G.A.L.S.P
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 Et si tout avait été diffèrent...

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Alyana
Enelya
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Lya
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Lya
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Lya


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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Mai - 4:38

Les chevaux galopaient à vive allure. Les trois voyageurs ainsi que les deux dragons ne s’étaient pas accorder une seule pause depuis le levée du soleil. Ils ne voulaient prendre aucun risque. Ils se dirigeaient maintenant vers le Nord-Ouest. Pendant leur chevauchée, Brom essayait tant bien que mal d’apprendre l’Ancien Langage aux garçons. Mais il était difficile de se concentrer avec leur montures qui allaient toujours plus vite comme si celles ci sentaient que quelque chose de malveillant approcher. Finalement le vieil homme les fit arrêter. Les deux frères descendirent des bêtes. Eragon avait le visage crispé par la douleur. Monté à cheval lui était insupportable, mais il fallait qu’ils fuient le plus loin possible d’Urû’baen et la pensée que Morzan pouvait leur tomber dessus à n’importe quel moment lui était insupportable. Il tomba assit par terre essoufflé. Saphira sortit de la sacoche dans laquelle elle se trouvait pour le voyage. Elle fixa son dragonnier de ses yeux saphirs.
« Courage Eragon. »
Il lui souria et caressa sa tête. Tout à coup quelque chose lui vint à l’esprit, il se retourna vers Brom.
- Dites moi comment va t on transporter les dragons dans quelques temps ? Ils vont bien grandir.
Et il trouvait déjà que Saphira n’avait pas la même taille qu’avant. Cela faisait qu’à peu près une semaine qu’ils s’étaient enfuis et la jeune dragonne allait bientôt lui arriver aux genoux, ce n’était plus qu’une question de jour. Le vieil homme le regarda avec un air hilare.
- A ton avis les ailes elles sont là pour faire jolie ? Ce sont des dragons, ils vont apprendre à voler comme leurs ancêtres.
Le jeune garçon rougit sous la remarque, pourquoi n’y avait il pas pensé plus tôt ? Il regarda Saphira, il l’imaginait très bien en plein vol.
« Cela sera quelque chose de merveilleux. »
Pendant ce temps, Murtagh se laissa tomber dans l’herbe. Tous ces muscles étaient tendus, résultat de plusieurs heures passer sur un cheval. Thorn vint le rejoindre et se coucha à côté de lui.
« Je m’ennuis…il faut que je me trouve un divertissement… »
Son regard tomba sur son épée et sur Brom. Un étrange sourire se forma sur son visage. Il se leva et prit son arme. Avec un air sûr de lui, il se rapprocha du vieil homme et se plaça juste devant lui.
- Que diriez vous d’un petit combat ?
Brom leva ses yeux bruns vers lui. Il resta silencieux pendant un moment, perdu dans ses pensées.
- Non désolé, je ne peux pas me battre avec toi. Tu es blessé.
- Je vous ai dis que je savais combattre des deux mains.
Mais le vieil homme ne répondit rien, Murtagh sentant la colère monter en lui demanda:
- Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas ?
Brom fixa le jeune dragonnier et croisa les bras.
- Je ne veux pas.
- Et puis-je en connaître la raison ?
Eragon regardait la scène et soupira.
« Il ne va pas lâcher prise facilement. »
- Si je me bat contre toi, je pense que des sentiments personnels referont surface et je n’ai pas envi de te faire de mal, répondit il d’un calme qui exaspérait Murtagh.
Eragon haussa un sourcil.
« Des sentiments personnels ? »
- Vous me sous estimez ! Je ne suis pas le genre de personne qui perd facilement !
- Oui, mais tu es le genre de personne qui ce sur-estime.
Murtagh resta muet devant cette réplique, il serra le manche de son épée. Il bouillonnait de colère.
« Pourquoi refuse t il ? »
Tout à coup, une réponse lui vint à l’esprit, une réponse qui ne lui plaisait pas du tout. Mais il devait vérifier une chose avant.
- Et si ça aurait été Eragon qui vous l’aurez demandé ?
Cette question perturba Brom, qui se tut un moment, puis répondit.
- Cela aurait été pareil.
Mais ce silence de quelques secondes finit par convaincre Murtagh que son idée était la bonne.
- Ne me dites pas que c’est à cause de ma ressemblance avec Morzan !
Brom ouvrit la bouche et la referma, ce qui provoqua encore plus la colère du jeune homme.
- Je ne suis pas mon père ! Peut être que je lui ressemble à l’extérieur mais pas à l’intérieur ! Quand allez vous le comprendre ?
- Je suis désolé…Je ne voulais pas te mettre en colère. Je sais que tu ne supportes pas lui ressembler mais c’est justement à cause de ça que j’ai été perturbé. Mais quoiqu’il en soit…
Il sortit son épée de son fourreau et se plaça devant le dragonnier.
- Tu as raison…Je veux bien me battre contre toi.
Un sourire vainqueur s’afficha sur le visage de Murtagh.
- Mais avant ça donne moi ton épée, je vais la protéger, pour ne pas nous blesser.
Il prit l’arme du garçon et prononça :
- Gëuloth du knifr !
Il fit de même avec la sienne puis redonna l’épée au dragonnier.
- Retenez bien tous les deux cette phrase. Si vous voulez vous entraîner, il vous faudra l’utiliser.
Murtagh acquiesça et se mit en position de combat. Eragon s’allongea par terre, avec Saphira et Thorn à ses côtés.
« Ca risque d’être intéressant. »
Brom fut le premier à attaquer visant les jambes du jeune homme. Les deux épées se croisèrent. Murtagh repoussa son attaquant et se jeta sur lui son arme levé. Mais avec une rapidité qui surprit le dragonnier, Brom l’évita et porta une attaque sur le bras du brun. Celui ci se mordit les lèvres et recula. La formule marchait bien mais il allait quand même gagner des bleus. Il allait donnait le meilleur de lui-même. Mais au moment où il coura vers Brom, prêt à gagner par tous les moyens, un rugissement lointain lui glaça le sang. Eragon se leva apeuré. Le vieil homme regarda autour de lui et leur cria :
- Fuyons ! Morzan est proche mais nous pouvons aller nous cacher dans le bois là bas !
Il leur montra un lignée d’arbre qui se trouvait à peu près à un kilomètre. Ils se précipitèrent sur leurs montures. Eragon ainsi que Murtagh prirent leurs dragons contre eux et firent galoper leur chevaux.
- Vite ! Plus vite ! Cria Brom qui se trouvait devant eux.
Eragon sentit son cœur accélérer. Sa douleur aux côtes était insupportable mais la peur qu’il éprouvait était pire. Son frère avait le visage tendu. Morzan devait être loin mais le cri de son dragon était terrible. Ils arrivèrent enfin dans le bois.
- Séparez vous et cachez vous ! Ordonna le vieil homme.
Les deux garçons se regardèrent, ils ne voulaient pas se quitter, ils étaient plus fort ensemble. Mais ils n’avaient pas le choix. Ils partirent chacun de leur côté ayant pour seul son : leur cœur qui battait de plus en plus vite.
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Folkvnir
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Mai - 8:40

Ah merci Lya pour nous avoir posté ce morceau, j'en connais qui vont être content!
C'est toujours agréable de relire ta fic, c'est tout bonnement génial!
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Enelya
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Mai - 22:23

merci bcp de nous avoir posté la suite! j'ai adoré! je trouve que tes personnages principaux sont super attachants (eragon avec son petit caractère têtu et murtagh qui est plus réfléchi mais plus tourmenté). en plus tu as un très bon style d'écriture et tu fais peu de fautes alors ta fic est un vrai plaisir à lire.
si je peux me permettre une suggestion, j'aimerais bien des petits passages où les dragonniers ont vraiment une plus grande complicité avec leur dragon qu'ils ne l'ont déjà mais sinon c'est déjà très bien comme ça.
en tout cas bravo
vivement la suite, vendredi, c'est ça?
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Ebrithil
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 14:47

LA SUITE BROM VS MORZAN, je veux pas rater ça Very Happy
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 16:35

moi je pense que la suite ça va être brom vs morzan mais aussi murtagh vs morzan...
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Ebrithil
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 16:38

Pffff Murtagh ? Il va faire quoi, lui balancer des pierres ^^
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 18:03

J'étais morte de rire quand j'ai vu ta phrase Ebrithil "lui balancer des pierres" XD. Celle là je ne m'y attendais pas ^^. Merci beaucoup Enelya pour ton long commentaire ^^ Bah en fait pour ta suggestion, je ne peux pas trop la faire car ce que je vous post, je l'ai déjà écris depuis longtemps donc la suite aussi. Donc voici la suite ^^. Si vous voulez je peux même vous mettre l'autre chapitre ce soir aussi.

CHAPITRE VII:

Eragon avait arrêté son cheval et était maintenant caché derrière un arbre. Il était tremblant et serrait Saphira contre lui pour la rassurer et se rassurer lui même. Il releva la tête. Il n’entendait plus aucun bruit. Cela ne présageait rien de bon. Il regarda de tous les côtés…personne. Il n’aimait pas être seul. Sa dragonne était encore jeune donc il fallait qu’il la protège mais que pouvait il si son père apparaissait ?
« Ne t’inquiète pas Eragon. »
Le jeune garçon baissa son regard.
« Je veux te protéger…mais j’ai peur…je serais incapable de lui faire face…je suis inutile… »
Sans qu’il ne le remarque des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Il n’avait que douze ans et maintenant un tas de responsabilité reposait sur ses épaules. Pourtant il se sentait tellement faible devant Morzan. Le seul qui arrivait à lui tenir tête était Murtagh…mais il n’était pas là. Saphira mordilla sa tunique.
« Tu es fort Eragon…bien plus que tu ne peux l’imaginer…. »
Les paroles de sa dragonne le réconfortèrent et il lui répondit d’un sourire. Tout à coup, un rugissement vint troubler le silence de la forêt. Le jeune garçon serra encore plus fort Saphira dans ses bras et essaya de ne pas bouger. Son cheval remua mais ne partit pas. Eragon respira calmement voulant reprendre le contrôle de soi. Il se leva le plus doucement possible mais retomba par terre : ses côtes lui brûlaient. Il ne pouvait plus faire le moindre geste.
« Ce n’est pas le moment de paniquer. »
Une idée lui vint à l’esprit.
« Saphira va te cacher dans une sacoche…Je n’ai pas envi que tu te fasses prendre. »
La concernée tourna sa tête vers son dragonnier et le fixa de ses grands yeux.
« Je ne t’abandonnerais pas. »
Ces mots touchèrent Eragon. C’était la deuxième personne qui lui disait ça dans sa vie : son frère et maintenant elle. Il ferma les yeux et d’un coup se leva. Il ne put s’empêcher de pousser un petit cri de douleur. Il s’approcha de son cheval et sans monter dessus le fit partir aux galops dans les profondeurs du bois. Saphira le regarda surprise.
« Que fais tu ? »
« Il attirait l’attention sur nous…nous pouvons nous cacher mais pas lui…Ne t’inquiète pas, je le retrouverais plus tard. »
A peine, finit il cette phrase qu’il entendit un bruit d’ailes au loin. Eragon se figea sur place.
« Non il faut se calmer, il ne t’a pas encore repéré…sinon il serait déjà ici. »
Inquiet, il regarda de tous les côtés. Ses yeux tombèrent sur un buisson aux feuillages assez épais. Il se précipita dedans malgré la douleur, malgré la peur. Il sentit des épines et des branches écorcher sa peau mais peu lui importait. Il savait que ça allait être pire si Morzan le trouvait. Il protégea Saphira grâce à ses bras et ne bougea plus d’un pouce. Son jeune âge lui permettait de se dissimuler facilement mais son père était malin. Plusieurs minutes passèrent ainsi, le cœur du garçon battait à la chamade. Puis tout à coup, l’air vibra au dessus de lui, il savait que Morzan devait être à sa hauteur. Eragon essaya de se faire le plus petit possible. Il vit passer dans le ciel, le dragon rouge de son père. Il arrêta de respirer. Mais à son plus grand bonheur, il ne s’arrêta pas et continua son chemin. Le garçon le suivit du regard et soupira de soulagement. Mais il préféra attendre quelques temps avant de sortir de sa cachette. Une fois, qu’il fut sûr que le danger était passé, il se glissa en dehors du buisson et posa Saphira par terre. Eragon tomba à côté d’elle. Sa blessure l’épuisait de plus en plus.
« On va rester ici le temps que je reprenne des forces. »
Le jeune dragonne acquiesça, se roula en boule près de son dragonnier et s’endormit.

Pendant ce temps, Murtagh galopait toujours dans la forêt mais pas pour se cacher de son père mais plutôt pour retrouver son frère. Cela ne lui avait pas plus de se séparer d’Eragon. Il savait la terreur qu’il ressentait face à Morzan.
« Je n’aurais pas du le laisser partir. »
Thorn qui se trouvait dans les bras du jeune homme le regarda.
« Ton frère va bien dragonnier. »
« Je l’espère. »
« Murtagh je ressens ta frayeur comme si c’était la tienne…alors essaye de te calmer… »
Le concerné ne répondit rien. Il avait déjà entendu son père passait non loin d’où il était, il n’était donc plus dans les parages, pourtant son cœur ne lui disait de ne pas trop s’attarder.
Tout à coup, il en entendit derrière lui, des bruits de sabots. Il fit volte face et vit le cheval d’Eragon vide. Murtagh se figea sur place. Son visage blêmit.
- Nooooooon !
Il fit galoper sa monture le plus vite qu’il put, celle d’Eragon à sa suite. Ses mains tremblaient. Plusieurs minutes après, il s’arrêta en voyant une silhouette par terre. Il sauta de sa selle laissant Thorn dessus et coura vers elle.
- Eragon !
Une fois à sa hauteur, il le vit les yeux fermés, Saphira à ses côtés. La frayeur lui brûla les entrailles. Il se mit à le secouer. Mais à sa grande surprise, celui ci ouvrit les yeux dès la première seconde.
- Oh ! On ne peut plus se reposer tranquille !
Murtagh le regarda de haut en bas et se mit à râler.
- Sombre crétin ! Tu m’as fais une de ces peurs !
Son cadet prit une fausse mine de pitié.
- Oh pauvre petit Murtagh qui s’inquiétait pour son petit frère.
- En plus tu oses te moquer de moi ! Répondit son aîné tout en lui ébouriffant les cheveux.
- Et je ne suis pas un gamin ! Râla le garçon. Pas la peine de faire ça !
Murtagh se mit à rire.
- Pour moi tu es encore qu’un sale petit mioche.
Eragon fronça les sourcils.
- Si je n’étais pas blessé, je te battrais à l’épée !
- Mais bien sûr, mais bien sûr, dit Murtagh en se relevant et en aidant son frère à faire de même.
Saphira se mit à côté de son dragonnier et fixa les deux fils de Morzan.
- Alors, demanda l’aîné, tu as réussi à fuir père ?
Eragon acquiesça.
- Si je suis encore vivant, ça veut dire que oui. Mais c’était juste, j’ai dû me cacher dans les buissons juste au moment où il est passé au dessus de moi.
- On peut dire qu’on a eu de la chance, souffla Murtagh de soulagement. Bon allons y ! Essayons de retrouver Brom.
Son frère prit sa dragonne avec lui et le suivit jusqu’aux chevaux. Puis ils s’enfoncèrent dans les profondeurs de la forêt.

