L'ESPOIR

c'est bon j'ai tout ratrapper j'ai le droit a un chapitre?

Personnellement j'ai trouvé Roran totalement con sinon trop je trtouve que sa cadre poas avec l'image que l'ont as de lui dans le tome 2

pour le chapitre, j'ai des gros soucis d'ordinateur, je dois tout réécrire! et oui j'ai pas de chance! et comme en ce moment, j'ai un petit problème qui fait que je ne suis pas souvent chez moi, je peux pas trop trop écrire! donc voilà, il faudra attendre un peu...

ensuite pour le fait que tu trouves roran con, il faudrait que tu me dises ce que tu trouves con exactement. pour moi, roran n'a rien fait d'extraordinaire dans les 2 tomes, ok il a guidé le village mais il n'a rien accompli d'énorme. ensuite, il a combattu des soldats mais les ra'zacs, c'est largement autre chose! pour moi, roran est un combattant moyen et il n'a pas du tout le même courage et les mêmes qualités qu'eragon. et sa plus grande faiblesse c'est katrina. alors pour moi, à sa mort, il n'a pas eu de réaction démeusurée. c'était juste la réaction d'un homme qui a tout perdu car il a tout perdu! pour le fait qu'il soit con, je ne pense pas qu'on ait la même vision de quelqu'un de con...

non s'est une question de maturité là il pousse carrément Eragon a l'erreur

LA SUITE!!!!!!

message basique^^

et c'est toi qui dit ça...

