maximum ses ailes bleutées. Il ne put réprimer un cri légèrement aigu lorsqu’elle prit son envol, observant avec horreur le vide s’agrandir en-dessous d’eux, faisant ricaner la dragonne en un léger concerto de glapissements rauques.
A mesure que les heures faisaient défiler le paysage, Roran se décrispait légèrement, appréciant la brise sur son visage. Ce vol semblait effacer tous les soucis qui le troublaient jusqu’alors. Il se sentait vide, mais incroyablement bien. Eragon ne tentait pas de le soustraire à ce moment de tranquillité. Le temps des inquiétudes viendrait bien assez tôt.
- Eragon ?
- Oui Arya, qu’y a-t-il ?
Le souvenir de la perfidie de la veille restait encore vif dans son esprit, aussi ne lui accorda-t-il que la plus faible attention, même s’il mourait d’envie de se retourner afin de la contempler, et de…
- Ah… Je vois que tu n’as toujours pas accepté ta défaite d’hier soir…
Elle s’amusait à répandre son poison dans les veines de son compagnon, chose qui amusa fortement la dragonne, au plus grand mécontentement de son Dragonnier.
- Il faut qu’on parle à Roran. Je veux dire, de ses visions.
- Ah oui, j’avais oublié. Nous en discuterons lorsque l’on s’arrêtera pour déjeuner. Laissons-le profiter en paix du sentiment de liberté qui s’est emparé de lui pour l’instant.
- Oui, tu as raison. Euh… Eragon ?
- Quoi encore ? Maugréa-t-il.
- Tu me diras un jour pour l’histoire du « Murleau » ?
« Oui, moi aussi ça m’intéresse ! » S’exclama la dragonne.
Elles n’eurent en tout et pour tout comme réponse que quelques bougonnements de mécontentement. Eragon savait qu’il allait devoir supporter leurs petites moqueries, et maudissait son cousin pour leur en avoir déjà trop dit.
« Saphira, fais voir à Roran ce que tu sais faire, ça va l’amuser, j’en suis sûr… »
Ravie de pouvoir exhiber toute sa grâce et sa souplesse, elle ne se fit pas prier pour exécuter des figures de plus en plus acrobatiques, Roran tenant frénétiquement les lanières de la selle pour ne pas tomber. Il sentait son cœur se balader le long de sa poitrine, ne possédant même plus la force de conjurer la dragonne d’arrêter ses folies. La seule chose qui comptait était de tenir ces maudites lanières.
Eragon était absolument ravi. En plus de sentir sa dragonne heureuse, il accomplissait déjà sa petite vengeance envers son cousin. Et enfin il restait neutre envers toutes les tentatives d’Arya pour lui faire avouer ce qu’elle voulait savoir, autant que pour se faire pardonner. Tantôt elle lui déposait des baisers près de sa gorge, lui provoquant un irrépressible frisson jusqu’au bas de son échine, tantôt lui caressant insidieusement le torse et le ventre, tout en se collant à lui de sorte que son parfum de pin accomplisse les ravages qu’ils avaient l’habitude de faire en son for intérieur. Mais malgré tous ses efforts, il restait de marbre, implacable, toujours ce petit sourire de victoire sur les lèvres. Reprenant quelque peu son sérieux, il discuta avec sa bien-aimée sur les états d’âme de son cousin. Les deux amants avaient ainsi décidé de concert de ne pas exhiber leur amour naissant, Roran souffrant déjà terriblement de l’absence de sa fiancée.
Le soleil monta haut dans le ciel, et atteignit rapidement son zénith lorsque les voyageurs, bientôt à mi-parcours, décidèrent de mettre pied à terre. Roran, les traits maintenant quelque peu détendus depuis une petite heure, ne demanda pas mieux, et c’est avec un réel soulagement qu’il sentit Saphira piquer du nez afin de descendre au milieu d’une petite clairière, bordée par la forêt épaisse près de la ville de Melian. Nul doute qu’ils seraient à l’abri des regards indiscrets ici. Avec une délicatesse maintenant parfaite, la dragonne atterrit en douceur, sans accroc. Chancelant, Roran faillit tomber au sol lorsque ses pieds touchèrent la terre ferme.