Les garçons chevauchaient à vive allure, attentifs aux moindres bruits qui les entouraient. Morzan était parti mais il fallait rester vigilant. Murtagh regardait de tous les côtés espérant voir une trace de Brom. Mais le vieil homme était introuvable. Eragon quant à lui était complètement écroulé sur son cheval. Ces côtes devenaient de plus en plus douloureuses. Son visage était crispé par le mal qu’il ressentait. Son aîné remarquant son malaise fit stopper les chevaux. Son frère releva sa tête pâle et demanda :
- Que fais tu ?
- On va s’arrêter pour quelques temps, répondit Murtagh tout en descendant de la selle, Thorn dans ses bras.
- Et pourquoi cela ? Demanda le jeune garçon même s’il savait parfaitement la raison.
- Tu ne peux pas continuer à chevaucher dans cet état. On va se reposer un moment et je ne veux surtout pas t’entendre râler Eragon !
Sa voix s’était faite dur. Son cadet se contenta d’hausser les épaules et de descendre de son cheval. Il ne valait mieux pas énerver Murtagh. Il prit Saphira contre lui puis la posa à terre. Bizarrement, celle ci s’empressa d’aller rejoindre Thorn que Murtagh venait aussi de déposer sur le sol. Elle sauta sur le jeune dragon et roulèrent tous les deux essayant chacun de prendre le dessus sur l’autre. Les deux frères les regardèrent abasourdis.
« Saphira qu‘est ce que tu fais ?»
« Ca ne se voit pas ? On joue. »
Le garçon se mit à rire, aggravant sa douleur. Murtagh le regarda froidement.
- Arrête de rire crétin ! Tu veux encore plus souffrir ou quoi ?
Eragon se tut. Il savait que son frère ne voulait pas être méchant. Il s’inquiétait pour lui et s’était sa seule façon de le montrer.
- Oui désolé.
Il se laissa glisser contre un arbre de sorte à être assit. Il regarda le ciel.
- Je me demande où se trouve Brom.
Murtagh qui était en train de fouiller dans les sacs, releva sa tête vers son cadet.
- Arrête de t’inquiéter ! Il sait se défendre. Pense tout d’abord à toi !
- Mais s’il lui arrivait quelque chose ? Il nous avait pas dis que le jour où il rencontrerait père il le tuerait ?
Son frère avait l’air maintenant d’hésiter puis répondit calmement.
- On a entendu aucun bruit de combat et Brom ne me semble pas le genre de personne à se faire battre facilement. Bon maintenant enlève ta tunique.
- De quoi ? Demanda Eragon abasourdi.
- Tu m’as bien entendu, retire moi cette tunique, je veux voir ta blessure, je pense qu’elle s’est aggravée. Ce n’est pas normal que tu es encore plus mal qu’avant.
Le jeune garçon acquiesça et enleva son haut. Son torse était rempli de bleu. Le bandage qui couvrait sa blessure avait maintenant une couleur rougeâtre. Murtagh souffla.
- Et ben au moins tu sauras qu’il ne faut jamais partir tête baissée dans un combat.
- C’est bon, ce n’est pas la peine de me le rappeler, râla Eragon.
- Oh mais mon cher frère, justement je vais faire en sorte que tu n’oublies jamais ta bêtise.
Mais avant que celui ci commence à s’énerver, il rajouta :
- Bon voyons cette blessure.
Il enleva le plus doucement possible le bandage de son cadet. Celui ci se mordit la lèvre, cette partie là était maintenant très sensible à la douleur. Son frère souffla une deuxième fois.
- Ce n’est pas très jolie à voir.
Eragon jeta un bref coup d’œil. Le jeune garçon déglutit. Là où il avait reçu le coup : sa peau était boursouflée et avait pris une couleur violacée.
Un long filet de sang coulait de sa blessure répandant son liquide rougeâtre sur le sol. Le tranchant de l’épée était rentré plus profondément qu’ils ne l’avaient pensé alors que la blessure était si fine. Murtagh poussa un juron.
- Raaah ! Si seulement Brom avait bien voulu me donner la phrase en ancien langage pour pouvoir guérir !
Eragon lui lança un regard de reproches :
- Je ne t’aurais jamais laissé faire. S’il ne te la pas dite, c’est qu’il avait une bonne raison. Tu dois être trop faible pour supporter une telle formule pour le moment.
Murtagh croisa les bras.
- Tu es mal placé pour me donner des conseils. Bon quoiqu’il en soit, il faut soigner cette plaie.
Le garçon se leva et alla fouiller dans les sacoches. Pendant ce temps, Saphira rejoignit son dragonnier.
« Alors tu t’es bien amusée ? »
« Thorn a réussi à prendre le dessus plusieurs fois…Mais c’est moi qui ai finalement gagné. »
Eragon pouvait ressentir toute la fierté de sa jeune dragonne. Il regarda le dragon rouge de Murtagh, celui ci avait plutôt l’air ronchon. Il sentit Saphira coller sa tête contre ses jambes. Elle était inquiète.
« Comment te sens tu ? »
« J’ai eu des jours meilleurs. »
Il vit son frère revenir vers lui avec une gourde et une serviette. Mais Eragon ne voyait pas qu’il avait aussi mit autre chose dans sa poche. Murtagh avait eu une idée pour améliorer l’état de son frère mais il allait souffrir, beaucoup souffrir et il allait lui en vouloir pour un bout de temps. C’est avec cette pensée en tête qu’il se mit assit près de son cadet. Il imbiba la serviette grâce à l’eau de la gourde.
- On va tout d’abord nettoyer cette plaie.
« Comment ça tout d’abord ? » pensa le plus jeune fils de Morzan.
Murtagh commença alors à passer le linge mouillé sur la blessure d’Eragon. Celui-ci tressaillit de douleur. Une fois le sang enlevé, son aîné releva la tête et fixa son petit frère d’un air gêné.
- Eragon…Tu sais que le bandage ne suffira pas à te guérir et ta plaie ne cicatrisera pas complètement.
Le concerné haussa les sourcils.
- Qu’as tu derrière la tête ?
Murtagh soupira : « Autant aller tout de suite droit au but. »
- Il faudrait la recoudre.
La réaction d’Eragon fut immédiate.
- Hors de question !
- Mais il le faut ! Sinon ça va s’aggraver et le voyage est encore long ! De plus il sera douloureux et très fatiguant pour toi !
Après plusieurs minutes de dispute, Eragon finit par opiner. Murtagh sortit alors de sa poche un fil et une aiguille qu’il avait trouvé dans une des sacoches. Brom était assez bien équipé. Il se mit en place de sorte à être en face de la blessure de son frère. Celui-ci tremblait légèrement. Saphira se trouvait sur ses jambes pour le rassurer. Quant à Thorn, il était à côté de son dragonnier.
- Es tu prêt ? Demanda l’aîné.
Eragon fit signe que oui. Le premier coup d’aiguille lui arracha un cri qui glaça le sang de Murtagh. La douleur était insupportable. Son frère posa une main sur son épaule.
- Courage.
Il lui donna un linge pour qu’il puisse le mordre et continua l’opération. Le cadet avait le visage ruisselant de larmes. A chaque mouvement de l’aiguille, son hurlement était étouffé par le mouchoir qu’il avait dans la bouche. Murtagh pouvait comprendre la souffrance que ressentait son frère. Une fois tout terminé, Eragon tomba littéralement dans les bras du brun. Il était exténué, sa blessure le cuisait. Il arriva pourtant à souffler :
- Ca je te jure que tu le regretteras Mu…
Sa voix se perdit dans le sommeil. Le fils aîné de Morzan l’allongea délicatement par terre et lui mit un drap dessus pour le réchauffer. Il se tourna vers Saphira.
- Reste avec lui et fait attention.
La petite dragonne le regarda un moment puis retourna près de son dragonnier. Murtagh alla chercher du bois pour le feu mais Thorn fut le seul à voir qu’il était tremblant.
« Tu as bien fait. Je suis sûr qu’il ira mieux. »
« Oui…mais c’est quand même ma faute s’il a souffert comme ça. J‘espère que je n’ai pas aggravé son état.»
« Ai confiance en toi Murtagh. »
Le dragonnier ne répondit rien et revint vers le campement avec quelques branches ramassées dans les bras. Il les mit non loin d’Eragon, lui lançant parfois un regard inquiet, et essaya de faire du feu. C’était assez difficile mais après plusieurs minutes une flamme embrasa enfin le bois. Il put enfin respirer tranquillement. Il s’approcha de son frère, et plaça sa main sur son front. Il soupira de soulagement.
« Au moins il n’a pas de fièvre. »
Tout à coup, il entendit du bruit non loin de lui, des bruits de sabots. Il sauta sur ses jambes.
« Thorn reste avec Saphira et Eragon ! »
Il se saisit de son épée. Un cheval apparut avec Brom sur sa selle. Il avait l’air d’assez mauvaise humeur. Une fois descendu de sa monture, il pointa son doigt contre le torse de Murtagh.
- Sincèrement niveau discrétion vous êtes les champions. On a entendu que vous crier.
Le garçon baissa la tête.
- Désolé mais il fallait que je fasse quelque chose pour Eragon
- Que veux tu dire ? Demanda Brom abasourdi.
Murtagh lui montra Eragon endormit.
- J’ai dû recoudre sa blessure.
Brom se frappa le front.
- Je comprend maintenant pourquoi il a hurlé. Cela n’a pas dû être facile pour lui.
Il se rapprocha du jeune dragonnier et enleva le drap qu’il le recouvrait. Ses yeux s’arrondirent en voyant la plaie.
- Tu as bien fais de faire ça.
Murtagh croisa les bras.
- Si vous m’aviez donné la formule, il n’aurait pas souffert.
Brom lui lança un regard noir.
- Oui mais toi tu aurais été très faible après ça.
Le brun le fixa pendant un long moment.
- Vous allez enfin me dire ce que si c’est passé ?
- Sache juste que j’ai bien du me cacher par rapport à vous, j’avais l’impression qu’il me suivait, lui répondit le vieil homme.
Celui ci s’assit près d’Eragon, toujours endormis.
- Nous repartirons demain.
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Lya
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 18:06

Cela faisait déjà une semaine que Brom et les deux frères étaient repartis sur la route. Ce fut une période assez tranquille, personne ne les pourchassait. Le vieil homme en profita pour en apprendre plus aux garçons sur l’ancien langage. Murtagh en fut enchanté, son pouvoir augmentait ainsi de jour en jour. Eragon, lui, était un peu plus grognon, sa blessure allait mieux mais elle était encore douloureuse, et Brom refusait toujours qu’il pratique la magie. D’après lui il n’était pas encore prêt, mais ce qu’il ne savait pas c’est que le jeune garçon s’entraînait quant il se retrouvait seul. Murtagh s’en doutait bien mais ne dit rien. Thorn et Saphira grandissaient de plus en plus. Ils arrivaient maintenant au dessus des genoux de leur dragonniers. Le lien entre les garçons et leur dragons s’était aussi amplifié. Il leur arrivait parfois de parler avec eux pendant des heures. Brom se contentait de les regarder en silence sans intervenir. Eragon trouvait, dans ces moments là, que l’homme avait un air triste, les yeux remplis d’une étrange mélancolie. Plus il passait du temps avec lui, plus celui ci le surprenait.
Tout d’abord à cause de sa connaissance en ancien langage, on aurait dit qu’elle était sans limite. Pas une seule fois Brom s’était senti dérouté par les questions du garçon. Puis sa manière de combattre était déroutant. Eragon n’avait vu que très peu de personne aussi à l’aise à l’épée. Il battait tous les soirs Murtagh à plate couture, pourtant le jeune dragonnier savait que son frère était quand même assez fort dans ce domaine. Le dernier fils de Morzan était certains que Brom pouvait rivaliser avec son père. Il se demandait même s’il ne l’avait pas déjà combattu. Quant il en avait fait la remarque au vieil homme, celui ci s’était contenté de rire et répondre mystérieusement:
- Peut être même plus d’une fois…
Enfin ce qui étonnait encore plus Eragon, c’était ces connaissances en matière de dragons. Le garçon avait l’impression qu’il savait tout d’eux. Il lui arrivait parfois de donner tel ou tel conseil aux deux frères pour les aider à mieux s’occuper de leur dragons.
Plus il observait Brom, plus Eragon voulait savoir qui il était. Mais le concerné restait discret sur la question, comme s’il n’avait pas de passé.

Le huitième jour, ils s’arrêtèrent dans une clairière pour déjeuner tranquillement. Murtagh n’avait jamais goûté un tel répit de sa vie. Le goût de la liberté lui plaisait, mais il savait pertinemment que c’était le calme avant la tempête. Mais, malgré cela, il était heureux. La seule ombre au tableau, c’était tout ces bleus qui parsemaient son corps, résultat de ses entraînements avec Brom.
« Comment peut il être aussi fort ? »
Cette question l’avait perturbé les premiers jours mais maintenant rien ne comptait plus pour lui que de le battre. Quant ce jour viendra, il aura ainsi la preuve d’être devenu puissant. Pour l’instant, il devait faire des efforts, beaucoup d’efforts. Mais cela était devenu plus facile car finalement sa blessure à l’épaule s’était cicatrisée plus vite que prévu, il pouvait à présent se servir de ses deux bras. La pratique de la magie le fatiguait donc moins. Il remarquait des fois son frère, lui jeter des regards noirs, celui ci était vraiment énervé que Brom ne le laisse pas aussi utiliser ses pouvoirs. Il l’entendait marmonner.
- Vous verrez, je serais plus fort que vous deux réunis.
Murtagh se mettait toujours à rire, il voyait très bien Eragon essayait de s’entraîner en cachette. Et tout ce qu’il disait, s’avérait vrai. En effet, il arrivait à utiliser la magie, mais en échange d’énorme effort. Mais il savait qu’une fois remit de ses blessures son cadet réussirait à le rattraper, voir même à le dépasser.
Brom le sortit de sa rêverie en leur adressant la parole pendant le repas.
- Si nous continuons à cette allure nous arriverons aux alentours de Gil’ead dans une semaine voir un peu plus. Nous nous arrêterons à côté mais je serais le seul à aller dans la ville pour prendre des vivres et des nouvelles de la capitale.
Les deux garçons opinèrent, puis ayant fini de manger Eragon se leva et déclara.
- Je vais me promener.
Le vieil homme déposa son regard gris sur le dragonnier et leva un sourcil.
- Je trouve que tu te peux promènes de plus en plus ces derniers temps.
Murtagh ne put s’empêcher d’étouffer un rire. Son frère lui jeta un regard noir et retourna son attention sur Brom.
- Je sais, mais j’ai tellement vécu enfermé toutes ces années, que j’ai envi de découvrir le monde dans lequel je vis.
Son aîné le regarda le sourire aux lèvres.
« J’avoue il est fort…même très fort…Heureusement pour lui qu’il y a une part de vérité dans ce qu’il dit, sinon son mensonge ne tiendrait pas la route. »
Tout à coup, Murtagh se souvint que pendant tout le long du déjeuner, Eragon était resté longuement silencieux, sûrement en train de communiquer avec Saphira.
« Qu’en penses tu Thorn ? Tous les deux nous préparent quelque chose non ? »
« Oui, j’ai trouvé Saphira assez distante avec moi ce midi. »
Le jeune homme se leva.
- Si ça peut vous rassurer Brom, j’irais avec lui.
Eragon croisa les bras, visiblement gêné. Le vieil homme posa son regard sur Murtagh puis après sur son frère.
- C’est d’accord, mais ne soyez pas long.
Le cadet soupira puis avec Saphira à ses côtés, partit suivi de son aîné et de son dragon. Une fois éloigné, il fit volte face vers Murtagh, les mains sur les hanches.
- Avoue que tu l’as fait exprès !
Son frère fit mine de réfléchir et se mit à rire.
- Mmmmh…oui…Tu avais une tête hilarante et je voulais surtout savoir ce que tu nous préparais encore.
- Cela veut dire quoi ce « encore » ? Demanda Eragon énervé.
- Je suis la personne qui te connaît le mieux et je sais que tu fais toujours tout pour t’attirer des ennuis, le railla Murtagh.
Le garçon soupira de nouveau et reprit sa route, mais son frère n’allait pas lâcher l’affaire.
- Tu vas enfin me dire ce que tu comptes faire ?
- Comme tu me connais si bien, tu n’as qu’à le deviner, répliqua Eragon.
- On se rebelle à ce que je vois, rigola Murtagh.
- Parfaitement !
Puis après un moment de silence, le jeune garçon reprit la parole.
- Je veux la faire voler.
Murtagh s’arrêta net.
- De quoi ?
Son cadet souffla et se retourna.
- Je veux essayer de faire voler Saphira, elle m’a dit qu’elle se sentait prête.
- Mais pourquoi tu ne veux pas faire ça devant Brom ? Demanda le brun.
- Car je sais pertinemment qu’il va dire que c’est encore trop tôt, qu’elle court un danger si elle vole pour l’instant. Mais moi je pense le contraire, répondit simplement Eragon.
Murtagh le regarda, puis tourna la tête vers Thorn et déclara le sourire aux lèvres.
- Qu’est ce qu’on attend ?
Ils vérifièrent s’ils étaient assez loin de Brom puis prirent leur dragons dans les bras.
« Tu es prête Saphira ? »
« Toujours Eragon. »
Les deux frères se mirent à courir et d’un coup lâchèrent Thorn et Saphira. Les ailes des dragons se déployèrent et les créatures s’envolèrent dans le ciel bleu. Au début, leur vol était déséquilibré mais au fil des minutes, ils devenaient plus sûr d’eux et volaient de plus en plus haut. C’était un spectacle magnifique. Ils se laissaient tomber et se rattrapaient au dernier moment.
Murtagh déclara :
- Bientôt on les montera.

Comme les deux frères l’avaient prévu, Brom ne fut pas compréhensif pour laisser les dragons voler.
- Mais vous nous aviez dis qu’une fois acquis, Saphira et Thorn pourraient voler au dessus de nous ! Répliqua Eragon.
- Oui, mais c’était avant que Morzan soit lui même à nos trousses. Son dragon repérerait plus facilement les vôtres s’ils se trouvent dans les airs.
- Peut être mais eux mêmes pourraient nous prévenir si des ennemies approchent !
Après un long moment de délibérations, Brom avait fini par capituler.
Ils étaient maintenant repartis en route. Les garçons regardaient aller et venir leur dragons dans le ciel. Ils étaient impatient de les voir grandir pour enfin pouvoir les monter. Au milieu de l’après midi, une question commença à perturber Murtagh. Tout en jetant, un regard interrogateur au vieil homme, il demanda :
- Que devez vous aller chercher vers la Crête ?
Brom se figea sur son cheval. Le brun crut même le voir anxieux. Puis finalement il déclara.
- Quelque chose de précieux pour moi.
Le fils aîné de Morzan ne put rien obtenir d’autre et il savait qu’avec l’homme s’était peine perdu.
En fin de journée, le ciel prit une teinte grisâtre, des nuages noires apparurent et le vent soufflait de plus en plus fort. Le mauvais temps était de retour. Ils décidèrent d’un commun accord de s’arrêter et d’installer le camps pour la soirée. Brom prépara le feu tandis que les frères retrouvaient leur dragons.
« Alors comment est ce en haut ? » demanda Eragon.
Magnifique fut le seul mot qu’il entendit de Saphira. Celle ci était fatiguée. Elle se roula en boule contre son dragonnier et ne tarda pas à trouver le sommeil. Il la regarda un moment. Depuis sa naissance, elle avait beaucoup grandi. Cela remontait à quand déjà ? Deux semaines ?
Oui, c’était ça. Tout à coup, quelque chose traversa l’esprit du jeune garçon. Ses yeux s’assombrirent, ses mains se mirent à trembler, sa mâchoire se crispa. Il jeta un bref coup d’œil à son aîné, celui ci était en train de faire des mouvements avec son épée pendant que Thorn le fixait, le dragon avait l’air de trouver cela drôle. Eragon souffla de soulagement, il n’avait rien remarqué. Il s’allongea par terre, cachant son trouble.
« Deux semaines…ça veut dire que demain… »
Les yeux du garçon se fermèrent, une larme coula le long de sa joue.