Saphira volait à une vitesse épatante. Elle n’avait pas repris son souffle une seule seconde depuis que son corps avait quitté le sol. Ses ailes battaient furieusement dans le ciel et la dragonne commençait à ressentir les premiers effets de la fatigue. Souvent, elle se retournait et cherchait un point rouge à l’horizon. Si Murtagh venait à les poursuivre, elle n’aurait aucune chance de prendre Thorn de vitesse. Et si Eragon devait combattre son frère, la dragonne redoutait que le jeune homme ne fasse pas le poids face à son aîné.
« -Saphira, il faut retourner en arrière... » supplia Eragon une nouvelle fois. Alors que Saphira employait déjà toute sa concentration à éloigner sa moitié de son frère, Eragon avait vu Erialynn agenouillée à côté de Murtagh, son frère s’écrouler au sol, Thorn fondre sur la jeune femme et la griffer mortellement. Il avait aussitôt voulu faire demi-tour, porter secours à cette jeune personne qui n’avait pas hésité à braver les Ra’zacs pour le sauver, lui, un dragonnier dont elle n’avait jamais entendu parler, mais Saphira s’y était farouchement opposée. Malgré son amitié naissante pour elle, la dragonne n’avait pas voulu prendre le risque de se faire prendre. Elle avait donc catégoriquement refusé de redescendre et avait entraîné son dragonnier loin de son frère. Laisser Erialynn à son triste sort lui avait déchiré le cœur, mais elle avait pris la responsabilité de protéger son dragonnier avant tout...
« -Non, petit homme, on ne peut pas retourner en arrière...murmura Saphira. Après tout ce que nous avons vécu, ce ne serait pas sage...
-Saphira, qu’importe la sagesse ! Elle n’a pas hésité à venir me sauver et nous, nous la laissons tomber ! s’indigna Eragon. S’il te plait, fait demi-tour...
-Non ! Même si je dois t’entraîner de force, je le ferai ! » répondit fermement la dragonne.
Eragon s’enferma dans un silence bougon. C’était inimaginable pour lui de ne pas porter secours à quelqu’un qui avait besoin de son aide et qui, de surcroît, lui avait sauvé la vie. Alors qu’il se morfondait sur le sort d’Erialynn, ses pensées se dirigèrent instinctivement vers Murtagh. Le fait de revoir son frère en bonne santé, bien que son esprit soit désormais extrêmement tourmenté, lui avait procuré un important sentiment de réconfort. Pourtant, le chemin de Murtagh ne faisait que commencer. Il devait absolument se libérer de ses serments, sinon il continuerait à commettre les pires crimes pour Galbatorix. Eragon aurait tant voulu l’aider...Mais il ignorait par quel moyen. Il avait entendu Murtagh prononcer le nom de la crypte des âmes mais il n’avait aucune information sur sa localisation, hormis le fait qu’elle se trouve près d’un certain rocher Kuthian. Il se sentait totalement impuissant face à toutes les choses qui lui torturaient l’esprit...Le jeune dragonnier resta dans cet état d’esprit durant les longues heures où Saphira s’employa à les éloigner le plus possible d’Helgrind. Après un interminable moment de silence, Saphira lui déclara qu’elle allait se poser. Elle avait repéré une forêt où ils pourraient passer la nuit et se reposer. La dragonne amorça sa descente et bientôt, Eragon put mettre pied à terre à l’orée d’un petit bois. Il aida aussitôt Roran à descendre ; ce dernier serrant toujours le corps sans vie de Katrina. Son cousin fit quelques pas sur le sol, se tourna vers le jeune dragonnier, lui lança un regard désespéré et alla s’asseoir près d’un arbre. Là, Eragon distingua les larmes qui inondaient les joues du jeune homme et le voir bercer ainsi sa fiancée décédée lui déchira le cœur. « Tout cela, c’est à cause de moi... » pensa t-il dépité.
Il sentit à cet instant un souffle chaud lui ébouriffer les cheveux. Il se retourna et vit Saphira qui le fixait d’un regard tendre.
« -Tout ce qui est arrivé aujourd’hui n’est pas de ta faute, petit homme...tenta t-elle de l’apaiser
-Tout ce qui se passe en ce moment...C’est ma faute si ceux que j’aime souffrent...Galbatorix me veut et il est prêt à tout pour y arriver. Il n’a jamais voulu faire souffrir Roran dans un autre but que me nuire... » soupira le jeune dragonnier.
Saphira ne trouva rien à redire face à la tristesse de son ami aussi l’enveloppa t-elle d’un regard protecteur et Eragon vint se blottir contre elle. La dragonne envoyait des images rassurantes à son dragonnier pour le calmer mais au fond de son cœur grandissait une rage sans nom pour celui qui était la cause de tous leurs malheurs. Elle se promit intérieurement de le lui faire payer très cher...
Eragon s’affaira pour préparer un semblant de campement et tenta de faire avaler quelque chose à son cousin qui refusa toute nourriture. Alors que Saphira partit chasser, le jeune homme s’approcha doucement de son « presque frère ». Celui-ci continuait de serrer Katrina contre lui, comme si cela pouvait la ramener à la vie, et versait toutes les larmes de son corps. Eragon avait face à lui un homme détruit. Il posa gentiment la main sur son épaule pour lui signifier qu’il ne le laisserait pas tomber mais Roran s’écarta de lui d’un bond. Il déposa au sol le corps de sa fiancée avec milles précautions et fit face à Eragon. Le jeune dragonnier pouvait contempler toute la tristesse, la colère et le désespoir qui avaient pris naissance à travers les yeux de Roran. Celui-ci lui adressa un regard méprisant.
« -Ecoute, Roran, je suis désolé pour Katrina...Je comprends ce que tu ressens...souffla Eragon pour rompre le silence pesant qui s’était installé entre eux.
-Tu comprends, je vois...cracha Roran. Tu l’as laissée mourir !
-Je ne pouvais rien faire...C’est arrivé si soudainement. Elle était déjà...morte, se justifia le dragonnier.
-Et bien sur ta magie ne sert à rien...insinua son cousin. Si ton frère avait été dans la situation de Katrina, tu l’aurais sauvé, lui !
-Elle ne serait pas revenue à la vie. On ne peut ressusciter les morts ! J’aurais tenté quelque chose pour rien et j’en serais mort ! ».
Eragon commençait à s’énerver. Il comprenait la douleur de son cousin mais il ne supportait pas de savoir que le jeune homme le rendait responsable de cette situation. Mais il ne voulait pas entrer en conflit avec lui. Il décida donc de ne pas poursuivre cette discussion qui ne pouvait que s’envenimer. Il adressa un regard plein de compassion à son cousin et tourna les talons. Mais ceci ne fit qu’augmenter la fureur de Roran :
« -Alors c’est ça être dragonnier...lui jeta-il. Des belles paroles mais aucun acte...Ensuite, on récolte les honneurs. Tu n’as rien fait pour Katrina, tu m’as maintenu qu’il fallait attendre avant d’aller la sauver et voilà, je ne pourrais jamais plus la serrer vivante dans mes bras !
-Roran, tu es en colère et malheureux...
-TU L’AS TUEE, ERAGON !! », mugit Roran.
Ces paroles percutèrent Eragon comme si Roran lui avait administré une gifle monumentale. Il resta un instant pétrifié par ces quatre mots, ne sachant quoi dire. Il s’apprêtait à répondre sèchement lorsque Roran tomba à genoux et se remit à pleurer de plus belle. Sans même se relever, il s’approcha du corps de Katrina, enfouit son visage dans sa tunique et laissa libre court à ses larmes. La colère qu’Eragon avait éprouvée quelques instants auparavant s’évanouit et laissa place à un vif sentiment de pitié. Sachant pertinemment que son cousin le repousserait, le dragonnier fit demi-tour en espérant qu’il finirait par se calmer et reconsidérerait son jugement.
Le jour commençait à tomber. Soudain, un mauvais pressentiment s’insinua sournoisement dans l’esprit du jeune homme. Ils n’étaient pas en sécurité ici...Durant un court instant, Eragon songea à rétablir son campement en s’enfonçant un peu plus dans la forêt mais lorsqu’il pénétra sous le couvert des arbres, cette impression de danger s’accrut. Il pria silencieusement pour que Saphira revienne le plus rapidement possible. Il s’assit près du feu et plongea dans la contemplation des flammes. Il était à bout de nerfs, ses muscles étaient encore endoloris par les mauvais traitements que les Ra’zacs lui avaient fait subir et il avait besoin de réconfort. Il se souvint alors des moments passés à Ellesméra. Là, il avait pu être heureux et en paix quelques temps. Ces souvenirs lui procurèrent un fugace sentiment de réconfort. Il se rappela ses instants de méditations où il était en communion avec tous les esprits de la forêt. Cette sensation lui manquait. Il choisit alors une position plus confortable, ferma les yeux et ouvrit son esprit à toutes les formes de vies environnantes. Il fut immédiatement assailli par des milliers de petites consciences qui s’activaient : malgré tous les tourments de ce monde, les insectes continuaient à vivre leur petite vie bien ordonnée et ne semblaient pas se soucier d’autre chose. Il tendit un peu plus son esprit et rencontra soudain celui de son cousin. Il ressentit toute la douleur du jeune homme et s’en écarta aussitôt ; le fait de voir son cousin dans cet état le révoltait. Sans même s’en apercevoir, il serra les poings et maudit intérieurement tout ce qui touchait à l’Empire. Il se laissa vagabonder tout autour de lui et son esprit dépassa quelque peu la lisière de la forêt. Là, il entra en contact avec une multitude de formes de vie animales : un jeune lapin s’enfuit en sentant son contact, des insectes continuaient à amasser de la nourriture et des oiseaux retournaient dans la sécurité de leur nid avant que la nuit ne tombe complètement. Eragon se laissa aller et voyagea parmi toutes ces consciences qui ruisselaient de vie.
Un peu plus loin, Roran continuait à se morfondre et à accuser Eragon d’être la source de tous ses maux. Il était déjà responsable de la mort de Garrow, son père, et là, il ajoutait Katrina à la liste des personnes qui étaient mortes à cause de lui. Le jeune homme se prit à songer à ce que serait sa vie si il n’y avait pas eu Eragon... Alors qu’il continuait à déplorer son bonheur perdu, un craquement soudain vint attirer son attention. Il se leva et fit quelque pas vers l’endroit où il avait entendu le bruit. Il inspecta rapidement les environs mais rien ne bougea. Sans doute ses nerfs lui jouaient-ils un mauvais tour... Il se rassit et se remit à bercer sa fiancée.
Eragon avait continué son immersion avec la nature. Il s’apprêtait à rompre le contact avec les êtres de la forêt lorsque, tout à coup, son esprit rencontra une conscience qui n’avait rien d’animale. Il perçut nettement une expression humaine dans cette intelligence qu’il venait de frôler. Il tenta d’affermir son contact pour découvrir qui était la personne qui se trouvait, seule, à la tombée du soir, dans la forêt. C’est alors que la personne se rendit compte de sa présence et lui ferma immédiatement l’accès à son esprit. Tout contact fut rompu et la conscience d’Eragon réintégra son corps. Il se retrouva assis, près du feu, totalement perplexe et désorienté. Il ne s’attendait pas du tout à trouver de conscience humaine dans une forêt assez éloignée de toute forme de civilisation humaine. Il attendit le retour de Saphira en scrutant attentivement la lisière de la forêt. La dragonne fit son retour peu après et son dragonnier lui raconta les derniers évènements. Saphira émit un léger grognement en direction des arbres et chacun de ses muscles se tendit un peu plus. Mais tout était calme. Hormis le hululement régulier d’une chouette et quelques bruits manifestant la présence d’insectes, rien ne montrait qu’une autre forme de vie pouvait se cacher dans les parages. Un peu plus tard, Roran s’allongea près de sa fiancé et sembla s’endormir comme une masse. Ereinté, Eragon finit lui aussi par se rouler en boule près de sa moitié et sombra peu à peu dans le sommeil. Bientôt, il ne fut plus conscient de tout ce qui l’entourait et sa conscience se perdit dans les méandres du pays des songes...