Chacun s’adonnait à la tâche qui lui incombait dans une parfaite coordination. Roran s’affaira à ramasser quelques morceaux de bois éparpillés ici et là, tandis qu’Arya préparait les fruits et légumes qu’elle allait partager avec Roran et surtout avec son compagnon. Eragon quant à lui s’occupait en retrait de sa dragonne, lui enlevant la selle qui la contraignait beaucoup. Avec son expérience, il n’eut aucun mal à la retirer, et c’est avec un plaisir exquis que la dragonne étendit ses ailes au maximum, se contorsionnant avec délice en tout sens.
« Ah, merci petit homme, je me sens mieux ! »
Il lui donna une petite tape affective contre son encolure, puis se retourna pour voir son cousin déposer à terre un petit tas de bois. Il le rejoignit et embrasa instantanément les branches coupées en prononçant « brisingr », faisant scintiller légèrement sa paume droite. Bien qu’il connût les incroyables pouvoirs de son cousin, le voir faire devant ses yeux le surprenait toujours autant. Malgré sa répulsion récente pour la viande, Eragon déposa pour son cousin quelques morceaux de jambon séché dans son écuelle, puis commença à déposer dans l’eau frémissante du récipient sur le feu les quelques légumes et autres herbes aromatiques disposés par l’elfe dont il était maintenant friand. Ils discutaient tous les deux de choses et d’autres, essayant au mieux de ne pas penser à ce qui les attendrait bientôt, alors que l’elfe s’était volontairement mise à l’écart, à l’autre bout de la clairière, prétextant avoir reconnu une variété de champignons absolument délicieux. Mais il en était une qui n’en fut pas dupe. Seulement cinq minutes après son départ, elle s’aperçut de la présence de la dragonne qui la fixait posément.
« Quand le feras-tu ? » Lui demanda-t-elle calmement, mais avec une froideur qui exalta la blancheur de la peau de l’elfe.
« P…Pardon ? De quoi parles-tu ? » Lui répondit-elle rapidement.
« Tu le sais très bien, Arya. Alors, quand ? » Insista-t-elle, inflexible.
L’elfe baissa la tête et se mura dans un silence de plomb, mais la dragonne ne voulait pas en rester là.
« Arya, il a le droit de savoir ! S’il… »
« Je ne peux pas Saphira… Je ne peux pas… » Rétorqua-t-elle, à la limite des larmes.
« Si tu te dis l’aimer comme il peut t’aimer, alors tu ne dois pas avoir de secrets pour lui ».
« Et comment à ton avis, ô grande Saphira, va-t-il réagir en l’apprenant ? Il me fera un grand sourire et me prendra par la main en me disant que ce n’est pas grave peut-être ! Oh…excuse-moi, je ne voulais pas… »
« Ce n’est rien, je comprends ton angoisse, mais il t’a prouvé qu’il pouvait t’épauler en toutes circonstances, bonnes comme mauvaises, et tu dois lui faire confiance…autant qu’à moi, et même certainement plus. Tu sais, il sent que quelque chose cloche, mais il n’ose pas me le demander, de peur de ne créer un autre malaise entre vous deux. Arya, je t’apprécie énormément, mon Dragonnier n’aurait pas pu rêver mieux comme compagne, et je suis entièrement d’accord avec son choix… Néanmoins, si tu persistes à lui cacher cette information trop longtemps, je la lui dirais moi-même ».
La dragonne laissait ses paroles faire effet dans l’esprit de l’elfe. Elle s’en voulait de lui lancer un tel ultimatum, mais elle n’avait plus d’autre option.
« Quand tu as rencontré Eragon, il a porté un sens nouveau à la prophétie que t’a faite Blagden. Aussi il se pourrait qu’il t’aide à y voir plus clair une fois que tu joueras cartes sur table avec lui. Je ne veux pas te blesser, mais il le faut… »
« Très bien, Saphira. Tu as raison. Il m’aime, et je dois m’en montrer digne et lui révéler tous mes secrets, comme il a pu le faire, se résolut-elle, les larmes aux yeux. Mais, s’il te plait, laisse-moi encore quelques jours pour le lui annoncer. »
« Bien. Mais je n’attendrais pas plus longtemps », conclut la dragonne.