La pluie les avait surpris en plein milieu de la nuit. C’est donc trempés jusqu’aux os et d’assez mauvaise humeur qu’ils repartirent de bon matin. Mais Murtagh se doutait bien que ce n’était pas à cause de cela que son frère était morose. Son visage était pâle, son regard perdu dans le vide. Il n’avait pas l’air au meilleur de sa forme. Mais c’est surtout le midi qu’il remarqua qu’il se passait une chose anormale. En effet, Brom avait longtemps réfléchi et déclaré ensuite à Eragon:
- A partir de demain je pense que tu pourras pratiquer la magie.
Cette nouvelle qui aurait dû réjouir le jeune dragonnier ne lui tira qu’un bref sourire.
- Ah oui…C’est bien…
Le vieil homme avait jeté un regard surpris à Murtagh, celui ci lui avait fait signe qu’il n’était au courant de rien. Il comptait bien l’apprendre d’une manière ou d’une autre, mais pour l’instant il préférait attendre que son petit frère se confit de lui même. Pourtant il n’y tint plus quand à la fin du repas, Eragon se leva d’un coup, marmonna qu’il allait revenir et parta en courant, Saphira à sa suite. Brom allait conseiller à son frère de le suivre mais c’était déjà fait. Murtah retrouva son cadet un peu plus loin, en dehors des regards du campement. Il était assit dans l’herbe, Saphira à ses côtés, l’air inquiète. Ses jambes étaient ramenées contre son torse, sa tête plongée dans ses mains, ses épaules tremblaient.
Son frère connaissait bien cette posture. Quand ils étaient petits, il avait vu plusieurs fois Eragon se tenir de la même manière dans un coin quand Morzan venait de le gronder ou de lever la main sur lui. Son cœur se serra. Il n’aimait pas voir son frère dans cet état. Il se rapprocha de lui, s’accroupit et le serra dans ses bras comme il le faisait dans ces moments là.
- Que se passe t il ? Demanda t il d’une voix douce qu’il n’utilisait que rarement.
Eragon releva la tête, son visage ruisselait de larmes, ses yeux étaient gonflés.
- C’est aujourd’hui…c’est aujourd’hui…l’anniversaire de mort de maman…
Murtagh se figea. Il avait oublié…Il avait osé oublier…Pourtant c’était une date importante pour eux. Triste peut être mais cela leur permettait de ne pas oublier leur mère, qu’elle ne devienne pas un souvenir. Il comprenait maintenant la tristesse de son frère. Cela faisait huit ans qu’elle était partie, huit ans que leur vrai cauchemar avait commencé, huit ans qu’ils devaient subir les colères de Morzan. Le jeune homme s’était souvent demandé comment aurait été leur vie si leur mère était restée en vie. Il sentit lui même ses yeux se mouiller, mais aucune larme ne coula. C’était comme si Eragon pleurait à sa place. Il se contenta de le serrer plus fort dans ses bras. On entendait plus que les pleurs de son frère. Ils restèrent ainsi longtemps jusqu’à que Murtagh sentit une main lui toucher l’épaule. Il tourna son visage maintenant aussi pâle que celui d’Eragon. Brom se tenait derrière lui.
- Désolé mais il faut repartir.
Le plus vieux des garçons opina et jeta un regard à son frère. Il s’était calmé mais ses joues étaient toujours remplies de larmes. Il se releva.
- Reste encore là si tu veux en attendant qu’on prépare les affaires.
Eragon ne répondit rien et fixa un point dans le vide. Murtagh raccompagna Brom jusqu’au camps. Celui ci se risqua à demander.
- Alors qu’avait il ?
- Aujourd’hui, c’est le jour où notre mère est morte, répondit le garçon d’une voix triste.
Il continua à marcher sans remarquer que le vieil homme s’était figé sur place, les poings serrés, le regard voilé.
« C’était donc ça. »
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 18:06

Les jours passèrent mais Eragon resta morose. Il parlait très peu et son regard était triste. Murtagh savait que c’était normal, tous les ans il faisait la même chose. Sauf que cette fois, il allait souvent discuter avec Saphira à l’écart. Son frère enviait un peu, ce nouveau lien qui apparaissait entre le dragonnier et sa dragonne. Mais il ne pouvait que le comprendre. Il lui arrivait lui-même parfois de vouloir rester avec Thorn. Pourtant, il regrettait le temps où son cadet et lui étaient tout l’un pour l’autre, où rien ne comptait plus que de passer tout leur temps ensemble. Murtagh se rendait maintenant compte à quel point leurs amis ailés avaient changé leur vie et tout cela n’était que le commencement.
La voix de Brom le sortit de ses pensées.
- Eragon ! Concentre toi !
L’aîné tourna la tête. Ils s’étaient installés dans une petite clairière pour se reposer, normal après plusieurs heures de voyage sans pause. Le vieil homme essayait donc depuis un bout de temps déjà d’entraîner le jeune garçon aux arts de la magie. Mais la mauvaise humeur d’Eragon faisait des ravages. Il arrivait à peine à soulever un caillou pendant plus d’une minute. Alors que Murtagh savait que cela ne lui posait aucune difficulté. Surtout qu’il se doutait bien que Brom en était conscient. C’est peut être cela qui provoqua son manque de patiente. Au bout du énième échec de son élève, il se leva et se mit à crier.
- Eragon ! On ne peut pas continuer de cette manière ! Cela fait plusieurs jours que tu es sur cet exercice et aucun progrès n’a été fait ! Tu voulais faire de la magie et maintenant tu ne fais aucun effort. Je sais que tu n’es pas en forme depuis quelques temps, mais il faut que tu sépares tes sentiments et ton travail.
A la fin, sa voix s’était faite plus douce. Mais le concerné marmonna quelque chose d’inaudible puis répliqua froidement.
- C’est plus facile à dire qu’à faire ! Vous n’avez qu’à le faire vous même !
Brom croisa les bras et fronça les sourcils tandis que Murtagh jeta à son frère des regards inquiets. Il avait presque oublié qu’après la tristesse venait toujours chez Eragon la colère. C’était deux sentiments qui allaient de paire.
- Je te pris de me parler autrement. J’essaye juste de te donner des conseils.
A la grande surprise de son aîné, Eragon répliqua:
- Vous n’êtes pas mon père ! Et même lui je ne l’écoute pas !
Le vieil homme ainsi que Murtagh restèrent bouche bée sous la remarque. D’un coup, Eragon se leva, fixa une pierre et cria:
- Stenr Reisa !
La roche se souleva et alla se projeter contre un arbre. Le garçon lança à Brom un regard de défi.
- Vous voyez que j’en suis capable.
Il leur tourna le dos et commença à partir vers son cheval, Saphira à sa suite. Mais tout à coup, sa tête se fit lourde, sa vision floue. Il s’arrêta net. Il sentait ses membres faiblirent et tremblaient.
« Tu as trop forcé. »
« Je sais…. »
Eragon essaya de vaincre sa faiblesse mais il tomba à genoux par terre. Brom s’approcha de lui et s’accroupit face au garçon. Il avait du dire à Murtagh de rester où il était. Le jeune dragonnier attendit les reproches qu’ils avaient l’habitude d’entendre quand il faiblissait de cette manière devant Morzan. Mais cela n’arriva pas. Il remonta les yeux qu’il venait juste de baisser. Brom le regardait avec un petit sourire aux lèvres.
- J’ai enfin trouvé. Je cherchais en quoi tu pouvais ressembler à ton père. Tu es prétentieux comme lui et trop sûr de toi.
Eragon ouvrit la bouche puis la referma. Ce qui disait le vieil homme était vrai. Il serra les poings, il savait maintenant ce que pouvais ressentir son frère quant on le comparer à Morzan. Il sentit Brom lui ébouriffer les cheveux.
- Allez viens.
Il lui tendit la main. Le garçon le regarda étonné, il n’était pas fâché parce qu’il venait de faire ? Il n’avait pas réussi à contrôler sa colère. Il ne savait pas ce qu’il s’était passé. Pourtant l’exercice que Brom lui avait donné était simple. Mais ses sentiments avaient pris le dessus. Voyant qu’Eragon ne disait plus un mot, le vieil homme lui tira le bras pour l’aider à se relever.
- C’est oublié. Ne t’inquiète pas.
Brom alla vers son cheval.
- Nous allons continuer notre route. Daret n’est plus très loin. Si nous nous dépêchons nous y serons avant la tombée de la nuit.
Les deux frères se jetèrent un regard réjouie, si tout se passait bien, ce soir ils dormiront dans un vrai lit. Ils remontèrent en selle et les deux dragons s’envolèrent dans les airs. Les voyageurs pouvaient maintenant faire galoper leurs chevaux, les côtes d’Eragon ne le faisait plus autant souffrir qu’avant. Le soleil était chaud et répandait son horrible chaleur au dessus d’eux. Pourtant rien ne ralentissait leur allure. Ils arrivèrent enfin devant une forêt. Brom les fit arrêter et annonça.
- Daret se trouve de l’autre côté de ce bois. Nous pourrons pas aller aussi vite que maintenant mais je compte sur vous pour rester silencieux, on ne sait pas ce qui peut renfermer ici.
Les deux dragonniers opinèrent puis rentrèrent à la suite du vieil homme entre les arbres. Ils avancèrent doucement pendant un certains temps, profitant de l’air doux de la forêt. Saphira et Thorn les avaient rejoint et les suivaient à pied. Plusieurs fois, Brom se retourna avec un air inquiet. Il avait l’impression qu’on les suivait. Mais il n’y avait personne. On entendait que le chant des oiseaux et le souffle du vent. Pourtant l’homme était certains de sentir une présence. Maléfique ou bonne ? Il ne le savait pas. Il fit signe aux garçons d’accélérer. Pendant plusieurs heures rien ne se passa. La crainte de Brom commença à se dissiper.
Mais malgré leur vitesse, la nuit arriva avant qu’il n’ai pas pu atteindre Daret au grand regret des frères. Il fallait préparer un camps pour la nuit. Ils s’installèrent près d’un énorme rocher qui se trouvait sur le chemin. Eragon se laissa tomber contre la paroi de la roche. Il était exténué par cette journée. Son frère vint se mettre à côté de lui. Il allait ouvrir la bouche pour parler mais Brom l’en empêcha.
- Chut ! Silence ! Chuchota t il.
Il s’était redressé, l’épée à la main. Les garçons en firent de même. Le silence prit possession de la forêt. Tout à coup, un bruit se fit entendre derrière eux. Ils se retournèrent. Une jeune fille se trouvait là. Des cheveux bruns tombaient en cascade sur ses épaules. Des yeux bruns illuminaient son visage. Elle devait avoir à peu près treize ans. Brom la regarda surprit:
- Aliana ?
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Ebrithil
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 18:22

Met l'autre chapitre !!!!!!! Pendant que je lis celui là Very Happy
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 18:39

D'accord ^^

CHAPITRE VIII-

Aliana souria et s’approcha des voyageurs. Elle portait une cape beige ainsi qu’une longue jupe de la même couleur. Son haut lui serrait à la taille et était de couleur blanche. Eragon pouvait maintenant voir à quel point son visage était pâle, ses yeux doux, son sourire rassurant. C’était vraiment une jeune fille très jolie. C’est une fois à sa hauteur, qu’il remarqua qu’une épée était attachée à sa ceinture, ainsi qu’un arc accroché derrière son dos. Elle était assez bien armée. Le garçon tourna la tête vers Brom. L’homme était blême, il avait l’air complètement abasourdi mais aussi en colère.
- Que fais tu ici ? Demanda t il d’une voix grave.
Aliana se mit à rire, croisa les bras et répondit d’un air hilare.
- Je m’ennuyais donc j’ai décidé de te rejoindre.
Eragon nota qu’ils devaient bien se connaître pour que la jeune fille tutoie Brom.
- Comment es tu arrivée ?
Mais la concernée ne répondit pas. Elle reporta son attention vers les frères. Elle plongea son regard ambre dans les leurs. Murtagh avait l’impression qu’elle les analysait. Elle leur tourna autour en silence, les mains croisées dans le dos, un étrange sourire illuminait son visage. Puis elle s’arrêta devant Eragon, elle faisait exactement la taille du garçon, et lui tendit la main.
- Je suis Aliana, enchantée de te connaître.
Le dragonnier se sentit rougir. Sa voix apaisait son cœur, sans comprendre pourquoi. Il lui serra la main.
- Euh…moi…Je suis Eragon.
Murtagh se mit à rire silencieusement. C’était la première fois qu’il voyait son cadet bafouiller devant une fille. Mais il fallait avouer que lui aussi se sentait étrange face à elle. Aliana baissa les yeux et vit les deux dragons. Elle s’accroupit, et caressa Saphira tout en s’esclaffant.
- Ils sont vraiment mignons !
Elle avait l’air aucunement étonné de leur existences. Brom toussa pour se faire remarquer.
- Ne crois pas t’en sortir comme cela.
Aliana se releva puis répondit tout en se frottant la tête.
- Je pouvais toujours essayer.
Puis en frappant dans ses mains, elle rajouta :
- Vous n’avez rien à manger ? Je meurs de faim.
Brom fronça les sourcils.
- Aliana !
Le fille leva les yeux au ciel.
- Bon d’accord ! D’accord ! Je vais parler. Je suis venue ici seule.
L’homme la regarda étonné. Murtagh ne pouvait deviner ce qu’il ressentait de la colère ? Ou de l’inquiétude ?
- Ils ne t’en ont pas empêché ?
- Mmmh…On va plutôt dire qu’ils ont dû trouver une lettre sur mon lit.
Brom haussa la voix, Eragon ne l’avait jamais vu dans cet état.
- Mais tu es complètement inconsciente ma parole !
Mais la jeune fille n’avait l’air aucunement intimidé :
- Tu oublies que je sais me défendre.
Avant que l’homme n’ouvre la bouche, Murtagh interrompit la discussion qui commençait à virer à la dispute.
- Euh…Brom…Cela serait gentil de nous faire les présentations…Enfin qui est ce ?
A sa grande surprise, c’est Aliana qui répondit avec une pointe de tristesse dans la voix.
- En fait mes parent ont été tué il y a plusieurs années de cela quand je n’avais à peine que huit ans. Et comme Brom les connaissait bien, il m’a prit sous son aile et m’a entraîné.
Celui ci la regarda silencieusement puis opina de la tête.
- Mais c’est compliqué de protéger une gamine qui n’en fait qu’à sa tête.
Murtagh se tourna vers son frère.
- On dirait que tu t’es trouvé une amie.
- Pas la peine d’en rajouter, râla le garçon.
Aliana fixa l’aîné et s’en approcha. Elle faisait une tête de moins que le jeune homme mais elle était quand même impressionnante. On pouvait sentir qu’elle respirait la confiance en soit. Elle posa ses mains sur ses hanches.
- As tu quelque chose contre les personnes qui veulent être libre de leur mouvement ?
Murtagh eut un sourire ironique. Aliana était vraiment sûr d‘elle.
- Je fais moi même parti de ces personnes jeune fille.
Le vieil homme regardait la scène, les yeux dans le vide puis finalement déclara :
- On n’en a pas finis tous les deux !
La concernée soupira, elle n’était pas sortie d’affaire, loin de là.
- Que veux tu savoir ?
- Comment nous as tu retrouvé ?
Aliana se glissa contre un arbre.
- Je suis une bonne magicienne.
La colère de Brom augmenta, il se mit à crier :
- Je retire ce que j’ai dis, tu n’es pas inconsciente mais complètement folle ! Combien de fois t’ai je dis de n’utiliser la magie qu’en dernier recours ? Tu es de nature faible !
La jeune fille lui lança un regard noir, se leva et répliqua:
- Je ne suis pas faible !
Eragon avait l’impression de se revoir en elle. Ils avaient un caractère presque similaire.
« Suis je aussi têtu ? »
Saphira émit un grognement comme si elle riait.
« Veux tu vraiment le savoir ? »
Le garçon marmonna.
« C’est bon j’ai compris. »
- Depuis combien de temps voyages tu ?
Aliana se mit à réfléchir.
- Hum…Je suis arrivée à Daret il y a quelques jours. Mais ça fait plusieurs semaines que je voyage, depuis que tu as quitté Urû’baen exactement. Je vous ai observé grâce à la magie.
Murtagh paru étonné.
- Avec quelle formule ?
- Quoi ? Vous ne le savez pas ? Rigola t elle. J’aurais mis ma main au feu que les fils de Morzan étaient puissants.
Le jeune homme se renfrogna. Eragon demanda d’une voix froide :
- Comment sais tu cela ?
Aliana lui fit face et lui chuchota à l’oreille.
- Si tu savais tout ce que je sais…
Le cadet blêmit. Cette fille était vraiment…mystérieuse…Il allait lui répondre mais Brom lui coupa la parole.
- Bon maintenant allez vous coucher nous reparlerons demain.
Aliana soupira de soulagement. Elle avait évité la catastrophe. Elle allait s’asseoir quand l’homme rajouta:
- Sauf toi Aliana !
Murtagh et Eragon se couchèrent avec leurs dragons. L’aîné chuchota à son frère.
- Je sens qu’on va bien rire avec elle.
Le cadet opina de la tête. Avant de s’endormir, il vit Brom serrer Aliana dans ses bras.