Il était debout dans une forêt faiblement éclairée. Tout autour de lui, la vie semblait poursuivre son court mais son esprit semblait accaparé par une seule idée. Il devait quitter ce bois. « Suis moi... », disait une voix. La voix de Murtagh peut être...Non, plus grave que celle de Murtagh...Eragon se sentait forcé à avancer dans la direction de la voix. Ses pas le menèrent alors à l’orée de la forêt, en haut d’un précipice. En bas, dans la plaine qui s’étendait à perte de vue, deux dragons se faisaient face. Les deux énormes bêtes se mesuraient du regard et grondaient furieusement. Eragon put clairement voir que l’un était rouge comme le sang et l’autre aussi bleu qu’un saphir. Saphira, Thorn...
« Saphira ! », cria le jeune dragonnier. L’animal se retourna et malgré la distance qui les séparait, il put rencontrer son regard. Il connaissait par cœur le regard de sa moitié et il constata tout de suite qu’il ne s’agissait pas de sa Saphira. Et le dragon qui lui faisait face n’était pas Thorn...C’est là le moment que choisit le dragon rouge pour attaquer. Il fondit avec une violence consternante vers la dragonne bleue et la mordit sauvagement au cou. Celle-ci, dans un rugissement de douleur, se dégagea et attaqua à son tour. Elle griffa furieusement son adversaire et les deux dragons se firent à nouveau face dans un concert de grognements provocateurs. Ils tournèrent un moment l’un autour de l’autre puis leur joute reprit avec encore plus d’intensité. Eragon, contemplant tout cela en hauteur, était stupéfait d’une telle violence. Tout autour des deux bêtes, un tourbillon de poussière s’élevait si bien que les dragons n’étaient plus que deux masses rouges et bleues. Eragon distinguait les coups de griffes et de crocs donnés avec une telle vigueur et il ne put s’empêcher d’imaginer sa Saphira aux prises avec le grand dragon rouge. Il ne retint pas le frisson qui lui courut le long de l’échine. Jamais il ne souhaiterait que sa moitié ait à livrer une bataille si acharnée. Alors qu’aucun des dragons ne semblait faillir et qu’Eragon retenait son souffle quand à l’issue de la bataille, son regard fut attiré un peu plus loin vers deux formes humaines qui livraient un combat tout aussi acharné. Le jeune homme ne put qu’être impressionné par l’étendue de la technique qu’employaient les deux combattants pour déstabiliser l’autre. Il souhaita alors être plus proche du combat afin de voir les visages des deux combattants. Comme si une force mystérieuse avait entendu sa requête silencieuse, le paysage changea : le jeune dragonnier se retrouva à quelques mètres seulement des deux combattants, dissimulé derrière un talus à peine plus grand que lui. Un de deux hommes lui tournait le dos et Eragon ne pouvait voir de qui il s’agissait. Mais il pouvait distinguer clairement chacun des traits de son adversaire. « Murtagh ! », s’exclama t-il. C’est alors qu’il se rendit compte de son erreur. L’homme face à lui, qui se battait furieusement n’était pas son frère. De longs cheveux noirs descendant dans son dos, un regard noir glacial, un visage beaucoup plus pâle et dur que celui de Murtagh, Zar’roc à la main...Devant lui se tenait Morzan, respirant la puissance et la malveillance. Pour la première fois, Eragon voyait réellement quel homme avait été son père. Mais alors l’autre combattant était... « Brom ! ». Eragon n’avait put s’empêcher de crier le nom de son ancien mentor. Mais aucun des deux combattants ne sembla prêter attention à lui. Eragon comprit alors à quel évènement il allait assister et souhaita ardemment ne pas voir la fin du combat. Brom, alors beaucoup plus jeune que lorsqu’il avait guidé Eragon après sa fuite de Carvahall, enchaînait les coups avec une précision quasi-parfaite. Il se déplaçait avec rapidité et Morzan devait employer toute sa concentration pour ne pas être déstabilisé. Les yeux du Parjure luisaient de haine et de méchanceté, ce qui lui donnait un air de folie. A chacun des coups portés, il parait à l’aide de Zar’roc et ripostait avec autant de violence. Le combat sembla s’éterniser et les combattants s’affrontaient avec de plus en plus de férocité. Brom décida de forcer son adversaire à reculer. Il attaqua avec une fureur que Morzan ne soupçonnait pas et prononça en même temps « Thrysta vindr ! (Comprime l’air !) ». Une boule d’air vint frapper Morzan qui fut projeté quelques mètres plus loin. Il lâcha Zar’roc et se retrouva à la merci de Brom. Celui-ci ne perdit pas de temps, courut vers lui et lui appliqua la pointe de sa lame bleue contre la gorge.
« Tu vois, Morzan, dit-il en reprenant son souffle, tout était plus simple quand tu étais de notre côté. Je me demande ce que t’as proposé Galbatorix pour faire faillir ta loyauté envers Vrael. Mais maintenant, tout est fini... ». Mais Morzan éclata de rire. Brom appuya un peu plus sa lame et un mince filet de sang s’écoula du cou du traître.
« -Et bien, tue moi. Je t’en prie Brom, tue moi...Mais tu n’en as pas le courage... le provoqua Morzan
-Si...je vais le faire. Si tu n’avais pas trahis l’ordre des dragonniers, si tu n’avais pas tué tant de nos frères, nous n’en serions pas là, répliqua Brom manifestement mal à l’aise.
-Oui, nous étions amis autrefois...De grands amis... », minauda Morzan d’une voix faussement émue. Brom fit alors là une terrible erreur. Il fut pris de pitié pour le traître qu’il tenait sous sa coupe. Il écarta un peu sa lame de la gorge de son adversaire et tenta de faire appel au passé pour lui faire rejoindre ses rangs. Eragon vit que son ancien mentor tremblait. Morzan, quand à lui, semblait se réjouir d’avoir fait plier son vieil ami. D’un geste vif, il repoussa fermement l’épée bleue de Brom et se releva vivement. Alors une lueur de malveillance passa dans ses yeux et sans même qu’il ne prononce une seule parole, Brom fut paralysé, ne pouvant plus remuer les jambes. Le Parjure tendit une main aux longs ongles noirs semblables à des griffes et son épée vint se replacer entre ses doigts. Il s’approcha de Brom avec un sourire de triomphe et leva Zar’roc à hauteur de son visage.
« Tu vois ami, la pitié est un sentiment déplorable, tout autant que tes ennuyeuses leçons de bonté. Au moins, tu auras appris quelque chose, tu ne mourras pas idiot... ». Il allait frapper lorsqu’un rugissement retentit. Morzan se retourna vivement et constata avec effroi que la dragonne de Brom avait cruellement blessé son dragon. L’animal hurlait de douleur. La douleur parvint à l’esprit du dragonnier et il oublia momentanément de frapper Brom. La détresse de sa monture se fit telle que Morzan perdit tout autre idée que celle de soigner son dragon. Il abandonna Brom et courut à travers la plaine rejoindre son dragon. Eragon ne bougea pas, fixant Brom qui regardait la scène avec des yeux ronds et qui n’avait même pas songé à se libérer. Enfin, le dragonnier prononça « Losna kalfya iet ! (Lâche mes jambes !)», et put retrouver la liberté de ses mouvements. Morzan était occupé à soigner son dragon alors Brom décida de se lancer à sa suite et de l’attaquer par surprise. Eragon décida de le suivre. Il arriva rapidement aux côtés de sa dragonne Saphira qui portaient les marques de son combat contre le dragon rouge. Elle était couverte de morsures et autres coups de griffes mais semblait en moins piteux état que la monture de Morzan qui avait une profonde entaille qui lui courait tout le long d’une de ses pattes antérieures que Morzan s’efforçait de soigner. Brom plongea dans le regard de son amie pour y guetter un soutient et, l’épée, à la main, fondit sur Morzan, visant son cœur. Mais le Parjure vit un avertissement dans les yeux de son dragon et sauta vivement sur le côté. L’épée de Brom lui traversa tout de même l’épaule. Morzan et son dragon hurlèrent à l’unisson et le traître fit face à nouveau. Il attaqua avec célérité mais Brom avait prévu le coup et recula. C’est alors qu’une effrayante lueur illumina les yeux noirs de Morzan qui échangea un coup d’œil entendu avec son dragon. Il esquissa un sourire mauvais, fixa la dragonne de Brom, tendit son doigt vers elle et cria : « Waìse Andlat ! (Meurt !) ». Son énergie lui fut aspirée d’un coup mais son dragon joignit ses forces aux siennes. Morzan parut se reprendre et murmura : « Kodthr du vanyali ! (Attrape sa magie !) ». Eragon vit Brom chanceler et comprit que Morzan était en train de se servir de sa force pour tuer sa dragonne. Il voulut intervenir mais il ne put prononcer aucune formule magique. Un éclair zébra le ciel pourtant sans nuages et une vive lumière rouge entoura Morzan et il la projeta directement sur Saphira. Brom poussa un cri mais ne put bouger tant sa force était happée par la magie du Parjure. La lumière vint frapper la dragonne en plein cœur et celle-ci s’effondra. Brom tomba à genoux à côté d’elle, des sanglots incontrôlables roulant sur ses joues. La dragonne plongea son regard dans le sien, sembla lui dire un dernier « Je t’aime » muet et s’éteignit dans un souffle. Brom ne voyait plus que sa haine et sa tristesse qui l’envahissaient. Il saisit son épée sans même s’en rendre compte et fit à nouveau face à Morzan. Celui-ci hurlait de rire et semblait fier de lui. Il lui lança ensuite un regard méprisant et cracha :
« Je t’aurais bien fait souffrir un peu avant de te tuer mais ce petit jeu m’a épuisé. Sache que si je te laisse la vie, ce n’est pas par pitié, c’est simplement parce que je suis épuisé...Mais qu’importe, nous nous retrouverons Brom, et continuerons ce petit amusement. Car je t’ai déjà tué... ». Sur ce, Morzan sauta sur le dos de son dragon et tout deux s’envolèrent dans les airs, le rire de Morzan résonnant encore dans la plaine où tout s’était fait silencieux...