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 23:48

« Hum, au fait Arya, il ne t’a pas forcément tout dit de lui… »
Sous l’œil interrogateur de l’elfe, elle continua, très amusée :
« Oui, tu sais… « le Murleau » … » La gourmanda-t-elle timidement, lui arrachant un maigre sourire.
- Eh oh ! Qu’est-ce que vous faites ? C’est prêt depuis une quinzaine minutes ! Que…
La voix d’Eragon se brisa lorsqu’il vit les yeux rougis de sa belle. Elle avait dû pleurer.
Reprenant contenance, elle lui indiqua alors :
- Oh ce n’est rien, ce sont juste les champignons qui ne sont pas ceux auxquels je pensais. Je ne connaissais pas ceux-là, et j’ai vite compris qu’ils étaient en fait lacrymogènes…
Le jeune homme, à moitié convaincu, elle enchaîna aussitôt, lui prenant le bras :
- J’ai une faim de loup, on y va ?
Les deux amants retournèrent sur leurs pas, devant une Saphira ébahie, n’en revenant toujours pas de la manière dont Arya s’en était sortie une nouvelle fois. Tous se retrouvèrent devant le petit feu, se servant copieusement de la potée bouillonnante, ainsi que de la viande séchée pour Roran. Saphira s’était emplie la panse la veille, anticipant le fait qu’elle ne pouvait chasser sans se faire repérer de loin à présent. Ils mangèrent en silence, appréciant la sérénité du lieu. Tandis que Roran raclait le fond de son bol en bois, Eragon et Arya croisèrent leurs regards, leurs pensées alors en parfaite communion.
- Roran… Euh, il faut que l’on parle de quelque chose, tenta le Dragonnier.
- Oui bien sûr, qu’y a-t-il ?
- Tu vas peut-être trouver cela bizarre, mais t’arrive-t-il de faire des rêves étranges, dans lesquels tu verrais une immense montagne noire, malfaisante, ainsi qu’un… ?
- Comment le sais-tu ? Intervint Roran, stupéfait.
- Et bien, je crois que ce songe est si puissant que tu m’as attiré à toi une fois, et j’ai vu ce qu’il te faisait ressentir. Nous pensons que cette montagne est Helgrind, nous l’avons déjà vue en passant devant Dras-Leona il y a quelques temps de cela.
La mine de son cousin devint en peu de temps d’une couleur blanchâtre. Le malaise qui lui saignait le cœur à chaque fois qu’il se réveillait revenait plus fort que jamais. Aussitôt, il se revit devant cette immense marque d’un vert malsain, cognant de ses poings la surface dure de la cavité, dans laquelle reposait un squelette horrifiant.
- …Roran ! Cria légèrement Eragon en le bousculant un peu.
- Quelqu’un y est mort, Eragon. J’espère…j’ai peur que…
- Nous avons vu hier que Katrina était sauve, ce doit être une autre victime de ces maudits rapaces. Calme-toi maintenant.
Avec une surprise non dissimulée, le Dragonnier vit passer une étincelle verte dans les yeux de son cousin, éclair aussi éphémère que la brise qui les caressait.
- C’était quoi ça ? S’interrogea-t-il à voix haute, partageant ainsi sa réflexion avec Arya et Roran.
- Cette lumière qui brille dans tes yeux ? Je l’ai déjà vue, la fois où une force inconnue t’a fait dire, dans une voix qui n’était pas la tienne, « VIENS A MOI ! ». Tu te rappelles ?
- Non, ça ne me dit rien du tout. Les visions que je fais sont toujours les mêmes.
Il put ainsi constater l’inquiétude qui tétanisa durant quelques instants les deux amants. Ce message était destiné à Eragon, et non à Roran. Arya voulut mettre court au tourment des deux jeunes hommes :
- Je crois que nous ne saurons rien de tout cela avant d’arriver à Helgrind, donc n’y songeons plus. Il est temps d’y aller, il nous reste encore beaucoup de lieux à traverser. Eragon, remets la selle sur Saphira, pendant que ton cousin et moi remettons nos affaires dans les bagages et effaçons les traces de notre escale.