Eragon dormait enroulé dans une couverture. Les rayons du soleil réchauffaient sa peau pourtant il sentait des gouttes d’eau lui tomber le long de ses joues.
« Oh non ! Pas la pluie de bon matin. »
Pourtant celle ci lui semblait anormale, il avait l’impression que parfois elle devenait forte alors que la seconde d’après elle s’arrêtait. Il ouvrit un œil puis l’autre. La première vision qu’il eu, fut, un sourire, puis une gourde juste au dessus de sa tête. Il se redressa d’un coup. Aliana était accroupie à côté de lui. Elle s’était amusée à verser le contenu de sa gourde sur le garçon.
- Mais tu es malade ou quoi ?
La jeune fille se mit à rire, puis posa un doigt sur les lèvres d’Eragon pour lui imposer le silence. Le garçon devint blême. Elle s’approcha de Murtagh à pas de loups. Il était endormi non loin de son frère. Elle commença à baisser sa gourde sur le brun.
« Elle ne va pas oser ? »
L’eau coula sur le visage de Murtagh. Eragon la regarda stupéfait.
« Elle a osé. »
La réaction fut immédiate. Le jeune homme se leva d’un coup, l’épée à la main comme s’il venait de se faire attaquer par surprise, ce qui était en quelques sortes le cas. Son regard tomba sur Aliana, qui était prête à éclater de rire.
- Tu te sens bien pour me réveiller de cette manière ?
La concernée se mit à sa hauteur. Elle avait l’air assez fière d’elle.
- C’est comme ça que je lève les fainéants.
C’est à ce moment là que Brom apparut, il venait de faire le tour des environs.
- Ah vous êtes enfin réveillés vous deux.
Mais quant il vit l’état des deux frères, un demi sourire se forma sur ses lèvres. Il rajouta hilare.
- Je vois qu’elle vous a réveillé à sa manière.
Aliana se dirigea vers Brom puis annonça aux garçons.
- Nous allons bientôt repartir. Alors dépêchez vous !
Murtagh la regarda les yeux arrondis. Il chuchota à son cadet:
- Elle ose nous réveiller et maintenant c’est elle qui donne les ordres, c’est le monde à l’envers ma parole.
Eragon se contenta de rire. Cette fille était vraiment bizarre…Elle n’était pas comme toutes les autres. Elle avait un aspect protecteur, rassurant. Il se sentait bien en sa présence mais il ignorait pourquoi.
« Ne serais tu pas amoureux ? » le taquina Saphira.
Le dragonnier lui lança un regard noir.
« Toi tu peux bien parler, je te demande moi tes relations avec Thorn ? »
La dragonne resta muette sous la réplique. Eragon se mit à réfléchir. Non…ce n’était pas de l’amour qu’il ressentait…c’était autre chose mais quoi ? Son aîné le sortit de sa rêverie en le secouant.
- Es tu parmi nous ?
- Hein ? Euh…oui…oui
Il se baissa et commença à emballer ses affaires. Mais il n’arrivait pas à garder ce qu’il ressentait en lui. Il demanda doucement à son frère.
- Ne te sens tu pas étrange en la présence d’Aliana ?
Murtagh lui lança un regard surpris et se contenta d’hausser les épaules.
- Peut être mais si j’étais toi je ne me poserais pas de questions sur les filles, elles sont trop compliquées à comprendre.
« Je suis tout à fait d’accord avec toi. »
Le garçon baissa les yeux vers Thorn.
« Toi…tu me caches quelque chose. »
Le dragon rouge se mit à grogner puis partit vers Brom.
« Pas la peine de fuir ! On en reparlera ! »
Une fois, tout rangé, les fils de Morzan rejoignirent les deux autres voyageurs. Le vieil homme ainsi qu’Aliana se trouvaient près des chevaux. C’est à ce moment là qu’Eragon fit remarquer :
- Mais comment allons nous nous déplacer ? Nous n’avons que trois montures.
- Aliana a laissé son cheval à Daret, nous allons le récupérer là bas, répondit simplement Brom.
- Et comment va t on faire en attendant ?
La jeune fille se permit de répondre d’un ton ironique.
- Tu n’es quand même pas très malin. Je monterais avec l’un de vous.
Eragon jeta un regard de détresse vers son frère.
« S’il te plait ne me laisse pas seule avec cette fille. » pensa le dragonnier.
Mais malheureusement rien n’échappa à Aliana. Elle se contenta de sourire. Elle se rapprocha du plus jeune fils de Morzan. Son visage pâle se trouvait maintenant juste devant celui d’Eragon de telle sorte qu’il pouvait sentir son souffle. Elle le fixa un long moment de ses yeux ambres, plus aucun sourire ne s’affichait sur son visage. Le garçon resta figé sur place n’osant rien faire. La rougeur lui monta aux oreilles. Son regard le pétrifiait, il l’avait déjà vu quelque part. Finalement Aliana lui chuchota à l’oreille d’une voix étrange :
- Ne t’inquiète pas ce n’est pas toi ma victime. Mais cela ne saurait tarder.
Eragon sentit ses jambes se dérober. Que voulait elle dire ? Elle avait l’air différente. Une minute passa, plus personne ne parlait mais Aliana continuait de plonger son regard dans celui du garçon. D’un coup, Eragon entendit quelqu’un applaudir.
- Bravo Aliana ! J’admire la manière dont tu peux l‘intriguer. Tu as fais des progrès depuis la dernière fois, rigola Brom.
La jeune fille détourna les yeux de ceux du garçon. Puis se tourna vers le vieil homme, un grand sourire s’affichait sur ses lèvres.
- N’oublies pas que je suis la plus forte à ce jeu.
Eragon secoua sa tête et essaya de reprendre ses esprits. Il n’avait pas du tout compris ce qu’il venait de se passer. Brom devinant ce qui perturbait le dragonnier, lui dit de sa voix calme.
- Aliana adore taquiner les garçons. Elle aime bien leur faire peur.
Eragon se renfrogna. Il avait remarqué. Derrière lui, son frère se retenait de rire, il préférait éviter car il avait compris qu’il serait « la victime » de la brune. En effet, celle ci mit ses pieds dans les étriers et se hissa sur son cheval. Le jeune homme se contenta de soupirer. Son cadet lui fit signe qu’il était de tout cœur avec lui. Murtagh se dirigea vers sa monture et monta dessus juste derrière Aliana. Il essaya de garder un visage froid. Il ne l’avait peut être pas avoué à Eragon, mais lui aussi se sentait étrange en sa présence. Il jeta un coup d’œil à son dragon. Il avait l’impression que celui ci se moquait de lui.
« Vous formez un beau couple tous les deux. »
Son dragonnier le fusilla du regard.
« Thorn…je n’ai pas oublié ! »
Le dragon préféra s’envoler plutôt que de répondre. Aliana tourna sa tête vers le jeune homme.
- Tu es obligé de me tenir. Tu ne voudrais tout de même pas que je tombe ?
Murtagh se mit à marmonner et passa ses bras autour de la taille d’Aliana, puis prit les rennes entre ses mains. Eragon se retint de taquiner son aîné, car il savait très bien que cela aurait pu tomber sur lui. Quant à Brom, le jeune garçon remarqua qu’il fixait les deux jeunes d’un étrange regard. Il monta sur son cheval ainsi qu’Eragon. Après que les dragonniers eurent donnés des indications à leurs dragons. Ils firent partir aux galops les chevaux avec Saphira et Thorn volant au dessus d’eux.

Cela faisait depuis une heure, qu’ils étaient partis pourtant aucun mot n’avait été échangé. Ce silence avait l’air d’ennuyer Aliana. Elle jouait avec un petit pendentif accroché à son cou, que Murtagh venait à peine de remarquer.
- Tu n’es pas très bavard, remarqua la jeune fille.
- C’est que je n’ai rien à dire, répondit il froidement.
La jeune fille se mit à glousser.
- Qu’est ce qu’il y a de drôle ? Demanda le garçon.
- Tu es hilarant quant tu essayes de paraître froid.
Le brun resta figé sur ces paroles mais reprit vite contrôle de soi.
- Je n’essaye pas, je le suis.
Aliana se contenta de dire :
- Mais bien sûr….mais bien sûr…
Murtagh fronça les sourcils. Elle se moquait de lui. Mais pourtant cela ne le gênait pas, cela l’amusait. Il n’avait jamais vu une fille avec autant d‘assurance. Il la regarda de nouveau. Elle tenait encore de sa main droite son pendentif.
- Qu’est ce qu’il a de spécial ?
Aliana parut interloquée.
- De quoi parles tu ?
- De ton pendentif, tu ne l’as pas lâché depuis tout à l’heure.
A ce moment là, Brom tourna la tête dans leur direction. Il avait dû entendre ce qu’il venait de dire. Il sentit la jeune fille hésiter. Pour la première fois, elle avait l’air perturbé. Mais elle reprit vite ses esprits.
- Juste un souvenir.
Murtagh ne préféra pas insister. Elle ne se mêlait pas de sa vie, il ne se mêlerait pas de la sienne. Eragon, quant à lui, n’avait pas arrêté de fixer la jeune fille depuis qu’ils avaient repris la route. Quelque chose l’intriguait chez elle mais il ne pouvait dire ce que c’était. Finalement Aliana reprit quelques minutes plus tard sa bonne humeur. Elle regardait à présent les dragons voler. Alors qu’ils étaient presque arrivés à la sortie de la forêt, elle interrogea Eragon.
- Dis moi comment s’appelle ta dragonne ?
- Saphira, répondit simplement le dragonnier.
Murtagh sentit Aliana devenir tendu. Elle jeta un coup d’œil inquiet à Brom. Mais celui ci était dos tourné.
- Jolie nom, dit elle doucement.
Elle se tourna vers l’aîné des garçons.
- Et toi Monsieur je fais semblant d’être froid ?
Le concerné jura silencieusement contre ce nouveau surnom.
- Il s’appelle Thorn.
Ils sortirent enfin de la forêt. Devant eux, à plusieurs centaines de mètres, se dressait des petits bâtiments à l’air lugubre entourés d’une muraille de pierre.
- Voilà Daret, annonça Brom.
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 18:40

Les voyageurs arrivèrent devant l’entrée de Daret. Les deux frères avaient conseillé à Thorn et Saphira de rester cacher jusqu’à ce qu’ils reviennent. Mais ils restaient toujours en contact, en effet le danger était toujours présent. Brom leur ordonna de mettre leur capuchon pour cacher leur visage. Il ne fallait pas qu’on les reconnaisse s’ils étaient recherchés. Ils rentrèrent dans la ville et suivirent les indications d’Aliana qui leur expliquait où se trouvait l’auberge où elle avait logée. Ils traversèrent plusieurs ruelles. Les garçons pouvaient maintenant constater à quel point les gens vivaient mal. Certains étaient habillés avec des vêtements miteux, d’autres encore n’avaient que la peau sur les os. Les fils de Morzan ne comprenaient que maintenant à quel point la plupart du peuple de l’Alagaesia vivait dans d’affreuses conditions. Aliana les firent arrêter devant une sombre porte. Eragon releva la tête. Contrairement aux autres bâtiments, celui ci avait l’air plus riche et en meilleur état. Ils descendirent de leur monture. La jeune fille déclara :
- Je vais chercher quelqu’un pour s’occuper des chevaux et voir s’il reste de la place pour trois autres voyageurs.
Elle disparut derrière la porte puis en sortit quelques minutes plus tard accompagnée d’un homme. Elle leur fit signe de la suivre et de prendre ce dont ils avaient besoin. Ils rentrèrent dans l’auberge. L’intérieur était éclairé par de grandes torches et des bougies Des tables étaient disposés de-ci de-là avec des rares personnes installées dessus. Des fauteuils rouges se trouvaient coller aux murs. Aliana les conduisit vers une vieille femme qui se tenait derrière un comptoir.
- Voilà les personnes avec qui je voyage, pouvez vous me donner les clés que je vous ai demandé ?
L’aubergiste les regarda un moment, appuyant plus son regard sur les garçons. Elle sortit les clés d’un tiroir puis les remit entre les mains de la jeune fille.
- Je vous souhaite un bon séjour, dit elle avec un sourire.
Ils montèrent un long escalier en bois. Les marches craquaient sous leurs pieds. Ils débouchèrent enfin sur un petit couloir remplie de portes. Aliana se tourna vers eux.
- Bon alors il faut se répartir les chambres…hum…Alors comme une fille doit posséder son espace intime, je garderais ma chambre. Puis…bon…on va mettre Brom tout seul et les deux frangins ensembles. Voilà sur ces mots, je vais vous laisser et me reposer à tout à l’heure.
Sans que personne ne puisse rajouter quelque chose. Aliana se dirigea vers une porte, l’ouvrit et s’y enferma. Murtagh soupira :
- C’était quoi ça ? Une tornade ? Elle décide tout à notre place.
Brom se mit à rire.
- C’est Aliana. Allez vous reposer vous aussi. La route va être longue mais surtout ne sortez pas de l’auberge sans me prévenir.
Les frères opinèrent et rentrèrent à leur tour dans une des chambres. Elle était assez spacieuse et possédait deux lits séparés. Eragon coura vers l’un d’eux et s’y coucha. Il s’étira.
- Cela fait du bien, un lit douillet.
Son aîné souria et s’assit sur le sien.
- Comment va ta blessure ?
Le garçon releva la tête et se redressa. Il fit monter le haut de sa tunique. Là où Murtagh l’avait soigné, la peau était encore violacée.
- A première vue tout va bien. Je me remet petit à petit. Bientôt on pourra de nouveau s’entraîner tous les deux à l’épée.
- Tu es pressé de perdre dis-moi.
Eragon croisa les bras et répondit avec un air sûr de lui.
- Ca c’est toi qui le dit.
Son frère le détailla puis déclara.
- Reposes toi. Tu es pâle.
Le concerné opina de la tête, s’étendit sur le lit et ferma les yeux. Il dormait profondément la seconde d’après. Murtagh s’approcha de lui et déposa une couverture sur lui. Puis il se dirigea vers une petite table où se trouvait une bassine d’eau. Il retira sa tunique, laissant apparaître son torse rempli de bleus et de cicatrices. Il regarda sa blessure à l’épaule. Elle était parfaitement cicatrisée. Il commença à passer une serviette, qui l’avait avant trempé dans l’eau, sur ses bras remplis de terre. Tout à coup, il entendit la porte s’ouvrir à la volée.
- Alors qu’est ce que vous faites les garçons ?
Murtagh soupira, Aliana n’était donc jamais fatiguée ? Sans se retourner il lui demanda:
- Tu ne devais pas te reposer ?
Mais il n’eut aucune réponse. Intrigué par ce silence, il fit face à la jeune fille. Elle le regardait les yeux arrondies par la surprise.
- Tu ne te sens pas bien Aliana ?
Elle hésita un moment puis répondit.
- Ton dos….Qu’est ce que tu as derrière ton dos ?
Le garçon comprit tout de suite qu’elle voulait parler de sa cicatrice.
- Oh ça…juste mon père qui s’est un jour énervé contre moi.
Les yeux d’Aliana devinrent tristes. Elle semblait souffrir pour le garçon.
- Les autres aussi ?
Murtagh acquiesça de la tête.
- A part celle à l’épaule, celle là c’est quand je me suis pris une flèche.
La jeune fille tourna son visage vers Eragon qui dormait encore à poing fermé.
- Lui aussi il en a n’est ce pas ?
L’aîné souria tristement.
- Oui malheureusement.
Aliana se rapprocha de Murtagh puis lui demanda doucement.
- Tu l’aimes beaucoup n’ai je pas raison ?
Il jeta un coup d’œil à son cadet. Une pointe de tristesse passa dans sa voix.
- Il est ce qui compte le plus pour moi. C’est la seule personne que j’ai au monde. Je pourrais donner ma vie pour lui. Je lui dis à chaque fois que c’est à cause de la promesse que j’ai faite à notre mère avant sa mort que je le protége comme ça. Mais ce n’est qu’en partie la vérité. Même avant ça, je voulais le protéger envers et contre tous. Il m’est arrivé parfois de tout prendre sur moi, quant il faisait une bêtise alors qu’on était encore que des enfants, sans qu’il ne le sache, juste car je ne supportais l’idée de le voir souffrir.
Murtagh baissa la tête. C’était la première fois qu’il parlait comme ça avec quelqu’un autre que son frère. Peut être car il sentait bien auprès de la jeune fille, il était apaisé par sa présence même s’il ignorait pourquoi. Aliana posa sa main sur une de ses épaules. Elle lui souria gentiment.
- J’avais raison. Je savais que tu étais quelqu’un de bien Murtagh.
Le jeune homme devint blême. Il répondit simplement.
- Merci…
Aliana se mit à tourner autour de lui puis s’arrêta derrière son dos et passa sa main sur sa cicatrice. Murtagh frissonna sous ce contact.
- Pourquoi t’a t il fait ça ?
Le fils de Morzan lui fit face.
- Tu veux que je te raconte ?
Le brun s’étonna lui même d’avoir prononcé ces mots. La jeune fille acquiesça de la tête. Elle s’installa sur son lit. Murtagh remit sa tunique et commença son récit.

FLASH BACK :

Un petit garçon courait le long d’un couloir, une pomme à la main. Il fallait faire vite s’il ne voulait pas qu’on le voit. Il rentra en silence dans une sorte de bureau. Il referma avec précaution la porte. La salle était sombre, des torches étaient accrochées sur les murs et les rideaux étaient fermés. C’est vers l’un d’eux que l’enfant se dirigea. Il traversa la pièce qui était remplie de manuscrits de toutes sortes puis tira un des rideaux. La lumière du jour éclaira son visage pâle. Devant la fenêtre se trouvait un rebord assez large pour le garçonnet. Celui ci grimpa dessus et refermait le rideau. Il soupira de soulagement. Ici personne ne pourrait le trouver. Il jeta un coup d’œil gourmand à sa pomme. Cela faisait combien de jours qu’il n’avait pas eu un vrai repas ? Il l’ignorait. Et tout cela pour quoi ? Juste car il était sorti de sa chambre plus tôt que d’habitude. Il commença à manger le fruit avec avidité, étouffant ainsi la faim qui le rongeait. Quelques minutes plus tard, il déposa le trognon de pomme à côté de lui. Il se frotta les yeux et bailla. Il était épuisé. Puis petit à petit le sommeil prit possession de lui. Sa tête bascula contre la vitre. L’enfant de trois ans dormait profondément.
Un bruit sourd réveilla en sursaut le garçon. Il repoussa les mèches brunes qui cachaient ses yeux endormis. Il regarda par la fenêtre. La nuit était tombée. Il se figea sur place : cela voulait dire que… Des pas résonnèrent dans la pièce. L’enfant ne fit plus un geste. Son cœur se mit à battre à la chamade. Une voix glaciale se fit entendre, une voix qu’il ne connaissait que trop bien.
- Allez me chercher Murtagh !
La respiration du garçon devint plus lente. La peur commença à prendre le contrôle de son corps. Plusieurs minutes passèrent : le silence avant la tempête. Une personne rentra dans la pièce précipitamment :
- Seigneur…Il n’est pas dans sa chambre.
- QUOI ? ALORS RETROUVEZ LE ! CE PETIT CHENAPANT NE PERD RIEN POUR ATTENDRE !
Murtagh se recrovilla, son visage enfouit dans ses genoux. Il pouvait imaginer la colère de son père. Tout à coup, il sentit comme une pression dans son esprit. Il savait très bien ce que cela signifiait. Il plaça ses mains contre sa tête. C’était douloureux mais il ne pouvait lutter : il était trop faible, trop jeune. Il entendit le rideau être tiré. Le garçon était tremblant. Il n’osait pas lever les yeux. Pourtant il y fut contraint. Une poigne de fer tira ses cheveux en arrière. Son regard apeuré croisa celui de Morzan. Il était similaire aux siens à part qu’à ce moment là des larmes brouillaient la vue de l’enfant. Son père était vraiment terrifiant. Murtagh devinait qu’il avait dû boire : une bouteille de vin se trouvait sur une table.
- QUE FAISAIS TU LA ? TE CACHAIS TU DE MOI ?
Le petit trop terrifié ne répondit rien. Il se sentit entraîné au milieu de la pièce par les cheveux. Morzan relâcha sa prise. Murtagh se mit à pleurer, ses yeux étaient baissés, ses épaules tremblaient. On pouvait maintenant entendre une petite voix dire entre deux reniflements.
- Pardon…pardon…
Son père lui lança un regard noir et le saisit avec force par le poignet.
- ARRÊTE DE PLEURER !
Mais l’enfant continua à sangloter. Il avait trop peur. Soudain Morzan le gifla. Malgré la violence du coup, il ne tomba pas par terre. Le dragonnier ne le tenait que trop bien par le poignet qui maintenant virait au rouge. Murtagh s’arrêta d’un coup, la respiration presque coupée. Sa joue avait pris une teinte violacée. Mais la douleur était trop forte pour empêcher les larmes de couler.
- TU M’ECOUTES QUAND JE TE PARLE MURTAGH ! TU N’ES PAS UNE PETITE FILLE !
Le garçon ferma les yeux, prêt à recevoir un autre coup mais rien ne vint. Il ouvrit un œil puis l’autre. Morzan ne l’avait toujours pas lâché mais il semblait ailleurs. Il se parlait à lui même.
- Mais oui…Il doit le savoir…
Son regard noir se posa sur son fils. Murtagh savait que cela n’annonçait rien de bon. D’un coup la voix de Morzan s’éleva.
- TA MERE ! TU SAIS POURQUOI ELLE N’EST TOUJOURS PAS REVENUE ET TU VAS ME LE DIRE !
Sur ces derniers mots, son père l’avait saisi par les épaules. Cela faisait quelques semaines que Selena aurait dû rentrer d’une mission de deux mois mais elle n’était toujours pas présente et personne ne savait pourquoi et surtout pas Murtagh. Il l’ignorait complètement. Sa voix trembla.
- Je…je ne sais pas…
Morzan aurait pu fouiller son esprit mais l’alcool l’empêchait de réfléchir. Sa poigne se resserrait de plus en plus sur les frêles épaules de son fils. Il se mit à le secouer.
- TU LE SAIS !
Le petit secoua la tête et se remit à pleurer. Dans un mouvement de colère, le dragonnier le projeta contre le mur. Murtagh essaya de se relever mais il retomba aussitôt. Il voyait flou et sa tête lui tournait. Il entendit derrière lui, Morzan lui dire :
- NE T’AVISES PLUS JAMAIS DE ME MENTIR !
Et là le garçon sentit une douleur fulgurante lui transpercer le dos. Il hurla à en perdre la voix et tomba sur le sol froid. La dernière vision qu’il eut fût sa mère rentrer précipitamment dans le bureau et courir vers lui. Son père quant à lui semblait abasourdi par ce qu’il venait de faire mais aussi de la présence de Selena. Puis pour l’enfant se fut le trou noir.