Bien plus loin et bien des années plus tard, à l’orée d’un bois, un jeune dragonnier était allongé contre sa dragonne. « Non ! Brom ! Saphira ! », gémissait Eragon dans son sommeil. Sa dragonne tenta d’entrer dans son esprit pour le calmer et assista avec lui à la fin de son rêve...

Brom hurlait de douleur et de chagrin. Eragon aussi ne pouvait retenir ses larmes. Il s’approcha de son mentor mais à ce moment là, il fut entraîné loin de cette scène. Il se retrouva à nouveau dans la clairière où son rêve avait commencé. Il se sentait accablé par le chagrin et l’horreur face à la cruauté de son père. Derrière lui, quelque chose bougea. Il fit vole face, prêt à se battre mais constata alors qu’il n’avait pas d’épée pour se défendre. Soudain, une branche s’écarta et laissa place à Brom, non pas le dragonnier qui venait d’affronter Morzan mais le vieux conteur qu’Eragon avait connu à Carvahall, qui s’avança vers lui en souriant.
«-Je suis désolé que tu aies assisté à cette scène Eragon, commença son ancien mentor. Depuis que j’ai rejoint le royaume des défunts, je tente de te contacter et le rêve était le seul moyen fiable. Mais une partie de ma mémoire s’est insinuée entre toi et moi...J’aurais aimé que tu ne voies pas cela... Nous avons peu de temps, tu dois m’écouter attentivement, Eragon...
-Comment...pouvez-vous...me parler ? demanda Eragon, perplexe
-Le royaume des morts génère bien des secrets...répondit Brom énigmatique. Je ne puis te parler longtemps, il m’est impossible de franchir la barrière entre les morts et les vivants, même au travers d’un rêve, plus de quelques minutes.
-Je vous écoute...murmura Eragon en ravalant sa salive
-Eragon, je vois beaucoup de choses là où je suis désormais et le monde est en train de prendre une tournure très déplaisante. Tu dois rallier le plus d’alliés possibles contre le roi. Il faut se battre et en finir. Galbatorix ne peut continuer à étendre sa malveillance comme cela...
-Que dois-je faire ?
-Je ne peux choisir pour toi. Mais sache que de tes choix dépendent beaucoup de choses....
-Brom, puisque vous voyez beaucoup de choses, pensez vous que la crypte des âmes puisse m’être d’une quelconque utilité pour vaincre Galbatorix. Et savez-vous où elle se trouve ?
-La crypte des âmes te serait sans doute bien plus utile que tu ne le penses. Et oui je sais où elle se trouve. Cependant, elle est contrôlée par des forces bien plus puissantes que l’esprit d’un simple dragonnier et une indestructible magie m’empêche de révéler son emplacement.
-Vous pouvez peut être m’aider...
-Je peux seulement te dire que tu as déjà été dans le lieu où elle se trouve. Là bas, tu as été cruellement marqué mais la lumière a repris ses droits sur l’ombre et la souffrance... Mais prend garde, Eragon, une fois qu’une personne, ou un groupe de personne, entre dans la crypte des âmes, elle reste fermée à quiconque veut y entrer à nouveau pendant cent ans. Je sais que d’autres personnes la convoitent, entre avec elles ou entre avant elles, sinon la porte te sera fermée pendant cent ans...
-Mais je ne la trouverai pas ! J’ignore toujours où se trouve le rocher Kuthian...désespéra Eragon
-Tu le dois ! assura Brom. Je dois te dire une dernière chose : la porte de la crypte des âmes a été ouverte. Avant, seuls les dragonniers pouvaient y pénétrer mais la porte a été ouverte. Maintenant, même des forces terriblement maléfiques peuvent y entrer. Si les épreuves de la crypte sont vaincues, d’innombrables secrets pourraient être dévoilés aux mauvaises personnes...
-La porte a été ouverte...Je ne comprend pas...Brom, que trouverai-je dans la crypte ?
-Ce que tu y trouveras, je ne puis ne parler. Je peux te dire qu’y entrer est une chose, mais il faut ensuite la vaincre. La crypte recèle d’épreuves que tu devrais vaincre si tu veux accéder à son savoir. Et laisse moi te dire que pour y parvenir, tu auras bien moins besoin de ta force physique que de ta volonté et de ton courage...La crypte va te tester et voir si tu as la force morale d’y résister... ».
Eragon médita ses paroles quelques instants. Un sentiment de peur l’envahit. Il voulut questionner Brom à nouveau mais l’image du vieil homme lui sembla tout à coup moins nette. Puis petit à petit, sa silhouette se fit floue et il commença à disparaître.
«- Brom, attendez ! supplia Eragon
-Je t’avais dit que j’avais peu de temps...Bonne chance Eragon ! ». Il lui adressa un sourire bienveillant et disparut totalement.
« Et sache que je suis fier de toi, Eragon... », lui dit-il alors que tout son corps s’était déjà évaporé.