Sans broncher, tous obéirent à ses ordres, et en deux temps trois mouvements ils furent tous sur le dos de Saphira, laquelle s’élança à nouveau dans les airs vers le nord, en direction de la source de leurs cauchemars.
La journée s’effilocha rapidement, la couleur cuivrée du soleil couchant annonçant leur arrêt nocturne prochain. Déjà se devinait à l’horizon la silhouette des Portes Noires, ainsi que derrière elle, la ville commerciale de l’Empire. Saphira vola très bas jusqu’à l’orée de la montagne, où siégeait une forêt assez touffue pour les cacher en toute sécurité pour la nuit. Avec la plus grande prudence, et quelque peu dissimulée par les nuages gris gonflés d’eau au-dessus d’eux, elle parvint à l’atteindre et à s’y poser en douceur. Aussitôt Arya érigea une bulle de protection magique contre les intrus, mais aussi contre le sale temps qui se déversait à présent sur eux à torrents.
- Je prends le premier tour de garde, imposa-t-elle à ses partenaires.
- Je te suivrai, et Saphira finira le dernier tiers.
- Euh…et moi dans tout ça ? Vous ne croyez pas que j’ai mon mot à dire là-dedans ? S’insurgea Roran.
- Ecoute, il nous faut nous reposer ce soir, pour augmenter nos chances de récupérer Katrina saine et sauve. Et…je ne voudrais pas que…que tu tentes quelque chose d’absurde pendant que nous dormirons cette nuit, indiqua le Dragonnier, sachant pertinemment que la discussion ne s’en arrêterait pas là.
- J’ai attendu pendant des jours et des jours que tu daignes venir me chercher, alors je ne suis plus à ça près, Eragon ! Et puis, de toute façon, je ne parviendrai pas à beaucoup dormir, donc autant me rendre utile !
Eragon ne broncha pas, mais il ne voulait pas lâcher l’affaire sans la certitude qu’il ne fasse rien d’inconsidéré.
- Promets-moi de ne rien entreprendre, Roran. S’il te plaît.
Outré par la confiance plus que limitée de son cousin, il opina avec dégoût, et vint s’installer à l’autre extrémité du camp de fortune qu’ils avaient installé.
« Roran, ne lui en veux pas pour cela, il est juste inquiet pour nous tous, tu comprends ? » Intervint la dragonne
« S…Saphira, c’est toi qui me parle ? » Dit-il, apeuré qu’on puisse s’introduire dans son esprit.
« Oui, je te prie d’excuser mon impolitesse. Sache seulement qu’Eragon tente de faire de son mieux. »
Et c’est avec cette dernière pensée que Roran prit le premier quart de ronde, malgré l’insistance de l’elfe pour lui faire profiter des heures les plus reposantes de la nuit. Tous ne purent profiter que d’une ou deux heures d’un repos fragile, préoccupés par ce qui les attendait le lendemain. Saphira vint prendre le tour de Roran, elle seule pouvant le convaincre de céder sa place, puis elle fut suivie d’Eragon, et enfin d’Arya.
Avant même que les premières lueurs du matin ne transpercent la canopée sylvestre, les quatre compagnons étaient déjà debout, précédant même l’arrivée de l’astre de vie.
- Il nous faut attendre que le soleil apparaisse. Les Ra’zacs sont moins forts à la lumière que dans l’obscurité, informa le Dragonnier, surtout pour son cousin.
- Eragon…euh, je suis désolé pour hier, je comprends que tu aies pu craindre mon « impulsivité » si je peux dire ainsi. Je…
- Ce n’est rien Roran. Dans quelques heures, tu auras retrouvé Katrina, et on rira ensemble de cette petite anecdote pendant bien longtemps.