FIN DU FLASH BACK.

Murtagh arrêta son récit et baissa la tête. Ce jour là avait été un des pires de sa vie et le raconter avait été très dur pour lui. Il leva les yeux vers Aliana, elle semblait choquer et triste. D’un coup, elle se leva, courba légèrement la tête vers le brun puis dit d’une voix tremblante :
- Pardon.
Aliana sortit en courant de la chambre. Murtagh était complètement étonné par la réaction de la jeune fille.
« Pourquoi a t elle réagi comme ça ? »
Mais il n’eut pas le temps de méditer sur cette question, qu’il remarqua qu’Eragon remuait. Curieux, son aîné se rapprocha. Son frère était dos à lui. Pourtant, Murtagh avait l’impression qu’il était réveillé. Il essaya doucement de le faire tourner pour qu’il puisse le voir mais Eragon résista. Le brun comprit alors que c’était anormal, que quelque chose n’allait pas. Avec un peu plus de force, il réussit à mettre son frère vers lui. Celui ci ne dormait pas du tout. Des larmes coulaient le long de ses joues. Murtagh soupira:
- Depuis combien de temps écoutais tu ?
Son cadet baissa la tête. L’aîné comprit alors que cela devait être depuis le début donc il avait aussi entendu ce qu’il avait dit sur lui. Eragon essuya ses larmes avec un geste de main. Puis sans prononcer un mot il se leva et se jeta dans les bras de son frère. Murtagh fut tout à d’abord surprit puis ébouriffa les cheveux du jeune garçon. Enfin Eragon relâcha son emprise. Son aîné se mit debout quelque peu gêné.
- Hum…Je me demande ce qui est passé par la tête d’Aliana.
Un petit sourire s’afficha sur le visage de son frère.
- Je croyais qu’il ne fallait jamais essayer de comprendre les filles ?
- Oui bon c’est bon…pas la peine de la ramener ! Marmonna Murtagh tout en rajoutant, je vais voir si elle va bien.
Eragon se mit à rire:
- Oui ! Oui vas retrouver ta dulcinée !
Son aîné prit un oreiller qui se trouvait là et le balança tout droit sur la tête du garçon.
- Idiot !Reposes toi au lieu de dire des sottises !
Murtagh sortit de la pièce sous le regard hilare d’Eragon. Le jeune homme marcha le plus silencieusement possible dans le couloir. Il remarqua que la porte de Brom était ouverte à moitié. Il y jeta un coup d’œil discret. Il put remarquer qu’Aliana était avec lui. Elle pleurait à chaudes larmes dans ses bras. Murtagh se demanda qu’est ce qu’il avait bien pu dire pour mettre la jeune fille dans cet état. Il se sentait mal maintenant. Voir le visage d’Aliana remplie de larmes lui serrait le cœur. Elle avait l’air tellement fragile. Il entendit l’homme lui parler. Murtagh dû tendre l’oreille pour pouvoir bien entendre.
- Ce n’est pas ta faute Aliana…
La jeune fille répondit d’une voix tremblante.
- En partie père…
Le dragonnier faillit basculer. Avait il bien entendu ce que venait de dire Aliana ? Brom était son père ? Mais elle leur avait pourtant dit que ses parents étaient morts quant elle avait huit ans ? Pourquoi leur avoir menti ? Pourquoi ? Il s’éclipsa et coura tout droit vers sa chambre. Une fois, à l’intérieur, il resta sans bouger contre la porte.
- Tu as vu un fantôme Murtagh ? Demanda Eragon qui l’avait entendu rentrer.
- Presque…
« Pourquoi ? Pourquoi ? »
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 19:15

OUlalallaallalalalala pffffffffff LA SUITE je veux la suite, je n'en peux pu ^^
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 19:19

Ouah tu nous postes la suite à vitesse grand V en ce moment, on va bientôt arriver à épuiset tout ton stock d'avance...En tout cas que de plaisir en lisant ton chef-d'oeuvre
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai - 19:24

Je me demande qui est la Maman comme même...elle ne serait pas la demi-soeur des frères...je sais pas pfff pas d'idée.
En tout cas j'espère qu'elle va finir avoir Eragon la petite magicienne Very Happy
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 13:46

Bon voilà la suite ^^ mais je préviens bientôt comme le dit Folkvnir, je vais perdre mes suites d'avance.

IX-

Murtagh n’arrivait pas à trouver le sommeil. Tout était si confus dans son esprit. Pourquoi Aliana et Brom leur avaient menti sur leur véritable relation ? Pourquoi tous ces secrets ? Le jeune homme se tourna et se retourna dans son lit. Il n’arrivait pas à trouver des réponses à ses questions. Le plus simple aurait été d’aller voir Aliana mais elle devait avoir une bonne raison de ne lui avoir rien dit. Le visage de la jeune fille en pleurs lui revint en mémoire. Pourquoi toutes ces larmes ? Pourquoi toute cette tristesse ? Et quel était le rapport avec ce qu’il lui avait raconté ? Il jeta un coup d’œil vers son frère. Il dormait profondément. Murtagh ne lui avait pas parlé de ce qu’il avait découvert. Il ne voulait pas que son cadet se pose des questions. Il le faisait déjà assez. Le jeune homme regarda par la fenêtre. Les premières lueurs du soleil faisaient leur apparition. Il n’avait que très peu dormi, voir pas du tout. Il se leva en silence tout en s’étirant. Il avait besoin de se défouler. Il vit son épée posé sur une chaise. Un sourire étrange apparut sur son visage. Il se saisit de son arme et se dirigea vers le lit d’Eragon et d’un coup lui enleva sa couverture. Ne plus ressentir la chaleur sur sa peau réveilla le garçon. Il ouvrit ses yeux à demi. Voyant l’air de son frère, il comprit ce qu’il l’attendait. Tout en remettant sa couverture sur lui, il déclara:
- Non pas de bon matin Murtagh…
Le concerné souria de plus belle et tira le drap, pour le plus grand malheur d’Eragon.
- Allez debout ! Tu t’es déjà assez ramolli comme ça.
Son cadet ne bougea pas d’un pouce. Son frère prit un air sérieux, puis partit vers le fond de la chambre.
- Comme tu veux, moi qui croyais que tu voulais faire tes preuves.
Le silence s’imposa derrière lui. Il serra le manche de son épée, attendit puis se retourna d’un coup mettant son arme devant lui. Un bruit de fer résonna dans la pièce. Un nouveau sourire se forma sur les lèvres du jeune homme. Eragon se tenait devant lui, l’épée brandit. Il avait essayé de faire un coup bas à son frère. Mais celui ci l’avait prédit puisqu’il faisait à chaque fois la même chose.
- Tellement prévisible, le taquina Murtagh.
Pour toute réponse, le garçon se poussa en arrière et attaqua son aîné vers les jambes. Mais au dernier moment, il visa les côtes. Surpris, Murtagh arrêta de justesse l’épée.
- Rassure moi, tu n’as pas oublié que nos armes n’étaient pas protégés ? Demanda Eragon.
- Comment le pourrais je ? C’est de cette façon qu’on a appris à se battre. Je ne vois pas pourquoi on changerait nos habitudes.
L’aîné repoussa son frère. Son épée fendit l’air près à toucher l’épaule d’Eragon. Mais celui ci se roula par terre au dernier moment. Les coups s’enchaînèrent plus rapides les uns que les autres. Aucun des fils à Morzan n’arrivait à prendre le dessus sur l’autre. Dans son for intérieur, Murtagh était content qu’Eragon ait fait des progrès. Malgré sa blessure le garçon avait observé ses entraînements avec Brom et avaient essayé de trouver ses points faibles et comment faire échouer ses techniques. Et cela avait porté ces fruits; Il était beaucoup plus puissant. Murtagh et lui étaient de même force maintenant.
Pour éviter, un coup sur le côté d’Eragon, le jeune homme dû se rouler sur le lit. Mais malheureusement, un de ses pieds se prit dans la couverture et il tomba sur le sol. Son cadet en profita pour se jeter sur lui, il le bloqua grâce à son poids et pointa son épée sur son cou. Avec un air de vainqueur, il déclara:
- Alors c’est qui le plus fort ?
Un étrange sourire se forma sur le visage de son aîné, ce qui eut pour but de faire douter Eragon.
- Tu oublies une chose…
- Et laquelle ?
Sans que son frère ne puisse faire un geste. Murtagh passa ses pieds sous son ventre et le propulsa derrière lui. Son cadet atterrit sur le parquet avec un bruit sourd. Tout en se remettant sur ses jambes, le brun répondit.
- Que c’est moi le plus fort.
Eragon grimaça de douleur et prit appuie contre le mur pour se relever. Il lança à son frère un regard noir.
- Tu me le payeras ! C’est un coup de traître !
Murtagh se mit à rire aux éclats.
- Tu ne te souviens pas ? En combat c‘est soit…commença le jeune homme.
- Tuer ou être tuer, termina une voix.
Les deux frères se retournèrent. Brom se trouvait dans l’embrasure de la porte en compagnie d’Aliana. Il se rapprocha.
- Je ne savais pas que vous teniez le même discours que votre père. C’est étonnant de votre part, dit il mi-sérieux, mi-hilare.
Murtagh fut le premier à répondre.
- Ce n’est pas notre faute. On a tellement vécu avec lui, qu’il y a quand même quelques répercussions qui se font sentir. De toute façon qu’on le veuille ou non, les enfants ressemblent toujours à leurs parents.
En disant ces derniers mots, le jeune homme se mit à fixer intensément Aliana. Celle ci sentant le regard de Murtagh posé sur elle, elle soupira.
- On ne peut pas vous laisser tout seul. En moins d’une nuit vous avez presque détruit la pièce
Le plus jeune des frères, regarda autour de lui. Elle n’avait pas tord. Les draps étaient par terre, les chaises renversées, les vêtements éparpillés.
- Tu n’es jamais rentrée dans une chambre de garçons ? Demanda Eragon en rigolant.
- Si mais là, j’avoue que vous battez tous ce que j’ai pu connaître.
Voyant qu’Aliana ne voulait pas aborder le sujet, Murtagh ne pu s’empêcher de demander.
- Tu nous as quitté bien vite hier soir.
La concernée se mit à rougir et baissa les yeux. Elle n’avait pas pensé que le jeune homme oserait l’interroger, mais elle se reprit vite fait. Elle s’avança vers Murtagh et pointa son doigt contre son torse.
- Pour ta gouverne, je me sentais fatiguée et quant on est poli on ne pose pas de questions aux jeunes demoiselles comme moi.
Le garçon eut un sourire taquin.
- Mais aux gamines oui.
Aliana haussa les sourcils et croisa les bras avec un air de défis.
- Tu veux que je te prouve le contraire ? Un combat d’épée fera bien l’affaire, dit elle en se saisissant de son arme.
Murtagh se mit à rire intérieurement. On aurait dit Eragon en train de parler. Brom s’était rapproché et posa sa main sur celle d’Aliana pour la calmer, l’obligeant à ranger son épée dans son fourreau. Il la sermonna gentiment.
- Nous n’avons pas le temps pour ces enfantillages Aliana. De plus tu sais très bien que tu ne dois pas pousser tes forces à bout. Tu es déjà assez faible physiquement.
La jeune fille retira d’un coup sa main que Brom tenait toujours.
« Elle va s’énerver » pensa Eragon.
Ce qui se confirma quand Aliana leva la voix.
- J’ai treize ans ! Je ne suis plus une petite fille à qui il faut répéter à chaque fois la même chose ! Je suis aussi forte que n’importe qui ! Il faudra que tu me fasses confiance un jour ou l’autre !
Aliana sortit de la pièce en claquant la porte. Brom soupira. C’est surtout à ce moment là que Murtagh remarqua à quel point Morzan et lui étaient diffèrent. Si le jeune homme aurait parlé de cette manière à son père, il n’aurait pas donné cher de sa peau. Brom, lui, était calme et patient.
- Elle me fera perdre la tête, marmonna l’homme. Bon les garçons, dépêchez vous de ranger vos affaires, on part dans une heure.
Il commença à partir mais Eragon l’arrêta.
- Brom, pourquoi dites vous quelle est faible ? Est elle malade ?
Le vieil homme ne répondit pas tout de suite, mais quant il prit la parole, Murtagh remarqua que sa voix tremblait légèrement.
- Non…mais elle est née prématurément, quant elle avait à peine sept mois. C’est vrai qu’elle est assez forte mais quant elle se pousse à bout, elle peut mettre grandement sa santé en danger. Mais elle n’en fait qu’à sa tête. Vous deux…
Brom se retourna vers les garçons, l’air sérieux.
- S’il vous plait, faites moi une faveur, protégez Aliana quoiqu’il puisse arriver. Elle est puissante mais faible en même temps.
Eragon opina de la tête et répondit pour son frère.
- Bien sûr, on vous doit bien cela. C’est vous qui nous avez aidé à sortir de l’emprise de notre père.
Brom le remercia d’un sourire puis sortit de la pièce. Les deux frères remballèrent leurs affaires dans le plus grand des silences. Ce qui étonna grandement Eragon. Tout en rangeant son épée dans son fourreau, il se tourna vers son frère.
- Que me caches tu ?
Murtagh se figea sur place, puis releva son visage, fixant son cadet d’un regard froid.
- Qu’est ce qui te fait dire cela ?
Le jeune dragonnier se mit à rire.
- Ne dis pas le contraire, tu es bien silencieux et ton visage te trahit. Ainsi que ton regard. Depuis quand me lances tu un regard pareil ?
- C’est que…hésita Murtagh.
- Allez dis moi ! Insista Eragon.
Son frère soupira, puis prit place sur un des lits.
- Tu te souviens hier, je suis allée voir si Aliana allait bien ?
Le garçon opina de la tête, Murtagh continua:
- Elle était dans la chambre de Brom. Il la serrait dans ses bras…
Eragon se mit à rire tout seul. Son aîné le regarda et fronça les sourcils.
- Ris bien ! Mais saches que je l’ai entendu l’appeler « Père ».
Son frère se figea, ses yeux s’agrandirent sous la surprise, il ouvrit la bouche puis la referma. Il était complètement dérouté puis après quelques secondes de silence, il déclara.
- Je me disais aussi qu’elle me faisait penser à quelqu‘un. J’aimerais tout de même bien savoir pourquoi nous ont ils menti ?
Murtagh haussa les épaules.
- C’est la question qui me perturbe depuis hier. Mais jures moi que tu ne parleras de ça à personne.
- Ne t’inquiète pas, le rassura Eragon.
Il saisit sa sacoche qui se trouvait par terre et la mit sur ses épaules. Puis en compagnie de son frère, il quitta la chambre et se dirigèrent tout les deux vers le rez-de-chaussée où les attendaient Brom et Aliana. Celle ci avait l’air toujours aussi énervée. Elle se trouvait dans un coin reculé de la pièce en train de jouer avec son médaillon. Eragon se mit à la fixer. C’est vrai que maintenant qu’il y regardait mieux, elle ressemblait beaucoup à Brom. Un coup de coude de son frère le ramena à la réalité. Le vieil homme remarquant la présence des garçons, appela la jeune fille.
- Aliana, on doit y aller.
La concernée lui jeta un regard noir, se leva et sortit silencieusement de l’auberge d’un pas fier. Brom se contenta de soupirer de nouveau. Il se tourna vers les deux frères.
- Allez la rejoindre, je vais payer l’aubergiste. N’oubliez pas de vous couvrir le visage.
Les garçons acquiescèrent de la tête puis sortir à la suite d’Aliana. Celle ci était déjà en train de seller les chevaux devant l’entrée. Le sien était d’une belle couleur blanchâtre et possédait une crinière beige. Elle monta dessus avec aisance. Elle avait l’air sûr d’elle. Ses cheveux étaient retenus par un bandeau noir. Elle tourna son visage vers les deux dragonniers. Un sourire se forma sur ses lèvres, un sourire moqueur.
- C’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
« Au moins, elle est redevenue normale » pensa Eragon.
Pourtant quelque chose n’allait pas. Il avait beau penser que c’était la fille de Brom, maintenant un doute se formait dans son esprit. C’est vrai qu’il avait dit qu’elle ressemblait à son père mais pourtant ce n’était pas à lui qu’Eragon pensait quant il regardait Aliana mais à qui alors ? Il était sûr d’avoir déjà vu ce visage, cet air quelque part. Tout était flou en lui. Il sentit une personne le secouer. C’est à ce moment qu’il prit conscience que Brom était déjà revenu et se trouvait sur sa monture. Murtagh, lui le tirait par sa tunique.
- Hého ! Eragon ! Dépêches toi on nous attend !
Sur ces mots, il sauta sur son cheval, imité ensuite par son cadet. Les garçons avaient une nouvelle fois relevés leur capuche, pour pouvoir passer incognito dans les ruelles. Eragon réussit à contacter sa dragonne par la pensée.
« Saphira ? »
« Il était temps que tu m’appelles ! Je n’ai pas eu de nouvelles depuis hier ! » grogna celle ci.
« Désolée…Mais j’étais un peu fatigué. Tu m’excuses ? »
« Oui, mais je te préviens que la prochaine fois que tu me fais cela, tu auras de mes nouvelles. »
Les voyageurs firent galoper leur chevaux jusqu’à l’entrée de Daret. Là bas, Brom les arrêta.
- Nous allons nous séparer en deux groupes : Murtagh et Eragon partez rejoindre vos dragons tandis que moi et Aliana nous allons faire une inspection sur les routes pour voir s’il n’y a pas de danger. Dans le pire des cas nous prendrons un autre chemin.
Les frères partirent donc en direction du bois, alors que la jeune fille et son père s’éloignaient au loin. Ils arrivèrent à l’endroit où ils avaient laissé leurs dragons la veille. Ils descendirent de leur monture et regardèrent autour d’eux. Il n’y avait personne.
« Thorn, la voie est libre. » déclara Murtagh.
Deux tâches apparurent dans le ciel, une rouge et une bleue. Quelques secondes plus tard, Saphira et Thorn se trouvaient au pied de leurs dragonniers respectifs. Ils leur arrivaient maintenant vers le bas du ventre, même un peu plus haut pour Eragon puisqu’il était plus petit que son frère.
« Si tu continues à grandir comme ça dans quelques je pourrais te monter. » se réjouissa le plus jeune des garçons.
« Cela sera le cas. » le rassura Saphira.
Pendant ce temps, Murtagh était en pleine discussion avec son dragon rouge.
« Je te sens bien perplexe, ne me dis pas que c’est encore à cause de cette fille ? »
« Si…Je ne comprends pas pourquoi elle nous a menti…C’est vrai qu’est ce que ça peut nous faire que cela soit la fille de Brom ? »
« Elle devait avoir une bonne raison. »
Ils restèrent ainsi quelques temps en attendant le retour d’Aliana et du vieil homme. Ceux ci firent leur apparition environs une heure après. La mine de Brom n’envisageait rien de bon. Sous les regards interrogateurs des frères, il déclara assez anxieux.
- Les routes sont bloqués par des soldats et certains font des rondes près de la forêt. Pour l’instant nous ne pouvons pas avancer, car on pourrait les attirer et ils sont en trop grand nombre.
- Qu’allons nous faire alors ? Demanda Eragon.
- Nous allons rester où nous sommes tout en étant sur nos gardes. Il n’est pas question qu’on retourne à Daret car ils doivent déjà être en train de fouiller la ville. Je vais essayer de réfléchir à un plan pour demain.
Brom se laissa glisser contre un arbre, avec un air pensif. Pendant ce temps, Eragon se mit à ramasser du bois pour faire un feu. Il venait de remarquer que sa dragonne était gelée. Quant à Murtagh, il se rapprocha d’Aliana qui s’était mis à nettoyer son épée. Elle leva ses yeux bruns vers le jeune homme.
- Que me veux tu ? Demanda t elle calmement.
- Un combat, répondit il simplement.
Un sourire s’afficha sur le visage d’Aliana. Elle se releva et prit position.
- C’est quand tu veux !
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 13:47