Près de Saphira, Eragon se réveilla en sursaut. Il parut un instant désorienté et comprit soudain que tout ce qu’il avait vécu n’était qu’un rêve. Il était assis dans l’herbe, Saphira à ses côtés et il tremblait de tous ses membres. Sa dragonne l’enveloppait d’un regard tendre.
« Saphira...j’ai...vu...Brom...bégaya t-il
-Je sais, petit homme. J’ai tout vu moi aussi, répondit sa moitié. Il ne nous reste plus qu’à trouver cette crypte bien que je n’aie pas comprit ce que Brom a voulu nous indiquer.
-Oui mais nous devons d’abord ramener Roran... ». A l’évocation de son cousin, le cœur d’Eragon se serra une nouvelle fois et il vit une étincelle de douleur dans les yeux de Saphira. Ils restèrent un moment à se regarder en silence, trouvant de la compréhension dans le regard de l’autre. Tout à coup, un bruissement derrière les arbres attira l’attention des deux compères. Eragon se leva d’un bond et se dirigea aussitôt vers la forêt. Saphira gronda doucement. Le jeune homme pénétra sous les arbres et avança de quelques pas vers l’endroit où il pensait avoir perçut le bruissement. Il s’enfonça un peu plus dans la forêt si bien qu’il ne vit plus Saphira. Il s’arrêta un instant pour tenter de percevoir le moindre bruit mais tout était silencieux. Etrangement silencieux même...Il s’apprêtait à repartir lorsqu’il se figea. Son acuité nouvelle lui permit d’entendre une faible respiration à quelques pas derrière lui. Son sang se glaça de se savoir peut être à la merci de quelqu’un qui n’aurait aucune pitié pour lui...Il aurait pu se retourner et se battre mais il n’avait pas d’arme et ne se sentait pas d’attaque pour un combat uniquement à l’aide de sa magie face à un adversaire dont il ignorait tout. Il préféra donc ne pas bouger et attendre. La respiration sembla se rapprocher un tout petit peu lorsqu’il entendit le puissant grognement de Saphira, qui avait perçut la peur de son dragonnier. La respiration s’évanouit aussitôt et le jeune homme entendit un bruit de pas rapides s’éloigner vers la forêt profonde. Il pivota et entraperçut le bout de ce qui semblait être une cape noire. Il aurait pu jurer avoir entendu un rire lorsque la mystérieuse personne s’était enfuie...

j'y croit pas ça marche!! internet remarche enfin!! *danse de joie*
merci beaucoup à toi Ebrithil d'avoir posté ma suite pour moi après tous ces vilains problèmes d'internet! j'espère que ça va pas arriver à nouveau de si tôt! bon j'espère que cette petite suite vous plaira! et encore désolée pour le retard

Pas de quoi, je suis un Fontadeur très gentil quand je le veux.

meri ebri !!
superbe suite par contre je suis intriguer par le sort qui apsire la magie de bromje sais pas il peux pas faire ça la magie c'est pas palpable c'est plutot siont énergie qu'il lui a prit non?
sinon l'idée de la communication par rêve et bien ça permet a era de par trop s'eterniser sur est-ce que vais chercher la crypte ou pas

ouah la vache!!!!
Alors là le combat brom/Morzan étai fabuleux, tout simplment magique. La mort de Saphira était poignante, on s'y croyait et on ressentait le désarroi du conteur. quelle imagination mon dieu! Un vrai régal que de lire cette suite toujours aussi formidable que les passages précédents.
Evidemment la fin me laisse perplexe quant à l'identité de cette mystérieus personne. Serait-ce Morzan qui aurait finalement survécu?

Tout d'abord merci beaucoup pour ces commentaires qui font très plaisir. Je suis très contente que ça vous ait plu...Folkvnir, ça fait plaisir de voir que la mort de Saphira a produit l'effet que je voulais. J'avoue que j'avais un peu peur que l'on ne ressente rien à travers ce passage alors ça me fait très plaisir de voir que tu as ressenti l'effet que j'ai voulu créer.
En tout cas j'ai beaucoup aimé écrire ce passage, je trouvais que Brom me manquait un peu!
Pour ce qui est de la mystérieuse personne, non Morzan n'a pas survécu. Pour le moment, l"identité de cette personne est très floue pour qui ne partage pas mes idées pour la suite. Je mettrai des tous petits indices dans le prochain chapitre. je dois d'abord finir le chapitre 8 et les indices seront, je pense, dans le 9 voir peut être le 10. Mais ils seront assez difficiles à trouver au début je pense.
Pour ce qui est du sort qu'a employé Morzan, Gaeldrech, oui il s'agit bien du fait que Morzan a absorbé la force de Brom. Mais j'ai mis "Attrappe sa magie" car je voulais spécifier qu'il s'agissait de sa force magique, je veux dire par là toute la puissance qu'il aurait pu utiliser pour jeter ce sort. Cela voulait dire que Morzan a pris quasiment toute la force de Brom mais pas toute quand même (vu qu'on voit bien que Brom ne s'est pas évanoui). Sinon, une telle prise de force aurait tué Brom. En gros, Morzan ne l'a pas totalement saigné à blanc. Et également, je l'avoue, je ne sais pas dire force en ancien langage alors j'ai trouvé un dérivé!

Ah, on sait enfin comment Eragon va régler les choses La crypte des Âmes. Elle vient d'être ouverte par la fille des étoile je pense.
A pauvre petit Eragon, y se fait défoncer par Roran.
Moi je trouve ça bien, qu'elle soit morte Katrina, c'est une bonne idée.


La suite

Euh il va falloir un peu plus que lacrypte des ames quand même pour tout arranger! Mais bon ça peut aider...Mais on y entre pas comme ça quand même!! Et non ce n'est pas Erialynn qui a ouvert la crypte des ames...