Lentement, le Dragonnier se munit de sa fine armure elfique, revêtement sublime épousant à la perfection les muscles du jeune homme. Il plaça la ceinture de Beloth le Sage autour de sa taille, vérifiant avec plaisir qu’un seul des joyaux semblait encore vide d’énergie, puis il y accrocha le fourreau de sa fidèle épée. Durant de longues minutes, il contempla la finesse et l’extrême beauté de cette merveilleuse lame, la frottant légèrement avec le revers d’un de ses vêtements pour la faire briller encore un peu plus, bien que cela ne semblait pas nécessaire. Il se concentrait, solitaire, avant la bataille qui s’annonçait.
Au petit matin, tous furent prêts pour sauver la petite rousse de Carvahall, mais aussi en découdre avec les Ra’zacs. Arya, comme toujours lors d’un combat imminent, paraissait mortellement belle. Sa combinaison de cuir vert-noir à la fois très résistante et souple, finement ornementée, la sculptait à la perfection, lui conférant un absolu confort et une protection indéniable au cœur du combat. Son épée incurvée pendait à son côté, dormant dans son fourreau, mais Eragon devina des poignards dissimulés à ses chevilles, ainsi que de courtes lames cachées dans les replis de ses manches. Ses cheveux immobilisés par un bandeau aussi noir que ceux-ci lui tiraient légèrement le visage, la rendant plus sévère, plus redoutable que jamais. Roran était quant à lui muni d’une armure d’un plus simple apparat, mais non moins efficace. D’une facture humaine, elle la recouvrait entièrement mais ne le contraignait que très peu, lui permettant de se servir de sa flamberge à sa guise. Néanmoins, le plus surprenant était ce marteau d’un calibre moyen dissimulé par ses vêtements au niveau de sa taille, de l’autre côté de son épée. Roran aperçut le regard de son cousin dirigé vers son outil de prédilection, et il hocha faiblement les épaules tout en lui prodiguant un clin d’œil qui valait plus que les mots. Ainsi vêtus, tous trois montèrent sur la selle nouvellement installée sur la dragonne, puis, une peur insidieuse au ventre, ils s’envolèrent vers Helgrind, la montagne maudite.
Au fur et à mesure qu’ils approchaient d’elle, sa malfaisance engloba tout l’air environnant. Les pics acérés apparurent, avec en son sein une gigantesque flèche d’un noir de cendres, et somptueusement envoûtante. Néanmoins, grâce à leurs visions, les deux cousins savaient que l’entrée du domaine des Ra’zacs se situait à l’emplacement exact de cette tour sombre, et Eragon eut vite fait de comprendre que ce n’était qu’une illusion, à l’instar du fond du dôme des Fanghurs à Orgaramir. Sans aucune pensée, Saphira prit de la vitesse pour foncer vers elle, effectuant des arcs de cercles concentriques pour ne pas risquer de se briser contre un rocher qui ne demandait que cela. Pendant ce temps, Eragon et Arya s’étaient ouverts à leur environnement pour détecter la moindre parcelle de vie autour d’eux. La mine de dégoût qu’ils affichaient tous deux en disait long sur leurs sentiments à ce moment. Il n’y avait strictement rien. Juste rien. La mort.
Avec précaution, la dragonne atterrit au centre du plateau caché dans la montagne, observant avec défiance l’insigne gigantesque gravé sur l’une des parois avoisinantes.
- Ce…ce signe, c’est…
- Oui Roran, c’est bien celui que tu as vu dans tes rêves, confirma le Dragonnier, un frisson d’effroi le parcourant de tout son long.
Il n’avait jamais vu pareille horreur. Un gigantesque Lethrblaka, enserrant dans ses griffes la vie elle-même. Il fit un tour sur lui-même, et s’aperçut qu’aucune entrée n’était visible. Tous trois descendirent de la selle, et chacun tâta la paroi, Eragon soupçonnant que l’une d’elle ne soit aussi une illusion. Mais il n’en était rien.
- Il doit bien y avoir un moyen d’entrer ! Pesta Eragon, frappant du poing la pierre dure.
- L’entrée est probablement protégée magiquement. Galbatorix a dû vouloir leur fournir une cachette sûre afin de s’assurer de leur loyauté.