Brom lui jeta un coup d’œil mais ne dit rien. De toute façon, elle n’en faisait qu’à sa tête. Eragon, lui, arrêta son occupation et se mit à regarder la scène. Murtagh eut à peine le temps de sortir son arme du fourreau que la jeune fille attaqua avec une agilité et une habilité qui surprit le garçon. Heureusement pour lui, il eut tout juste le temps de mettre son épée entre lui et Aliana. Celle ci avait l’air sûr d’elle. Elle se dégagea puis réattaqua. Ses gestes étaient amples et rapides. Elle sautait, esquivait, combattait à merveille. Murtagh en était complètement dérouté, pourtant il se jura de ne pas perdre le combat. Heureusement pour lui Aliana était plus jeune mais aussi plus faible. Mais il ne fallait pas qu’il se laisse berner car il savait parfaitement que la jeune fille cachait bien son jeu. Les épées commençaient à se faire lourdes dans leurs mains. Depuis combien de temps ils combattaient ? Ils l’ignoraient. Mais Murtagh put remarquer qu’Aliana faiblissait de plus en plus. Ses gestes étaient beaucoup plus lents mais tout aussi puissants. Au bout d’un moment, celle ci se laissa tomber à terre, complètement épuisé.
- J’avoue que tu te défends bien pour une fille, ricana Murtagh en nage.
- Je te l’avais dis, répondit Aliana.
Celle ci se leva et déclara.
- Je vais me laver dans la rivière qui se trouve pas loin.
Puis sans un mot de plus, elle partit dans la profondeur du bois. Brom se mit à rire.
- Elle est vexée d’avoir perdue. C’était un très beau combat.
Le vieil homme retourna ensuite dans ses pensées. Eragon lui avait été surpris par le talent d’Aliana à l’épée.
« Elle est vraiment très bonne. Je n’ai jamais vu quelqu’un tenir aussi longtemps qu’elle fasse à mon frère, à part moi bien sûr. »
« Elle est puissante. » répondit Saphira.
Murtagh allait se diriger vers les chevaux, quant soudain quelque chose sur le sol attira son regard. Il se mit accroupit et prit dans sa main l’objet qui brillait. C’était le pendentif d’Aliana. Il allait le mettre dans sa poche pour le redonner après à la jeune fille mais il remarqua que le pendentif était à moitié ouvert. Il décida d’y jeter un coup d’œil. C’était un portrait d’une femme. Son cœur s’arrêta presque de battre, son visage devint blême, ses mains se mirent à trembler, ses yeux s’arrondirent, la surprise l’envahit. Cette femme…c’était leur mère…Selena.

Murtagh était figé sur place, le pendentif toujours dans sa main. Eragon remarquant son air horrifié, se rapprocha de lui par derrière et regarda par dessus son épaule.
- Qu’est ce qu’y t’arrives encore ?
Ses yeux tombèrent sur le portrait, il faillit tomber de surprise, il commença à s‘écrier:
- Mais Murtagh c’est M…
Son aîné lui mit la main devant la bouche, pour l’empêcher de parler. Brom leur jeta un coup d’œil, attiré par le bruit. Murtagh lui fit signe que ce n’était rien et entraîna son frère plus loin. Une fois à l’abris des oreilles indiscrètes, Eragon se laissa tomber contre un arbre, sa tête enfouie dans ses jambes. Il ne faisait que répéter.
- Ce n’est pas possible…ce n’est pas possible…
Saphira le regardait inquiet, ne sachant que dire. Murtagh lui était toujours silencieux. Son esprit était trop embrouillé. Comment cela pouvait être possible ? Brom connaissait leur mère ? Comment ? Pourquoi ? Quand ? Il finit finalement par dire.
- Aliana est donc notre…demi-sœur…
Eragon releva son visage.
- Cela explique bien des choses. Je me sentais étrange en sa présence, son physique me rappelait quelqu’un tout simplement car elle est le portrait craché de maman. Comment a t on pu être aveugle à ce point ? Comment ont t ils pu nous cacher cela ?
Son frère vit Aliana inquiète revenir au camps, le regard grave il répondit.
- On va bientôt avoir des réponses à nos questions. Suis moi !
Eragon se leva aidé par la main que Murtagh lui tendait. Ils retournèrent tous les deux vers leurs compagnons. La jeune fille était en train de fouiller dans les sacs. Murtagh se posta devant elle, Eragon à côté de lui, et montra le pendentif.
- C’est cela que tu cherches ?
Elle se retourna et vit son pendentif. Elle soupira de soulagement et le prit.
- Merci beaucoup, j’ai cru que je l’avais perdu.
Mais tout à coup, elle remarqua qu’il était ouvert. Elle n’osa pas relever les yeux, sachant pertinemment ce qui allait se passer. Elle entendit la voix froide de Murtagh demander.
- Ah oui, j’ai failli oublier, tu peux nous expliquer pourquoi tu as le portait de notre mère dans le pendentif ?
Brom releva brusquement la tête horrifié. Aliana lui lança un regard suppliant.
- Je…je…bafouilla t elle.
Pour la première fois, Eragon la sentait en détresse, peu sûr d’elle. Des larmes se mirent à couler sur ses joues pâles. Elle n’arrivait pas à dire une phrase. Brom se leva, se dirigea vers eux et passa un bras protecteur autour des épaules d’Aliana.
- Laissez là. Elle n’y est pour rien. Je suis le seul fautif dans l’histoire. Elle n’a fait que suivre ce que je lui ai ordonné de faire.
- Comme nous dire que vous étiez son père ou encore que notre mère et sa mère ne faisaient qu’un ? répliqua Murtagh de plus en plus en colère.
« Calme toi Murtagh. »
« Garde toi tes conseils Thorn ! »
- J’avais de bonnes raisons, répondit calmement Brom en croisant ses bras.
- De bonnes raisons pour nous mentir ? S’écria le jeune homme, les yeux remplis de haine.
Eragon tressaillit en voyant son frère dans cet état. On aurait dit Morzan. Mais le garçon se passa bien de le préciser, il était déjà assez énervé comme ça, il ne fallait pas en rajouter. Il posa une main sur une des épaules à son frère. Celui-ci se calma aussitôt sous ce contact, mais sa colère ne tomba pas pour autant. Son cadet prit la parole.
- Tout ce que nous voulons savoir c’est le pourquoi du comment.
Brom ne répondit pas tout de suite. Il avait l’air de réfléchir par où commencer. Son regard tomba sur Aliana. Elle avait les yeux rougis, les joues humides et pâles mais cela n’enlevait rien à sa beauté, cela l’intensifiée. C’était cette même scène qui avait tout déclenché mais fallait il encore revenir plus en arrière ? Révéler tout au grand jour ? Le vieil homme aurait bien voulu répondre non à ces deux questions mais il lui était impossible de le faire. Le temps n’était plus aux secrets. Il déclara enfin aux frères :
- Asseyez-vous cela risque d’être long.
Les garçons ne se firent pas priés. Le vieil homme s’installa contre le tronc d’un grand chêne. Il leva ses yeux bruns vers le ciel puis les reposa quelques minutes après sur Murtagh et Eragon. Le premier était assit en tailleur avec Thorn à ses côtés alors que l’autre s’était allongé sur le sol, sa tête soutenue par ses bras. Saphira se trouvait juste derrière lui. Quant à Aliana, elle s’était mise près de son père, les genoux repliés contre elle. Brom souffla et commença à parler:
- Je vous préviens ce que je vais vous révéler peu de personnes ne le savent, surtout pour l’existence d’Aliana. Je veux avant de raconter mon récit que vous promettez de ne rien dire sur elle.
Les fils de Morzan répondirent d’une seule et même voix:
- Vel eïnradhin iet ai Shur’tugal.
Satisfait, Brom reprit la parole en s’adressant à Aliana.
- Va me chercher la gourde.
La jeune fille obéit. Elle se dirigea vers les sacoches, sous les regards interrogateurs de Murtagh et Eragon. Elle se mit à farfouiller à l’intérieur de l’un d’eux. En attendant, le vieil homme prévenue les garçons.
- Ce que je vais avouer va vous surprendre.
Aliana revint et donna le récipient à son père, puis reprit sa position antérieure. Eragon ne l’avait jamais vu aussi silencieuse, ni abordant un air aussi sérieux. Brom commença alors à répandre le contenu de la gourde sur sa paume droite, comme s’il la nettoyait. Il y jeta ensuite un bref coup d’œil et la dévoila aux frères. Eragon se pencha pour mieux voir mais ce fut Murtagh qui réagit le plus rapidement.
- Vous êtes un dragonnier !
En effet, sur sa main droite dégoulinante de vin, on pouvait maintenant apercevoir la Gedwëy Ignasia, ternie par le temps mais bien présente. Les yeux d’Eragon s’arrondirent de surprise, cela répondait à bien nombre d’autres questions. Brom baissa tristement la tête.
- Je l’étais…avant…
Puis reprenant contrôle de lui même, il continua à parler.
- Tout d’abord, je vous pris de ne pas m’interrompre. Vous me poserez toutes vos questions plus tard.
Le vieil homme prit son inspiration.
- Lorsque je n’avais à peine que dix ans, j’ai tenté ma chance comme d’autres parmis les œufs de dragons. J’étais tellement impatient et par bonheur un des leurs s’ouvrit pour moi, une petite dragonne fit son apparition, je l’ai nommé Saphira à cause de sa magnifique couleur saphir…
La gorge d’Eragon se noua, son cœur se serra. Il ne s’était pas rendu compte à quel point cela avait pu faire souffrir le vieil homme d’avoir appelé sa dragonne de la même manière. Il allait présenter ses excuses mais Brom ne lui en laissa pas le temps.
Je fus donc prit comme élève par un autre dragonnier. Mais je n’étais pas son seul disciple. Un jeune garçon de onze ans suivait déjà son enseignement depuis une année. Une vive amitié se lia entre nous. Je dois avouer qu’il était très fort pour son âge, provoquant chez moi un sentiment de faiblesse et d’admiration. Presque tout les soirs, il m’aidait à faire des exercices qui jusqu’à là m’avaient tenu en échec. Il était vraiment attentionné avec moi…ce garçon…c’était Morzan…
Murtagh crut qu’il allait étouffer. Morzan attentionné ? Jamais de la vie il n’avait osé penser cela de son père. L’aîné se mit à penser que Brom était tombé sur la tête. Quant à Eragon, il était resté figer sur place. Il ne bougeait plus d’un pouce, mais son visage trahissait sa surprise. Le vieil continua de parler, ignorant la réaction des frères.
- Il n’était vraiment pas comme aujourd’hui. Il était même tout le contraire et tout cela dura plusieurs années. Mais pour une raison que j’ignore Morzan nous trahit tous le jour où Galbatorix et lui tuèrent un dragonnier pour qui un œuf venait tout juste d’éclore. Depuis combien de temps était il à ses côtés ? Pourquoi ? Toutes ces questions restèrent sans réponses mais à partir de ce jour mon monde s’écroula. Je ne comprenais rien à ce qui venait de se passer. Tout était flou dans ma tête et mon cœur souffrait de cette trahison. Mais malheureusement le pire arriva…
La voix de Brom se tut. On pouvait sentir toute sa tristesse, son émotion.
- Cela faisait maintenant cinq ans que la guerre avait commencé entre les dragonniers et les partisans du roi. J’étais au plein milieu de d’une bataille, quant Morzan apparut. Un combat débuta entre nous, mais j’étais en état de faiblesse, vu que je combattais déjà depuis plusieurs heures. Morzan prenait le dessus. J’étais à bout de souffle. Il voulut me porter un coup fatal mais ma Saphira se mit au milieu, l’épée la toucha gravement. Je ne me souvins plus ce qui se passa après, ma douleur était telle que je ne voyais plus ce que je faisais. Mais ce qui resta dans mon esprit fut ma dragonne en train de mourir dans mes bras…Je ne pourrais jamais décrire à ce moment ce que j’ai ressenti…C’est impossible…
J’ai dû me cacher et me reprendre pendant une année…Je n’ai eu plus qu’un seul but: Tuer Morzan. Malheureusement nos chemins ne se croisèrent pas malgré ma fureur et ma détermination. Mais, lors d’une de mes missions, ma route croisa celle d’une femme extrêmement belle et douce: c’était Selena. Je ne savais pas encore qui elle était. La première chose que j’ai vu chez elle, ce sont ses pleurs. Je suis tombé follement amoureux d’elle. Elle semblait savoir qui j’étais, mais elle me parla peu d’elle. Nous avons voyagé quelques temps ensemble puis nous nous sommes séparés. Elle était loin de moi, mais mon cœur lui appartenait. Puis, nos chemins se recroisèrent plusieurs fois, là j’appris qu’elle était la femme de Morzan. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi l’avait elle choisi lui ? On s’est revu…puis quelques années après notre rencontre…J’ai appris qu’elle était enceinte mais pas de Morzan.
Murtagh nota que Brom avait évité de parler de leur véritable relation.
- Elle essayait au mieux de cacher sa grossesse mais alors qu’elle était en mission depuis deux mois pour Morzan, Aliana vit le jour. Elle me la confia sachant pertinemment qu’elle ne pouvait pas la ramener avec elle, puis je ne l’ai plus jamais revu, enfin juste de loin.
Brom se tut. Il avait essayé de résumer au mieux tout ce qui était arrivé. Aliana restait muette, les yeux dans le vide. Murtagh comprenait maintenant pourquoi quant il lui avait parlé de la raison pour laquelle il avait une cicatrice dans le dos, elle était partie en pleurs. Car c’était à cause de sa naissance que Selena avait été retardé. Il ne savait plus quoi penser, plus quoi dire. Thorn le comprit et resta silencieux. Mais il sentait qu’il était avec lui. Eragon, pour sa part, se leva. Il était pâle puis demanda:
- Excusez moi, puis je aller marcher ? Le temps de me remettre les idées en place ?
Brom opina de la tête. Le garçon partit en compagnie de sa dragonne. Ils disparurent dans les profondeurs des bois.
« Tout cela est tellement fou. »
« Oui mais maintenant tout est clair. »
« Peut être mais je ne sais plus du tout ce que je dois penser. »
Ils marchèrent en silence pendant un bout de temps. Eragon était complètement perdu dans ses pensées. Quant il reprit conscience des choses qui l’entouraient, le ciel avait déjà pris une couleur orangée. Le soleil allait bientôt se coucher. Saphira ne l’avait pas arrêté.
« On devrait revenir au camps. » conseilla t elle.
Le jeune dragonnier allait revenir sur ses pas mais une voix glaciale se fit entendre derrière lui.
- Endors toi !
Le garçon essaya de résister au sommeil qui s’empara de lui. Il se sentit tomber à terre. La dernière vision qu’il eut fut Morzan le regarder les bras croisés, un sourire aux lèvres. Il tomba.
Une heure plus tard, un cri se faisait entendre dans la forêt.
- Eragon ? Eragon ?
Murtagh était parti du camps en courant avec Thorn volant à ses côtés. Son frère n’était pas revenu, il était inquiet. Tout à coup, son regard tomba sur une silhouette au sol. Il s’en approcha inquiet. Son cadet était évanoui à terre. Il se mit à le secouer. Que s’était il passé ? Mais tout à coup Thorn lui fit remarquer:
« Saphira n’était pas avec lui ? »
Le cœur de Murtagh se mit à battre de plus en plus de peur. Tout à coup, il sentit quelque chose de tranchant s’appuyer contre son cou. Il baissa doucement sa tête. Une lame rouge était en train de le menacer.
« Une lame rouge ? »
La terreur prit la place de la peur.
- Lève toi sans discuter !
Cette voix, il ne la connaissait que trop bien. Il obéit et se retourna toujours l’épée menaçant son cou. Morzan était là. Son dragon tenait à distance Saphira de son dragonnier.
« Ce n’est pas possible ! »
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 14:40

toujours aussi haletant, je me rappelle l'époque ou tu nous avais donné ce passage, et le fait qu'il fallait attendre deux ou trois semaines pour avoir la suite, quelle torture ( t'es bien une sadique toi Very Happy)
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 14:46