Bonne nouvelle: mon poignet va un peu mieux, je vais pouvoir enlever la bande demain et pouvoir écrire avec mes deux mains! La suite avancera un peu plus vite!

c'est une très bonne nouvelle ^^
bravo pour ta fic elle est vraiment bien
on s'y plonge direct et quand on a terminé on veut la suite ! bravo

mais qui est la traitresse je dirai Triana

entièrement d'accord elle a déja essayé d'embobiner eragon et elle est assoiffée de pouvoir

Pour ce fameux traitre ou cette fameuse traitresse, Ulfin, il faudrait que tu relises un passage de ma fic et tu verras qu'il arrive quelques petits ennuis à Triana. J'ai expliqué rapidement dans un de mes chapitres que Triana a bien fait partie du complot mais qu'elle était un simple pion. Et que Galbatorix s'est débarassé d'elle. Je l'ai seulement briévement expliqué, même si elle ne pourra plus l'expliquer elle même, car son rôle dans cette histoire sera raconté un peu plus tard dans l'histoire...Mais l'espion(ne) ce n'est pas du tout elle...
Bon je suis désolée pour mon retard dans la suite mais j'ai eu beaucoup de mal à écrire entre les problèmes de poignet les semaines passées, puis le petit manque de motivation, les soldes, les sorties entre amis, les matinées à dormir et plus récemment les grèves EDF qui m'empechaient de poster, j'ai tout eu! Hey mais je vous raconte ma vie là! Allez trêve de bavardages inutiles, je vous met ENFIN la suite!

Murtagh reprit difficilement conscience. Une douleur lancinante lui vrilla la tête. Il finit par ouvrir péniblement les yeux et mit quelques secondes à comprendre où il se trouvait. Puis finalement, les récents évènements lui revinrent en mémoire. Il se revoyait menaçant son jeune frère, Eragon, et un sentiment de honte le submergea. Il se rappela ensuite Erialynn qui s’évertuait à le détourner de son noir dessein quand cette pensée s’imposa subitement à lui : « Erialynn ! ». Ce nom était sorti précipitamment de sa bouche lorsqu’il s’était rendu compte qu’il ne savait pas du tout ce qui était arrivé à la jeune femme. Il se souvenait seulement qu’elle avait prononcé un mot en ancien langage, puis le trou noir...Il se leva d’un bond mais vacilla légèrement. A côté de lui, Thorn, son dragon ouvrit immédiatement les yeux, sans doute avait-il somnolé.
« Thorn, qu’est-il arrivé ?
-Tu as songé à capturer Eragon, mais la jeune femme qui était avec vous t’en a empêché, expliqua le dragon. Elle est restée près de toi pour t’aider à te contrôler mais je n’avais pas prévu que cette sorcière te jette un sort ! ».
Lorsqu’il avait prononcé ces dernières paroles, la voix de Thorn s’était durcie. Alors tout fut clair pour Murtagh : Erialynn l’avait forcé à dormir pour qu’il ne poursuive pas Eragon et avait tenté de s’enfuir. Mais Thorn, l’avait arrêtée.
«Qu’est ce que tu lui as fait...s’enquit le jeune dragonnier bien qu’il ne voulût pas vraiment le savoir
-Je me suis occupé d’elle puis je t’ai éloigné de cet endroit maudit qu’est le repaire des Ra’zacs... C’est tout. ».
C’est à ce moment seulement que Murtagh se rendit compte qu’il n’était plus devant l’entrée d’Helgrind. Le paysage rocailleux indiquait qu’ils étaient encore dans la montagne maudite mais ils devaient sans doute l’avoir contournée. Thorn l’avait déposé à l’abri des rochers en évitant soigneusement de se retrouver face à la cité de Dras-Leona.
« Murtagh, nous devons partir d’ici...avança Thorn
-On ne peut pas abandonner Erialynn alors que je ne sais même pas ce que tu lui as fait !
-Et bien, regarde... ». Thorn le laissa regarder dans ses souvenirs et son dragonnier put voir le coup de griffe que Thorn lui avait administré. Il vit la jeune femme s’effondrer et son sang se répandre. Fort heureusement, le dragon n’avait pas renouvelé son geste.
«Quand nous sommes partis, était-elle...morte ?
-Je n’en sais rien », répondit le dragon avec franchise.
Le sang de Murtagh ne fit qu’un tour. Cette jeune femme l’avait empêché de commettre une grave erreur et il la laissait, baignant dans son sang. Il ne pouvait pas faire cela...
Il prit quelques minutes pour faire comprendre à Thorn qu’elle n’avait pas voulu lui nuire mais plutôt le contraire et qu’il fallait retourner sur les lieux pour voir si ils pouvaient encore faire quelque chose pour l’aider. Finalement, Thorn acquiesça à contrecoeur. Il voulait entraîner son dragonnier le plus vite possible à la recherche de la crypte des âmes sans que rien ne les retarde. Mais il convint qu’ils ne pouvaient laisser cette jeune magicienne à son triste sort sans en éprouver de terribles remords par la suite. Murtagh enfourcha donc son dragon qui le conduisit à nouveau devant le repaire des Ra’zacs. Bien que ceux-ci soient morts, une atmosphère oppressante régnait encore en ces lieux. L’immense porte noire s’ouvrait sur le même couloir sombre et humide qu’ils avaient emprunté plus tôt. Murtagh repéra immédiatement Erialynn, allongée au milieu d’une importante flaque rouge. Il ne perdit pas un instant et s’agenouilla auprès d’elle. Mais la vue de toute cette quantité de sang ne présageait rien de bon. Il chercha pourtant son pouls et constata avec soulagement que son cœur battait encore. Cependant, elle était très faible et le moindre déplacement lui serait sans doute fatal. Murtagh était déjà très surpris de la trouver encore vivante. L’une de ses mains était crispée sur son ventre et lorsqu’il la retira, le jeune homme découvrit une large blessure béante, laissée par la griffe de Thorn. Encore une fois, il s’étonna de son incroyable résistance. Tout son corps était glacé et la perte de sang avait accentué la pâleur de ses joues, leur donnant une couleur très inquiétante. Le dragonnier se décida alors à agir : rien ne pouvait lui confirmer qu’il était encore possible de sauver la jeune femme mais il devait tenter le tout pour le tout. Il rassembla ses forces, conscient de la quantité de magie qu’il devrait dépenser. Il s’apprêtait à prononcer la formule quand Thorn l’arrêta :
« Tu ne peux pas faire ça ! Tu es encore sonné par son sortilège...Tu n’as pas retrouvé toutes tes forces.
-Pourtant, c’est maintenant ou jamais ! » répliqua Murtagh bien qu’il ne soit plus tellement sûr de lui.
Il ferma les yeux, se concentrant au mieux sur ce qu’il voulait accomplir et s’exclama : « Waìse Heill ! (Soit guérie ! ou Soigne !) ». Un rayon d’une chaleureuse lumière rouge s’échappa de sa paume et se promena sur la plaie de la jeune femme. Les forces de Murtagh diminuèrent beaucoup plus vite qu’il ne l’aurait pensé bien qu’il puisât dans les forces de son dragon. Alors qu’il luttait pour rester conscient et rassembler de nouvelles forces, le sortilège s’arrêta de lui-même. Le jeune homme ouvrit les yeux et constata avec déception que sa magie n’avait pas refermé la blessure d’Erialynn. Ses joues avaient quelque peu perdu de leur pâleur affolante mais la griffure était toujours aussi importante. Ne voyant pas d’autre solution, il voulut recommencer mais les forces lui manqueraient très rapidement et cela pourrait lui coûter la vie...Il contempla quelques instants la jeune femme qui était si importante aux yeux de Galbatorix. Le roi lui-même n’avait pu la retrouver mais un seul coup de griffe avait eu raison d’elle. Maintenant, elle allait mourir...Il repoussa une mèche blonde qui était tombée sur son visage et lui murmura : « Je suis désolé... ». Le cœur serré, il se leva et se décida à reprendre son chemin. Dans quelques heures, elle serait morte. Rien ne servait d’attendre cet instant. Murtagh ne se sentait pas la force de voir mourir une personne qui avait voulu lui venir en aide. Bien qu’il ne la connaisse pas, il ne pouvait nier qu’elle avait fait beaucoup plus pour lui qu’elle ne l’aurait imaginé. Un court instant, très court même, elle l’avait vu autrement que comme un monstre...
Alors que le dragonnier s’apprêtait à demander à Thorn de l’emmener loin d’ici, il remarqua que son dragon fixait le corps d’Erialynn avec intensité. Une grande tristesse se lisait dans ses yeux profonds.
« Thorn, ce n’est pas ta faute...Tu as simplement voulu me protéger...le consola le jeune homme.
-Tu ne trouves pas qu’elle a l’air toute fragile ? Elle est soit disant si dangereuse pour le roi mais là, elle est toute fragile...murmura le dragon. Et moi je l’ai tuée... ».