Soudain, l’attention du Dragonnier fut attirée par un reflet éphémère dans un mur juxtaposant celui de l’oiseau maléfique. Il s’approcha alors de cet attrait, et découvrit qu’une chose, apparemment blanche avait été déposée dans un trou creusé à même la roche. Doucement, il tira à lui cet objet en le soulevant par magie, et constata avec horreur qu’il s’agissait d’une dent. Celle d’un dragon. « Murtagh », pensa-t-il instantanément.
Quelques inscriptions y avaient été gravées, mais le contact avec la pierre avait quelque peu effacé ces runes. Ses trois compagnons s’étaient rapprochés de lui, Arya tentant de déchiffrer elle aussi ce mystère. Puis dans un éclair de satisfaction, il parvint à lire « Jormündur ».
Aussitôt après avoir pensé ce nom, la surface de l’oiseau géant se mit à luire d’une aura verte, horriblement malsaine.
- Mais qu’est-ce qui se passe ? S’interrogèrent de concert les deux amants.
Ils s’approchèrent avec précaution de la nouvelle source lumineuse, et ouvrirent leur esprit, pour s’apercevoir à leur plus grand étonnement qu’un nouvel espace était apparu derrière ce mur malfaisant. Une illusion, encore une fois.
Tout en tentant de déchiffrer les deux autres mots, ils s’engouffrèrent avec la plus extrême prudence afin de découvrir ce qui se cachait dans les entrailles de la montagne.
- Eoam, c’est le troisième mot. Mais je n’y comprends toujours rien, ajouta le Dragonnier, perplexe.
Après un immense dôme recouvert de moitié par une étendue d’eau poisseuse où devaient se reposer les Lethrblakas, un tunnel s’enfonçait un peu plus loin, donnant sur de multiples cavités, telles des alvéoles dans une ruche d’abeilles. Probablement pour la plupart des geôles, le reste étant utilisé par les deux plus jeunes créatures. Ses sens en éveil, le Dragonnier chercha la moindre trace de vie, sans résultat. Katrina, si elle était en vie, n’était apparemment pas là. Mais où alors ? Ça n’avait aucun sens, pourquoi n’y avait-il rien ici ? Leurs épées bien en avant, ils s’engouffrèrent dans les ténèbres de la montagne, laissant une Saphira plus qu’inquiète à l’entrée de celle-ci. Toutes les pièces qu’ils visitaient étaient d’un vide inquiétant. Aucun signe, aucune piste à suivre. Chaque pièce inspectée nourrissait un peu plus leur désespoir. Et leurs craintes. Et soudain un cri de désespoir. Roran. Tous accoururent à ses côtés, contemplant le squelette qu’il avait trouvé, dernier vestige des crimes perpétrés ici. Ses os semblaient avoir été rongés afin d’en extraire la plus infime particule de moelle, met écoeurant dont raffolent néanmoins ces Ra’zacs. Roran, agenouillé au sol, paraissait inconsolable, frappant le sol de ses poings, pleurant la disparition de sa bien-aimée.
- Roran, ce n’est pas logique. Nous l’avons vue, elle allait bien…enfin, elle était vivante… Ce ne peut pas être elle.
Seulement il n’écoutait plus, il laissait son chagrin parler pour lui, aussi Eragon reprit son sang-froid afin d’analyser les seuls restes humains encore présents dans la montagne. Après une dizaine de secondes, un petit détail l’intéressa, et il comprit alors pourquoi le squelette avait été laissé ici.
- Roran, regarde par… Roran, reprends-toi et écoute-moi ! Ordonna-t-il, parvenant enfin à le tirer de son inconsolable tristesse. Tu vois ça ? Cette mâchoire carrée, et ce large front ? La petitesse de ses orbites ? Ça ne te rappelle rien ? Je crois qu’il s’agit de Sloan, Roran… Conclut-il doucement, pour ne pas trop brusquer son cousin.
Se redressant légèrement, il observa d’un œil nouveau ces morceaux blancs, son cœur hésitant entre une joie perverse et une horreur sans nom.
- Il a eu ce qu’il méritait, ce sale traître ! Cracha-t-il, haineux.