Ah oui ^o^ quel bon souvenir. Je me marrais bien mouahahhahahaha (moi sadique jamais ? XD).Ah tiens si je faisais pareil ici ? XD Non ne vous inquiètez pas je rigole ^^
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Ebrithil
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 17:07

Pfffff oulalalalalalala, mdr le pauvre Mumu ^^ Bon maintenant la
SUITE J'attenderai pas 3 semaines moi ^^
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 17:21

Ben il faut décider ^^ soit je vous la met maintenant ou plus tard car bientôt j'épuise mon stok d'avance.
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 18:57

Pas grave, met tout maintenant, je me ferai un plaisir de tous lire Wink
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 20:16

CHAPITRE X:

Comment tout cela était il arrivé ? Ils n’avaient rien vu venir. Tout avait été si calme ces derniers jours, ils avaient trop baissé leur garde, beaucoup trop. Ils s’étaient fait avoir comme de simples amateurs. Maintenant ils étaient pris au piège. Murtagh jeta un coup d’œil vers son frère toujours à terre. Il n’avait pas l’air d’être blessé. Leur père avait tout simplement utilisé sa magie contre lui. Une légère brûlure sur son cou le rappela à l’ordre. Zar’roc se trouvait toujours pressée contre sa peau, quelques gouttes de son sang coulait maintenant sur la lame rouge. Il releva son visage vers son géniteur. Morzan était habillé de la même couleur que son arme. Il avait aussi attaché ses longs cheveux bruns avec un fil d’or. Il était en colère, on pouvait le sentir mais il se retenait. Mais Murtagh savait qu’il allait bientôt éclater.
- Surtout ne tente rien où tu souffriras encore plus que ce qu’il se doit, ordonna glacialement Morzan.
Le jeune homme frissonna légèrement. Cela s’annonçait mal pour les deux frères. Le dragonnier retira son épée, sans un mot, la remit dans son fourreau puis fixa son fils aîné quelques instants. Murtagh soutint son regard plein de défi. Il vit la main de Morzan trembler de rage, la seconde d’après son père le gifla violemment.
- QU’EST CE QUI VOUS A PRIS ? ÊTES VOUS TOMBES SUR LA TÊTE ?
Murtagh baissa la tête sans répondre. Morzan le saisit par le menton, sans aucune douceur, le forçant ainsi à le regarder. Avec un air froid et arrogant, le jeune homme répondit:
- Je dois avouer que c’était assez reposant de ne plus vous avoir sur le dos père.
Une lueur de colère passa dans les prunelles de Morzan. Un seul mot sortit de sa bouche.
- Risa !
Le corps du garçon se souleva dans les airs et fut projeté contre un arbre. Murtagh tomba par terre, sa mâchoire se crispa, mais il ne voulait pas montrer sa douleur, surtout pas face à lui. Thorn grogna et essaya de rejoindre son dragonnier, mais juste à la vue des crocs du dragon de Morzan, il se rétracta. Morzan se rapprocha de son fils puis ordonna.
- Lève toi et suis moi !
- Non !
Le jeune homme crut que son père allait encore le châtier mais rien ne vint. Un sourire se forma sur le visage de Morzan, un sourire sarcastique. Le dragonnier se dirigea vers le corps inconscient d’Eragon, le regarda un moment puis le prit dans ses bras et le plaça sur la selle de sa monture juste avant de se mettre derrière lui.
- Fais le selon ton bon plaisir, mais laisserais tu ton frère seul avec moi ? Le laisserais tu affronter seul la colère du roi ?
Murtagh serra les poings. Il savait parfaitement ce qui leur en coûteraient une fois arrivé à la capitale, il savait que cela serait encore pire que tout ce qu’ils avaient connu. C’est pour cela qu’il voulait à tout prix éviter que son cadet endure toutes ces futurs souffrances mais il ne pouvait pas le libérer : il était encore trop faible face à son père. Faible…Un mot qu’il détestait, qu’il haïssait de tout son être. Un mot qu’il s’était juré de bannir de son vocabulaire. Un mot qui était la cause de tout. Cette fois, il était conscient que vouloir prendre la place d’Eragon serait impossible, lui aussi devrait subir le châtiment qui les attendait. Murtagh ne pouvait pas le supporter. Sa seule peur s’était de voir son frère souffrir.
« Que faisons nous Murtagh ? » demanda Thorn.
Le jeune homme, décidé, se releva. Ses yeux bruns luisaient d’une haine immense envers son père.
- Je vous suis.
Morzan, dont le visage avait reprit un air froid, fit signe à son fils aîné de se rapprocher. Celui ci s’exécuta malgré lui. Le dragonnier serra Eragon contre lui pour éviter qu’il tombe pendant le vol et fixa son dragon. Murtagh comprit qu’il était en train de lui parler par télépathie. En effet, la seconde d’après sa monture tourna son regard perçant vers le garçon. Murtagh se sentit tressaillir. Tout à coup, le dragon rouge de Morzan le saisit entre ses griffes. Le brun n’eut pas le temps de faire un geste, qu’il s’envola. C’était une sensation étrange. Il vit la forêt devenir de plus en plus petite. Murtagh sentit son estomac faire des bonds. Il tourna son visage pâle vers son père. Lui était tranquillement assit sur sa selle, retenant son fils cadet toujours dans ses bras. L’aîné des garçons cria:
- A quoi jouez vous ?
Morzan ne le gratifia d’aucun regard mais lui répondit:
- Ton dragon est encore trop faible pour te porter.
« Il dit vrai Murtagh. »
Le jeune homme vit Thorn voler à côté de lui, mais à une distante calculée pour ne pas prendre des coups du dragon de Morzan. Saphira aussi était avec lui, mais ses yeux saphirs étaient plongés dans le vide. Elle était inquiète autant que Murtagh pour son dragonnier.
« Si j’aurais pu, je t’aurais pris sur moi, mais je ne suis pas assez fort et j’ai bien peur que même si cela n’aurait pas été le cas ton père ne t’aurait jamais laissé me monter. »
« Pourquoi ? »
« Peut être par peur que tu ne tentes quelque chose. »
Murtagh resta silencieux sous la remarque. Il disait vrai mais pourtant il ignorait s’il aurait risqué d’essayer de sauver son frère. Cela aurait été dangereux et les conséquences auraient été encore plus dramatique.
« Mon père me connaît mal. »
Cela était aussi la vérité peut être pas pour ce cas mais en général oui. Morzan avait il déjà essayé de connaître ses fils ? Non, jamais. La seule chose qu’il savait faire, c’était les critiquer. Il voulait des enfants semblable à lui, mais il n’avait pas atteint ce but et Murtagh s’en réjouissait. Il se pencha légèrement, ils allaient à une vitesse étonnante. L’étreinte du dragon rouge se resserra. Le jeune homme comprit que son père lui avait demandé de surveiller ses moindres faits et gestes. Il grogna à l’adresse du dragon.
- C’est bon, j’ai compris.
Pendant plusieurs heures, Murtagh n’entendit que le vent sifflait et des bruissements d’ailes. Tout à coup, il sentit une pression dans son esprit. Par réflexe, il créa un mur de protection. La présence essaya de le percer mais il était bien trop fort. Pourtant quelque chose clochait dans tout cela : Morzan n’était pas loin et cela ne pouvait être le roi puisque le garçon était avec son père.
« Cela se pourrait il que cela soit… »
Il ne comprit pas pourquoi mais il laissa la présence rentrer en lui. Mais tout en cachant parfaitement ses souvenirs, il resta sur ses gardes près à éjecter à tout moment la personne qui essayait de prendre possession de son esprit.
« Murtagh ? »
Celui ci déglutit, cette voix s’était…
« Aliana ? Comment se fait il que… »
« Je n’ai pas le temps pour les explications. Que vous est il arrivé ? Vous êtes introuvables. » coupa la fille de Brom.
« Aliana…on s’est fait prendre… »
Il sentit la jeune fille inquiète.
« Tu veux dire que Morzan vous a capturé ? Comment cela se fait il ? »
« On a été imprudent. Il avait réussi à endormir Eragon quand je suis arrivé, je ne pouvais pas le laisser seul avec mon frère. »
Un silence s’imposa.
« Je comprend. Ne t’inquiète pas mon père et moi on essayera de trouver un moyen de vous sortir de là. Je te le promet ! »
Un sourire triste s’afficha sur le visage du garçon, un sourire qu’Aliana ne pouvait voir.
« Peut être…mais il sera trop tard… »
« Je ferais de mon mieux ! »
Cette dernière phrase, aussi simple qu’elle soit, réchauffa le cœur de Murtagh. La connexion entre les deux esprits se coupa, laissant le brun pensif.
La nuit tomba rapidement, mais leur course ne ralentit pas. L’estomac de Murtagh commençait à se nouer. Il n’avait pas mangé depuis le petit déjeuner et Eragon encore moins. Il jeta un coup d’œil vers son frère endormi. Il n’avait toujours pas prit conscience de ce qui arrivait, c’était une bonne chose mais aussi une mauvaise. Tout en regardant son cadet, il eut alors une idée. Si Aliana avait réussi à le contacter peut être le pourrait il aussi avec lui. Malgré sa fatigue, il ferma les yeux et se concentra. Tout à d’abord tout était flou, puis lui vint en esprit plusieurs souvenirs de son frère que Murtagh ne s’attarda pas pour regarder. Tout à coup, il sentit une autre présence qui essayait de lui barrer le chemin.
« Eragon, c’est moi. »
« Murtagh ? Que s’est il passé ? Je n’arrive plus à reprendre contrôle de mon corps. »
Son aîné hésita, un moment puis répondit:
« Eragon, nous sommes avec père, il t’a endormi par magie, nous sommes à sa merci. »
Il put ressentir la frayeur dans l’esprit de son frère.
« Je…mais…Que va t on faire maintenant ? »
« Obéir. »
« Cela ne te ressemble pas. » constata Eragon.
« Nous n’avons pas le choix. » affirma Murtagh.
Le garçon fut troublé puis répondit.
« Bien…Je peux déjà me préparer à ce qui nous attend…. »
« Ne t’inqui… » commença son aîné.
« Non, surtout ne me dit pas cela, tu sais que j’ai raison. Tu ne peux pas dire le contraire…Je te sens fatigué…Laisse moi… »
Eragon rejeta d’un coup Murtagh de son esprit en créant une protection. Son aîné était conscient que ce n’était pas de la colère, mais de la peur. Oui, Eragon était effrayé. Il l’avait toujours été devant Morzan même si des fois il réussissait à le cacher en jouant le rebelle, tout cela pour ne pas inquiéter Murtagh. Depuis quand remontait cette peur ? Peut être depuis la mort de leur mère…non cela remontait à un peu plus tard…Oui, c’était cela: depuis le jour où Morzan s’était emporté contre lui quelques semaines après que Selena s’était éteinte. C’était le seul jour où Murtagh n’avait pas pu intervenir. Il n’avait pas été présent, c’est son frère qui plus tard lui avait tout raconté, enfin plutôt Murtagh qui avait réussi à lui soutirer la vérité.
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 20:20

Flash Back:

Un petit garçon de quatre ans mangeait la tête baissée. Sa fourchette tremblait dans sa main. Il regarda la chaise devant lui. Elle était vide. Son frère avait été consigné dans sa chambre. Il ne devait plus en sortir jusqu‘en fin de journée. C’était sa punition pour avoir défié l’autorité de son père. Celui ci n’était pas encore arrivé. L’enfant était à présent seul…oui tout seul…Murtagh n’était pas là et sa mère les avait quitté. Son cœur se fit lourd. Pourquoi ? Pourquoi était elle partie ? Pourquoi les avait elle abandonné à leur triste sort ? Il serra son couvert avec son petit poing puis d’un mouvement de colère poussa violemment son assiette sur le côté. Il n’avait plus faim. Un bruit de fracas se fit entendre. L’assiette était tombée sur le sol et s’était cassée. Le petit s’accroupit par terre et commença à ramasser les bouts de la vaisselle. Des larmes coulèrent le long de ses joues. Il arrêta son travail et s’essuya les yeux. Il renifla mais éclata de nouveau. Il se serra contre ses genoux et se mit à sangloter. Une voix le fit sursauter.
- Eragon ! Que signifie cette tenue ? Je te pris de bien te tenir.
Morzan venait d’entrer dans la pièce, un verre de vin dans la main. Le garçonnet sursauta et se releva. Trop vite…beaucoup trop vite…Juste derrière Eragon se trouvait un vase posait sur un petit meuble, ce vase avait appartenu à Selena, cela avait été même son préféré. Le garçon en se remettant sur pied, fit basculer ce même meuble. Sous ses yeux apeurés, le vase bascula et tomba. Plusieurs morceaux se répandirent par terre. Le silence prit place dans la salle. Eragon paniqué se tourna lentement vers son père. Il s’était figé sur place. Mais petit à petit, il reprit conscience de ce qu’il venait de se passer. Il se rapprocha de son fils cadet avec un air dangereux sur le visage.
- Qu’as tu osé faire ? Demanda t il d’une voix faussement gentille.
Le petit apeuré recula mais se retrouva vite coincé dos contre le mur. Cette fois ci, Morzan se mit à hurler.
- QU’AS TU FAIS PETIT IDIOT ?
Eragon se remit à pleurer. Son père le saisit à la gorge, une main lui suffisait, la haine illuminait son visage. Le garçonnet commença à étouffer et posa ses petites mains sur celle de son père.
- TU AS CASSE LE VASE AUQUEL TA MERE TENAIT TANT !
La poigne se resserra de plus en plus. Eragon se sentit perdre dans l’inconscience. Sa respiration se faisait plus difficile. Allait il mourir ? Ses mains lâchèrent celle de son père. Ses yeux se fermèrent. D’un coup, Morzan se rendit compte de ce qu’il se passait et projeta son fils cadet sur le sol froid et dur de la salle à manger. Ce qui eut pour conséquence de faire reprendre ses esprits à Eragon. Il n’osait plus bougé, plus faire le moindre geste. Son père lança son verre de vin contre le mur juste après avoir bu une dernière gorgée puis s’accroupit face à l‘enfant. Il était dans une colère noire, une colère qui avait attendu deux semaines pour éclater, une colère liée à l’alcool et surtout à la mort de Selena, une colère qui reportait sur son plus jeune fils. Il se saisit de la chevelure brune d’Eragon et l’obligea à se relever. Le petit ne pouvait que s’exécuter. Il était complètement tétanisé. Morzan l’entraîna hors de la pièce puis après avoir marché pendant un certain temps. Il s’arrêta devant une porte qu’Eragon ne connaissait pas. Le dragonnier l’ouvrit et y jeta le garçon de quatre ans à l’intérieur. La salle était sombre, aucune source d’éclairage l’illuminait. Elle était aussi froide et humide.
- Tu resteras dans cette pièce jusqu’à nouvel ordre. Tu recevras tes repas ici, déclara Morzan toujours en colère.
Il claqua la porte. La salle était maintenant totalement engloutit par les ténèbres. Eragon se mit à trembler de tout son être. Quoi de pire pour un enfant que d‘être enfermé dans le noir ? Il se releva et commença à frapper sur la porte. Il voulait que quelqu’un le sorte de là mais c’était peine perdu. Il retomba sur le sol en pleurs. Il souffrait pas physiquement mais dans son cœur: Pourquoi son père le détestait il ? Pourquoi sa mère était elle morte ? Petit à petit, il tomba évanouie. Un seul mot sortit de sa bouche.
- Maman…
Le garçon resta là pendant une semaine, une semaine de peur, une semaine de douleur, une semaine qui resta gravé dans son esprit. Il n’avait que pour seul repas: du pain et de l’eau. Morzan venait parfois le voir mais s’il le voyait pleurer, il le frappait en lui répétant qu’il ne devait pas se comporter ainsi mais malheureusement Eragon était exactement dans cet état quand son père lui rendait visite. Une fois sa punition levée, Murtagh retrouva son frère plus faible que jamais, remplie de bleus et surtout complètement effrayé par Morzan.