Murtagh ne pouvait rien redire à cela. Aussi laissa t-il son ami présenter ses excuses à sa façon. Thorn resta plusieurs minutes devant la jeune femme, n’esquissant pas un seul mouvement. Mais une crainte saisit Murtagh : quelqu’un pouvait se rendre compte de la mort des Ra’zacs et envoyer des hommes de Dras-Leona. Ils ne pouvaient pas rester sur les lieux...
« Thorn, il faut vraiment partir là... »dit-il d’une voix mal assurée.
Mais à ce moment, Thorn fit une chose à laquelle Murtagh ne s’attendait pas. Il approcha son énorme tête de celle de la jeune femme et son souffle chaud lui ébouriffa les cheveux. Une plainte s’échappa de sa gorge et une sorte de sifflement s’en suivit. Tout autour d’eux, le temps sembla se suspendre. C’est alors que le corps d’Erialynn se souleva de quelques centimètres du sol. Elle arriva enfin à hauteur de la gueule du dragon qui cracha un petit jet de fumée. La jeune magicienne en fut totalement enveloppée. Son corps flotta encore un peu dans les airs puis elle retomba doucement sur le sol, toujours entourée de fumée. Murtagh assistait bouche bée à cette scène. Enfin, Thorn souffla longuement sur la fumée qui se dissipa. A la place se trouvait Erialynn, totalement soignée : sa blessure s’était refermée et le sang tout autour d’elle avait disparu. Elle restait inconsciente mais semblait plutôt plongée dans un profond sommeil.
« Thorn, comment as-tu fait...s’émerveilla Murtagh
-Et bien mon cher, on ne t’avait pas dit que ceux de ma race avaient des particularités tout à fait exceptionnelles ?
-Bon très bien, garde tes secrets... », lui répondit Murtagh avec un grand sourire.
Ils convirent rapidement d’emmener Erialynn à l’abri. Murtagh la souleva avec précautions et l’installa sur le dos de Thorn. Il monta à sa suite et le dragon les emmena là où il avait conduit sa moitié un peu plus tôt. Là, il la déposa sur le sol et tira une couverture des fontes de Thorn. Elle s’agita un peu et entrouvrit un œil. Le jeune dragonnier posa une main sur son front et lui murmura de se rendormir.
« Tu as raison Thorn, elle a l’air bien plus fragile qu’elle ne l’est. Si seulement elle pouvait contrôler sa magie et exploiter l’étendue de ses pouvoirs, elle pourrait peut être arranger certaines choses...
-La magie n’arrange pas tout...répondit doctement le dragon. Pour le moment, la principale question est de savoir ce que nous allons faire d’elle.
-Elle doit s’en aller dès qu’elle ira mieux !
-Je ne pensais pas à cela...Pour moi, il serait plus sage qu’elle reste avec nous. Sa puissante magie, même si elle ne la contrôle pas encore, pourrait nous être une aide bien précieuse pour la suite.
-Elle ne peut pas rester...Tu oublies notre serment ? On doit la ramener au roi. Il ne la laissera pas en vie si on la lui livre sans défense...se récria Murtagh
-Justement, Murtagh, parlons en de nos serments. Nous recherchons la crypte des âmes car c’est le seul moyen de nous libérer de ces chaînes. Mais nous pensions aussi la trouver à Helgrind et il s’est avéré que ça n’était pas le cas. Imaginons le pire : si nous ne la trouvons pas, nous ne pourrons rien faire d’autre qu’obéir au roi en tentant de nuire le moins possible à ton frère. Et Galbatorix t’a fait jurer de lui ramener Erialynn. Déjà, nous nous sommes éloigné de lui bien longtemps. Dans le pire des cas, si Erialynn est avec nous et que plus aucun espoir ne se dessine, nous pourrons toujours nous éviter de grandes souffrances en exécutant l’ordre qui nous a été donné et pour lequel nous avons juré.
-Tu veux dire la trahir ? Lui faire croire que nous ne la livrerons pas pour qu’elle nous suive et ensuite l’abandonner au roi...Je ne peux pas faire ça ! Je ne suis pas sans cœur et je sais ce que le roi lui fera subir.
-Murtagh, ce n’est pas comme si on avait le choix...
-Elle peut toujours s’éloigner le plus possible de nous une fois qu’elle sera réveillée. C’est le mieux pour elle, conclut Murtagh d’un ton qui n’admettait aucune réplique
-De quoi as-tu peur Murtagh ? demanda le dragon d’une voix douce
-De son pouvoir, trop considérable et de ce que cela créerait si Galbatorix pouvait en disposer et de...de moi. ».
Thorn comprenait le dilemme de son dragonnier. Lui non plus ne voulait pas choisir entre livrer une personne innocente et, qui plus est, représentant un grand espoir pour les peuples libres, et la laisser entre les mains du roi. Mais il faisait aussi tout pour éviter des horribles souffrances au jeune homme. Il ne pensait plus pouvoir trouver à temps un moyen de se libérer mais il ne voulait pas en faire part en Murtagh. Au moins l’un d’entre eux devait encore garder espoir...
C’est sur ces pensées que les deux amis entendirent un faible gémissement derrière eux. Murtagh pivota et vit qu’Erialynn commençait à se réveiller. Elle ouvrit enfin les yeux et sembla totalement perdue.
« Où...où suis-je ? demanda t-elle d’une petite voix
-Tu es encore dans la montagne d’Helgrind mais nous nous sommes éloignés de la porte noire, lui expliqua Murtagh
-J’ai mal partout, se plaignit la jeune femme
-Euh...je sais. C’est parce que tu as eu...
-C’est bon, qu’est ce que tu crois, je sais très bien ce qui m’est arrivé...le coupa t-elle. Mais comment se fait-il que je ne sois pas....
-Thorn t’a sauvée. Il a fait quelque chose, je ne sais pas quoi, et tu es là ».
L’explication de Murtagh était incompréhensible mais elle s’en contenta. Les deux jeunes gens se détaillèrent quelques instants, un silence gênant s’installant entre eux. Ne pouvant soutenir son regard qui semblait lire en lui, Murtagh prit à nouveau la parole :
« Je ne veux pas te brusquer après ce que tu as vécu mais maintenant que tu vas mieux, tu dois partir le plus loin possible...
-Mais...
-Il n’y a pas de « mais », l’interrompit-il. Tu dois t’éloigner au plus vite, mettre la plus grande distance entre toi et nous et trouver rapidement un endroit où tu seras en sécurité.