Aussitôt le teint d’Eragon devint livide d’un seul coup. Tremblant dans cette atmosphère suffocante et ténébreuse, il reprit la dent cachée dans sa poche afin de confirmer ses craintes. Lentement, il regarda le deuxième mot, qu’il ne parvenait pas à déchiffrer auparavant, et une vague de colère s’empara de lui. Une colère innommable, dévastatrice. Une telle fureur qu’il aurait pu réduire en miettes n’importe quel ennemi de ses mains en cet instant.
- « Jormündur – Traître – Eoam », dit-il à haute voix, de sorte que tous se figèrent instantanément, horrifiés. Tout paraissait clair à présent. Eragon avait prononcé le mot de passe de la grotte sans s’en rendre compte, grâce à son frère.
- Il est à la solde de Galbatorix. C’est lui qui a dû créer les boucliers magiques de cette cachette. Il doit pouvoir commander les Ra’zacs, et donc il retient Katrina, à Eoam. Saphira, prépare-toi à décoller, nous partons ! S’époumona-t-il, rebroussant chemin à tout vitesse, les deux autres à sa suite.
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeVen 31 Aoû - 8:39

Toujours aussi bien ! J'espère que la suite ne tardera pas !
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeVen 31 Aoû - 14:27

J'aimerai commencer par parler de la partie que tu as postée avant celle-ci:
J'aime beaucoup la complicité qu'il y a entre Eragon et Saphira, ils s'écoutent et peuvent rire de tout, c'est vraiment génial que tu réussisse à créer un tel lien entre eux.
Pour le combat entre Arya/Eragon: c'est merveilleusement décrit, on se serait cru parmi les spectateurs. La petite félonie d'Arya est astucieuse, j'ai réelement cru qu'elle voulait qu'il l'embrasse pour montrer leur nouvelle relation au Vardens, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit une raison de reprendre le dessus sur le dragonnier qui bien sûr c'est fait avoir comme un débutant !
Je trouve que Roran a incroyablement mûri, il est certes toujours fragile mais il est plus réfléchi et on comprend qu'attendre pour lui est de plus en plus difficile. J'espère qu'on va bientôt savoir ce qu'est "Murleau" parce que là, je suis aussi curieuse que Saphira et Arya ! Je ne vois pas du tout ce que ça pourrait être......

Maintenant la partie de ce samedi:
Alors, pour le vol: c'est bien que Roran ressente de la liberté (c'est étrange aussi...), ce personnage m'intrigue viscéralement mais il devient fort interessant...
Et cet éclair émeraude qui passe dans ses yeux (aller je me lance); d'après ça, peut être que ce sera lui le prochain dragonnier...il y a quelques indices qui font que...peut être...je suis sûre qu'il ferait un bon dragonnier à moins qu'il ne le soit déjà ? (ok, c'est un peu tordu mais bon, on sait jamais !)
Je redoute le moment où Arya va avouer sa prophétie à Eragon, et oui, c'est un nouvel obstacle, mortel ?
Cette montagne est aussi très bien décrite et sa m'étonne que rien n'y suis présent à part l'inscription de Mumu...
Enfin Eragon sait, que va t'il lui faire maintenant ? J'espère un gros combat ...
Voilà, c'était tout simplement génial, et évidement ça me donne l'envie de lire la suite^^
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeVen 31 Aoû - 14:46

merci pour ces chaleureux commentaires, ça fait encore et toujours plaisir de voir son travail ainsi récompensé.
Le chapitre suivant est encore avec eragon, et évidemment le combat avec mister J et ses sous-fifres sont au rendez-vous. J'ai mis beaucoup de temps à planifier cette lutte, car évidemment il faut que ce soit aussi grandiose qu'étonnant. En tout cas je suis très ravi du résultat.
A très bientôt donc.
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Enelya
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeVen 31 Aoû - 16:57

Salut !! Merci beaucoup d’avoir posté la suite avant samedi. En plus elle est encore plus longue que les autres alors on a droit à encore plus de bonheur. Et bien sûr, j’ai totalement adoré.