Fin du Flash Back

Une secousse fit reprendre à conscience à Murtagh de la réalité. La nuit avait prit possession du ciel. Un léger vent frais soufflait sur le visage du garçon. Le dragon de Morzan atterrissait dans une petite prairie. Une fois à terre, il descendit Eragon de la selle et fit signe à sa monture de lâcher Murtagh. Celle ci obéit et repoussa violemment d’un coup de patte le jeune dragonnier. Il tomba sur le dos. Il grimaça de douleur, il avait complètement oublié que son épaule droite était plus fragile qu’à l’origine, à cause de la flèche qu’il avait reçu au même endroit. Son dos aussi était plus sensible que toutes les autres parties de son corps mais cela faisait depuis son enfance. Mais malgré cela, il se rapprocha de l’endroit où se trouvait son père et son frère en boitillant légèrement. Saphira et Thorn se déposèrent sur le sol mais restèrent éloignés. Morzan allongea Eragon sur le sol puis posa sa paume droite juste au dessus de son visage.
- Réveille toi.
Les yeux du garçon clignèrent puis s’ouvrirent complètement. Murtagh essaya de se mettre près de lui, mais Morzan l’en empêcha.
- Je ne veux pas vous voir seuls tous les deux ! Est ce clair ?
L’aîné acquiesça, il refusait de mettre Morzan en colère maintenant qu‘Eragon était réveillé. Le dragonnier reporta son attention sur son fils cadet. Il ne bougeait plus, peut être à cause de sa peur, peur qu‘il avait mainte fois caché surtout ces derniers temps, il avait même grâce à cela tenu tête à son père. Mais maintenant elle faisait de nouveau surface. Morzan sourit d’une étrange manière: content du pouvoir qu’il avait sur Eragon. Il le poussa brusquement vers l’avant.
- Va chercher du bois ! Dépêche toi !
Ses paroles ne demandaient aucune protestation. Le garçon partit donc seul, il ne voulait pas énerver son père. Saphira ne le suivit pas. Le dragon rouge de Morzan ne la surveillait que trop bien elle et Thorn. Eragon revint plusieurs minutes plus tard avec quelques branches dans ses bras. Il les déposa devant le dragonnier. Celui ci ne lui fit aucun geste pour lui dire de s’asseoir et Eragon ne le fit pas, attendant une réaction quelconque. Morzan regarda le tas de bois.
- Brisingr.
Un petit feu fit son apparition réchauffant les personnes alentours. Morzan se releva et se dirigea vers la selle de son dragon. Les deux frères ne tentèrent pas de se parler. Leur père fouilla dans son unique sacoche et en sortit de la viande. Il revint auprès de ses fils. Il plaça le morceau de viande près du feu pour le cuire, toujours en silence. Une odeur alléchante se répandit dans l’air. Eragon et Murtagh se regardèrent. L’aîné pouvait lire dans les yeux de son cadet : la peur. Le brun lui au contraire était inquiet. Qu’est ce qui allait leur arriver ? Qu’allait leur faire subir le roi ? Il jeta un coup d’œil vers son père. Celui ci, sans qu’ils ne le remarquent, avait commencé à entamer sa viande sans en laisser pour ses fils. Le jeune homme serra les poings. Morzan voulait les rendre plus faible…mais pourquoi ? Est ce que cela faisait parti du plan pour les sanctionner ? Eragon aussi l’avait vu mais ne dit rien. Enfin le dragonnier prit la parole.
- Allons y ! dit il froidement.
Morzan se saisit violemment du poignet de son plus jeune fils et tout en le tordant l’entraîna vers son dragon. Eragon serra les dents. Saphira regarda son jeune dragonnier obéir, une lueur de colère illuminait ses yeux saphirs. Murtagh, lui, se retint pour ne pas s’emporter contre son père. Il ne supportait pas voir son frère traitait de cette manière. Il suivit donc Morzan en silence. Celui ci fit monter Eragon sur la selle, enfin plutôt l’obligea. Il passa ses bras autour de la taille de son fils pour l’empêcher de s’enfuir. Le dragon rouge de Morzan se dirigea vers Murtagh et le reprit entre ses griffes. Le garçon vit son cadet esquisser un geste vers lui, apparemment surpris et en colère. Mais Morzan le rappela à l’ordre. Eragon se contenta donc de baisser la tête. Lui et Murtagh étaient maintenant complètement épuisés, faibles et impuissants. Ils ne pouvaient rien tenter, rien dire, juste subir les événements.

La nuit fut fatigante et courte pour les frères. Morzan et sa monture les empêchaient de s’endormir. Comme Murtagh l’avait deviné, ils voulaient apparemment les rendre les plus faibles possible. Eragon n’avait plus la notion du temps. Il faisait de grands efforts pour éviter de sombrer dans le sommeil et si par malheur cela arrivait son père plantait ses ongles dans ses côtes, ce qui était très douloureux pour le garçon surtout là où se trouvait son ancienne blessure. Le jeune homme n’eut donc presque aucun souvenir précis de ce qui se passa pendant le voyage de même pour Murtagh qui lui sentait les griffes du dragon rentrer dans sa peau. Thorn et Saphira ne faisaient rien, ils ne se risquaient pas à leur parler car ils n’avaient pas envie de les fatiguer d’avantage mais leurs regards montraient à quel point ils étaient inquiets et en colère.
Le soleil commençait à se lever quant Eragon aperçut la ville d’Urû’baen au loin. La terreur serra son estomac. Le voyage n’avait duré le temps que d’une nuit en vol de dragon alors qu’ils leur avaient fallu à peu près deux semaines voir même un peu plus pour atteindre Daret à cheval. Le dragon rouge entama sa descente vers la cours du palais royal.
Une fois sur le sol, Morzan fit descendre Eragon, il le tenait toujours avec force par le poignet pour éviter toute tentative de fuite et aussi pour montrer à Murtagh que son cadet était toujours sous son emprise. Morzan les entraîna donc à sa suite, une fois que son fils aîné fut remit sur pied. Saphira et Thorn ne pouvaient pas venir, le dragon rouge leur bloquait le passage. Murtagh n’aimait pas être séparé de son ami ailé mais il devait obéir. Ils rentrèrent dans le palais. Les personnes s’écartaient à leur passage craignant les colères de Morzan. Ils longèrent plusieurs couloirs avant de s’arrêter devant une gigantesque porte. Elle était vraiment impressionnante: des dragons y étaient gravés ainsi que plusieurs signes dont Eragon ignorait la signification mais ce qui pouvait être sertint, c’est que c’était la salle du trône. Il tourna doucement son regard brun vers son père, pendant un instant il le crut hésitant et il sentit sa poigne se desserrer mais c’était peut être qu’une impression car la seconde d’après il reprit son air froid. Il fit venir Murtagh à côté de lui, ouvrit la porte et y entra. C’était une pièce aussi immense que l’était son entrée. Des colonnes de pierre se trouvaient de chaque côté de la salle soutenant ainsi le plafond. Plusieurs personnes étaient présentes et discutaient entre elles mais quand le dragonnier arriva en compagnie de ses fils tous se turent. Morzan commença à avancer vers le fond de la salle. Il avait lâché Eragon qui se trouvait maintenant derrière lui en compagnie de Murtagh. Le plus jeune des frères pouvait entendre des chuchotements sur leur passage.
- Qui sont ces garçons ?
- Vous avez vu comme celui ci ressemble à Morzan.
- Le petit aussi à un air semblable.
- Serait ce possible que cela soit ses fils ?
Morzan s’arrêta d’un coup. Eragon qui était perdu dans ses pensées releva la tête. Il se trouvait maintenant face à une estrade où se trouvait un trône. Dessus était installé un homme au regard noir. Son visage était dur et froid. De longs cheveux couleur corbeau encadraient celui ci. On pouvait voir dans ses yeux une lueur de folie et de méchanceté immense. Un sourire sournois était toujours affiché sur ses lèvres. Il était habillé de vêtements sombres mais très riches. Il émanait de lui une grande puissance destructrice. Eragon devina tout de suite qu’il s’agissait du roi. A la vue du dragonnier et de ses fils, Galbatorix cria aux courtisans qui l’entourait:
- Sortez tous d’ici ! Que personne ne vienne me déranger sous peine de mort !
Les personnes présentes firent une dernière révérence et sortirent les un après les autres. Une fois la salle vide, le roi reporta son attention vers Morzan.
- Je vois que vous avez enfin réussi à les ramener mon cher ami, constata t il.
Il se leva de son fauteuil et se dirigea vers les deux frères à la manière d’un prédateur prêt à sauter sur sa proie. Il s’arrêta devant Eragon. Le garçon avait l’impression d’être minuscule face à lui. Il se mit à trembler légèrement. D’un coup Galbatorix saisit son menton avec une force surprenante qui dépassait encore plus celle de Morzan. Il regarda son visage sous toutes les coutures puis dit d’une voix qui fit frémir Eragon.
- Comment un être aussi faible peut il nous causer autant de soucis ? Vous les avez trop dorloté Morzan mais heureusement ce temps est révolu.
Il lâcha le jeune garçon puis sans que celui ci ne puisse comprendre ce qui se passait, Eragon sentit l’air lui manquer. Un étau de fer lui serrer la gorge, les poumons lui brûlaient, chaque partie de son corps était douloureuse. Il tomba à genoux. Sa peau était maintenant pâle. Des larmes commencèrent à couler sur son visage. Cette souffrance était insupportable. Son corps était parcouru de spasme, il ne pouvait même plus hurler tellement il avait mal. Une voix cria:
- Laissez le tranquille espèce de malade !
C’était celle de son frère.
« Non Murtagh…Il est complètement inconscient. »
Eragon entendit un bruit de claquement. Il tourna avec difficulté la tête. Morzan venait de gifler son fils aîné.
- Excuse toi tout de suite !
Mais Murtagh se tut. Galbatorix relâcha l’emprise qu’il avait sur le garçon de douze ans qui tomba par terre presque inconscient et regarda Murtagh. Un rictus mauvais apparut sur son visage.
- Tu ne croyais tout de même pas que je t’avais oublié jeune traître.
Le brun serra les poings, il ne pouvait plus contenir sa colère. Il ne supportait pas voir Eragon maltraiter devant lui.
- Ici c’est plutôt vous le traître ! Répliqua t il.
Les mots étaient sortis tout seul. Eragon n’en croyait pas ses oreilles.
« Il n’a pas osé… »
Morzan le regarda horrifié. Il allait lui aussi laisser éclater sa colère mais Galbatorix le coupa avant.
- Je comptais vous laisser une dernière chance de vous rattraper à toi et ton frère mais puisque c’est ainsi tu seras le premier, déclara t il d’une voix froide.
« Le premier à quoi ? » pensa Murtagh.
Mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir que le roi claqua des doigts. Deux gardes apparurent. Il ordonna.
- Amenez le où vous savez ! Quant à vous Morzan surveillez Eragon. Je reviendrais tout à l’heure le chercher.
La dernière vision qu’eut le garçon fut celle de son frère entraîner hors de la pièce, le roi à sa suite, cela n‘avait rien de rassurant. Ses yeux se fermèrent. L’obscurité l’envahit.
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MessageSujet: Re: Et si tout avait été diffèrent...   Et si tout avait été diffèrent... - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Mai - 20:21

Murtagh n’en pouvait plus. Cela faisait une heure qui se faisait torturer. Sa peau lui brûler. La plupart de son corps était rouge vif comme si elle avait été brûlé, ce qui était presque le cas. Il avait été emmené aux cachots et attaché pour qu’il ne puisse plus bouger. Puis sous un seul signe de Galbatorix, un garde avait enlevé sa tunique noire pendant que l’autre imbibait un étrange liquide sur un torchon. Le roi s’était rapproché du jeune homme et avait chuchoté à son oreille de sa voix de vipère.
- Excuse toi.
Murtagh lui avait lancé un regard plein de défi et d’arrogance.
- Ca jamais !
- Bien si tu le prends ainsi…
Un des gardes s’était rapproché et avait pressé le torchon rempli du liquide contre le torse de Murtagh. Celui ci n’avait pu s’empêcher de hurler. Cela lui rongeait le corps, le brûlait jusqu’au sang. Il avait l’impression qu’on lui arrachait la peau. Cela faisait donc depuis une heure que ce supplice durait sans que le garçon ne s’excuse. Son visage était maintenant rempli de sueur mais aucune larme ne coulait. Il était bien trop fier et il ne voulait pas donner ce plaisir au roi. Il essayait de retenir ses cris en se mordant les lèvres, qui maintenant étaient elles même en sang. Puis le roi fit cesser cette souffrance. Un étrange sourire apparut sur son visage.
- Tu sais, il n’existe pas que la torture physique mais aussi celle mentale.
Le brun releva son regard plein de haine vers Galbatorix. Que voulait il dire ?
- Jamais vous ne réussirez à faire sortir de ma bouche les mots que vous voulez tant entendre.
Le roi se mit à rire. On aurait dit un rire de dément. Murtagh commença à douter de ses propres paroles.
- Tu crois vraiment cela ? Tu sembles si sûr de toi. Nous verrons donc.
La porte s’ouvrit laissant apparaître deux silhouettes. Le cœur de Murtagh se serra et se mit à trembler, lui qui d’habitude arrivé à contrôler son corps. Les nouveaux venus étaient Morzan tenant son fils cadet par le bras.
« Non… »
Eragon était terrifié, il n’osait plus bougé. Il avait reprit conscience que depuis cinq minutes. Son père l’avait entraîné hors de la salle du trône et amené aux cachots. Ses yeux croisèrent ceux de son aîné. Il était dans un sale état. Son corps était rempli de marque rouge vif. Il ne put se retenir de trembler de rage à cette vision. Tout à coup, il sentit Morzan poser sa main sur une de ces épaules mais ce qui l’étonna c’est qu’il le fit doucement sans violence. Bizarrement ses tremblements cessèrent. Mais sans pouvoir aligner un mot, le dragonnier le poussa violemment au milieu de la pièce. Là les deux gardes se saisirent de lui et l’attachèrent à des menottes qui était accroché vers le haut, faisant tendre ainsi à Eragon ses bras au maximum ainsi que tout son corps. Son cœur battait de plus en plus vite. La peur le rongeait mais il devait se montrer fort devant son frère. Il le fallait…On lui enleva à lui aussi sa tunique, révélant ainsi son corps musclé pour son jeune âge ainsi que plusieurs bleus qui parsemaient son dos. A la plus grande horreur de Murtagh, un des gardes se saisit d’un fouet. Galbatorix allait faire un geste pour lui dire de commencer mais Murtagh le coupa dans son élan.
- Ne faites pas ça, supplia t il.
Le roi le regarda avec un air de vainqueur.
- Et pourquoi ne le ferais je pas ?
Le brun ouvrit la bouche mais la referma aussitôt. Non, il fallait mettre sa fierté de côté pour son frère. Il déclara d’une voix à peine inaudible.
- Je…je m’excuse…
Galbatorix se remit à rire, se posta devant Murtagh et chuchota à son oreille:
- Croyais tu vraiment que cela suffirait pour racheter votre fuite ? Comment peux tu être aussi idiot ? C’est désolant venant du fils à Morzan.
Le jeune homme serra les poings. Il les avait bien eu. Le roi se retourna vers le garde et lui ordonna de commencer. Eragon se mordit les lèvres d’avance. Le premier coup arriva, laissant une première marque sanglante sur le dos du garçon. Un cri se fit entendre mais ce ne fut pas Eragon qui le poussa mais Murtagh. Il ne voulait pas que son frère souffre…Non…il s’était toujours juré de le protéger…toujours…et là il était impuissant face à la torture d’Eragon, il ne pouvait qu’assister à sa souffrance. Il ne le supportait pas. Des larmes coulèrent de ses yeux bruns. C’était une des rares fois qu’il pleurait devant son père enfin il ne l’avait plus jamais fait depuis la mort de sa mère. Il vit de nouveau le fouet se lever et claquer sur le dos d’Eragon, une fois, deux fois, trois fois…Il remarqua que son cadet faisait un effort surhumain pour ne pas hurler mais il souffrait cela se voyait sur son visage. Tout à coup à la grande surprise de Murtagh, Galbatorix arrêta le garde. Il avait l’air mécontent. Il lui enleva le fouet des mains.
- Vous n’êtes qu’un incapable ! Cria t il. Vous n’arrivez même pas à faire pousser un cri à un enfant de douze ans !
Mais Murtagh devina que sous ces paroles Galbatorix avait une idée derrière la tête. En effet, le roi se tourna vers Morzan et lui tendit l’objet de torture.
- Faites le ! Ce sont vos fils après tout, c’est au père de punir ses enfants.
Et là, pour la première fois de sa vie Murtagh crut voir le dragonnier hésiter et même regarder le fouet avec horreur. Il ne fit pas un geste. Galbatorix fronça les sourcils.
- Ne me dites pas que vous osez refuser.
Les yeux de Morzan devinrent plus noirs qu’à leur habitude. Il prit l’objet et se mit derrière Eragon qui était pétrifié par la peur et la douleur. Le fouet claqua une nouvelle fois. Murtagh eut l’impression que c’était plus fort que les fois précédentes. En effet, le fils cadet de Morzan poussa un gémissement malgré lui. Les coups continuèrent, plus violent, plus rapide que ses prédécesseurs. Eragon ne pouvait plus s’empêcher de crier à présent. C’était trop dur, trop douloureux. Il n’en pouvait plus. Son dos le brûlait, le torturait et chaque coup de fouet était encore plus horrible que celui d’avant. Son visage ruisselait de larmes et de sueurs. Il n’allait plus tenir très longtemps. Murtagh ne pouvait plus supporter cette vue, il baissait les yeux noyés par ses pleurs mais il entendait parfaitement les cris de son frère. Il bouillonnait de rage. Comment son père osait il faire ça ? Il se jura en lui même qu’il le payerait un jour. Le roi fit arrêter Morzan quant Eragon n’avait plus que du sang sur le dos, tel qu’on ne pouvait même plus voir la couleur de sa peau. Il ordonna qu’on lui enlève ses menottes ainsi que celle de Murtagh. Eragon tomba à terre, complètement épuisé et plus faible que jamais. Il avait l’impression que sa vie le quittait même si ce n’était pas le cas. Puis tout devint flou autour de lui, sa tête bascula en arrière, il sombra dans l’inconscience. Galbatorix et Morzan quittèrent la salle, les gardes à leur suite. Quand son père passa devant lui, Murtagh fut sûr de voir ses mains trembler. Mais il n’y fit pas attention car une fois la porte refermée, il se précipita vers Eragon malgré la douleur qu’il éprouvait tout le long de son corps à cause des nombreuses brûlures qu’il avait reçu, mais ce n’était rien comparé à son cadet. Il tomba à genoux à ses côtés et serra son frère inconscient dans les bras. Sa respiration était faible. Le jeune homme ne pouvait plus s’arrêter de sangloter. Il ne voulait pas.
- Pardonne moi…Je n’ai pas su te protéger.
Il sentit le sang d’Eragon couler entre ses doigts. Le corps de Murtagh tremblait de rage, de colère, de haine, de tristesse, de douleur. Il entendait à peine le cœur de son cadet battre. Il serra Eragon encore plus fort en évitant bien sûr d’appuyer sur ses blessures. Les larmes du jeune homme tombaient à présent sur le visage du garçon. Il repoussa une des mèches de son frère qui était collé contre sa peau à cause de la sueur. Murtagh sursauta sous le contact, Eragon était brûlant. Paniqué, il regarda autour de lui. Il n’avait rien qui pouvait apaiser sa fièvre. Il lui prit une de ses mains.
- Tiens le coup, dit il doucement, je vais m’occuper de toi…Je te le…
Mais tout devint trouble autour du garçon. Sa tête l’élançait. Il se força à garder les yeux ouverts mais c’était difficile, lui aussi souffrait. Il ne pouvait pas faire un geste sans ressentir de la douleur. Il n’arrivait même plus à se relever. A son tour, son corps sentit la froideur du sol. Il ne pouvait lutter. Son regard devint vide. Il sombra dans l’inconscience tout en tenant toujours dans sa main celle de son frère.
« Eragon… »
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