Déjà, dès que les personnages ont approché Helgrind, on retombe tout de suite dans cette atmosphère oppressante et inquiétante que tu nous fais si bien ressentir. La description de la montagne noire est bourrée de détails, avec une ambiance malsaine et effrayante à souhait qui donne des frissons.
Saphira a enfin incité Arya à parler de la prophétie à Eragon !! Roh la la je me languis trop trop trop qu’elle lui dise ce qu’elle a compris du cercle parce que là je tiens plus en place ! D’ailleurs, il me vient une hypothèse très tordue...! Le cercle est souvent associé à un symbole de protection. Arya a appris son vrai nom en touchant l’œuf de Saphira. Durant son voyage pour transporter l’œuf, Arya a protégé l’œuf au péril de sa vie et l’a envoyé directement vers Eragon. Ensuite, pendant son emprisonnement à Gil’ead, malgré le fait qu’elle ait été torturée, elle n’a pas révélé où elle avait envoyé l’œuf, elle a donc protégé Eragon. Ensuite pendant la bataille de Farthen Dur, c’est encore elle qui a brisé l’étoile de saphir avec l’aide de Saphira pour permettre à Eragon de tuer Durza. Elle a ensuite insisté pour venir avec lui à Orgaramir et maintenant à Helgrind. Le cercle pourrait signifier qu’Arya est née pour protéger le nouvel ordre des dragonniers. Arya pourrait être le cercle protecteur qui se dressera entre Eragon et ses ennemis. Mais comme le dit la prophétie, « dans une dernière étreinte ils se toucheront », Arya et Eragon vont être séparés, enfin je pense, peut être Arya va-t-elle être blessée...Donc voilà je pense que le cercle signifie qu’Arya est censée protéger Eragon en toutes circonstances même au péril de sa vie...
Ensuite, j’aime bien les différentes personnalités de tes personnages et tu retranscrits très bien les différents caractères des personnages. Par exemple, pour Nasuada, on voit très bien qu’elle est à bout de nerf mais qu’elle fait toujours face aux difficultés et on ressent bien son autorité sur les Vardens lorsqu’elle n’a qu’un mot à dire pour qu’ils se dispersent après le combat Eragon/Arya et on voit bien le profond respect qu’Eragon lui témoigne. D’ailleurs en parlant de Nasuada, il y a quelque chose qui m’intrigue : quand on parle des Urgals, ça lui fait dresser les cheveux sur la tête. Bien sûr, c’est après une bataille contre des Urgals que son père est mort mais bon, je crois qu’il y a autre chose pour qu’elle les déteste autant... La complicité entre Eragon et Roran commence à revenir comme quand ils vivaient ensemble à Carvahall, et ça, je trouve que c’est très bien. Pourtant, on voit quand même la nouvelle sagesse d’Eragon par rapport au caractère encore impulsif de son cousin.
Enfin bref, le texte est soigné à la perfection, on dirait que chaque mot est soigné du mieux possible. Le style est à la fois simple et hyper recherché, ce qui nous permet de nous imprégner totalement dans le texte, en plus les détails toujours plus nombreux les uns que les autres nous aident à se sentir vraiment proche du texte. Il y a bien sur quelques petites fautes sans gravité, surtout, je suis sûre qu’il s’agit de fautes de frappe alors c’est vraiment pas grave. En plus, dans un texte aussi long, c’est impossible de trouver toutes les petites fautes de frappe qui s’y cachent. De plus, ton texte est plein d’émotions diverses, passant de la joie à la tension avec une fluidité remarquable. On sent vraiment ton souci de la perfection à travers ce chapitre très soigné, ton style unique et on prend un réel plaisir à entrer dans ton univers si magique...
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitimeDim 2 Sep - 16:59

j'adore tes romans-fleuves enelya, c'est toujours aussi savoureux!
La suite arriverz très prochainement, le chapitre est terminé, il est maintenant dans les mains de mon correcteur officiel. Et je vous promets pas moins de 12 pages de combats, pour 21 pages au total. Et cerise sur le gâteau, vous aurez le droit à l'intégralité du chapitre en un seul coup...
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MessageSujet: Re: Elinya   Elinya - Page 11 Icon_minitime

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Elinya
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