-Mais je n’ai nulle part où aller ! Je fuis l’empire et j’erre partout et nulle part mais je n’ai aucune attache. Je pourrais t’aider à trouver ce que tu cherches...proposa la jeune magicienne
-Erialynn, tu sais très bien ce que j’ai juré de faire. Tu ne voudrais pas me faciliter la tâche....
-Tu n’es pas obligé d’obéir ! Il ne t’a pas donné de temps pour me ramener. Il n’a pas précisé si tu devais le faire tout de suite ou dans dix ans !
-Ce n’est pas aussi simple que tu ne le penses...
-Voilà que tu recommences ! Ce n’est pas aussi simple que tu ne le penses... Je ne suis pas stupide, je sais ce que tu mets en jeu quand tu désobéis au roi. Pourtant tu as laissé Eragon par deux fois, et que je sache, tu m’as tenue inconsciente et nous ne sommes pas en route pour Uru’baen...s’écria t-elle révoltée par tant de fatalisme
-Le roi ne connaît pas la pitié, si je te livre à lui, il te tuera !
-Tu comptes le faire... ? lui demanda t-elle avec une nuance de soupçon dans la voix.
-Non...enfin je ne pense pas. Mais j’ai surpris une conversation au palais. Le roi parlait d’une prophétie et de la personne à qui cette prophétie était destinée. Il répétait sans cesse « il me la faut ! ». Une fois que j’ai appris ton existence, il m’a parut évident que cette prophétie te concernait. Alors imagine un peu si le roi trouve un moyen de me forcer à te ramener à lui tout de suite. Il ne faut pas le laisser te faire du mal. Pour moi, il n’y a peut être plus d’espoir...Mais pour toi, il y en a.
-Alors tu n’y crois plus ? Tu vas continuer à servir le roi parce que tu ne penses pas qu’il y ait un moyen d’améliorer la situation des peuples libres...Pourtant il y a toujours un moyen...dit-elle à court d’arguments.
-Ecoute, le roi connaît mon vrai nom, il est plus puissant que quiconque en Alagaësia et plus malveillant encore. Je ne vois pas comment avoir une fin heureuse avec un tel tyran. Mais tu peux lui échapper encore quelques temps si tu t’éloignes de moi...
-Je vois, tu n’as plus aucun espoir...Et bien sache, dragonnier, que les deux enfants qui ont accepté de se sacrifier pour m’aider, pour s’opposer au roi, avaient plus d’espoir et de courage que toi... ».
Sur ce, elle tourna le dos à Murtagh et se résolut à s’en aller. Si jamais il n’avait plus assez de force pour agir pour lui et non pour le roi, elle ne devait pas rester avec lui. Elle lui ferait confiance et lui, il la sacrifierait. Elle fit mine de partir quand soudain, une terrible douleur lui vrilla la tête. Elle chancela et dut s’accrocher au rocher le plus proche. Elle se tourna vers Murtagh, une expression de peur et de colère dans le regard. Peut être tentait-il de la retenir...pour l’emmener à Uru’baen...Mais le jeune homme ne paraissait rien comprendre de la situation. Il s’approcha d’elle, mais à son tour, vacilla et manqua de tomber lui aussi. Sa tête le faisait souffrir également. Les deux jeunes gens échangèrent un regard d’incompréhension. Ressentant la douleur de son dragonnier, Thorn s’introduisit dans son esprit et parvint enfin à chasser la douleur. Il mit une telle violence à la repousser que la force qui torturait l’esprit d’Erialynn fut quelque peu déstabilisée aussi. Elle put alors dresser de solides murailles mentales et la souffrance s’estompa. Reprenant ses esprits, la jeune femme demanda :
« Que s’est-il passé ?
-Je n’en sais rien, je pense qu’on a tenté de nous visualiser. Mais la personne concernée a dû vouloir nous visualiser tous les deux en même temps alors sa force a été divisée...
-Le roi ?
-Sûrement... ».
Murtagh pria pour que ça ne fût pas le cas mais il n’était pas dupe. Erialynn rencontra son regard et ils comprirent enfin mutuellement. Erialynn devait partir, non pas parce qu’il était prêt à la livrer mais parce qu’il avait assez souffert et qu’elle ne devait pas lui causer plus de problèmes qu’il n’en avait déjà. Quand à lui, à travers la détermination qui brillait dans le regard bleu d’Erialynn, Murtagh eut un aperçu de la puissante magicienne qu’elle allait devenir...
« Bon, je crois que je comprend pourquoi tu veux m’éloigner...Je t’ai mal jugé Murtagh...
-Tu n’es pas la première, répondit-il avec un sourire amer. Où comptes-tu aller ?
-Je n’en sais rien...On verra bien... ».
Ils échangèrent un rapide merci, puis Erialynn fila au plus vite. Elle entreprit de quitter la montagne et ne se retourna pas un seul instant. Elle arriva bientôt en terrain plus plat et aperçut une route qui traversait un petit bosquet qui aurait pu faire office de forêt si les arbres n’étaient pas si espacés. Elle s’y dirigea et parvint enfin sur le petit chemin, qu’elle décida d’emprunter. Elle se prit à regretter les moments de vol qu’elle avait partagés avec Saphira lorsqu’elle l’avait conduite à Helgrind. A dos de dragon, elle aurait pu rallier un endroit sûr au plus vite. La présence d’Aiedail lui manquait également. C’est avec lui qu’elle avait fuit son village et qu’elle avait pu échapper aux soldats de l’empire. Mais seules ses jambes la porteraient aujourd’hui...
Lorsqu’elle se retrouva à l’abri des arbres, la jeune femme s’accorda une petite pause. Elle s’assit au bord de la route mais aussitôt, un sentiment de malaise s’empara d’elle. Un mauvais pressentiment s’insinua sournoisement dans son esprit et ne la quitta plus. Incapable de rester plus longtemps inactive, elle reprit sa marche. Mais soudain, une voix se mit à chuchoter dans son esprit. Effrayée, elle tenta vivement de la repousser et de dresser ses barrières mentales mais la voix persista. Une violente douleur s’en suivit. Elle poussa un cri et tomba à genoux au milieu de la voie. Le chuchotement s’intensifia et des images s’imposèrent à son esprit : une salle obscure...puis une intense lumière verte...Elle voulut repousser ces images mais elles devenaient de plus en plus précises. Au milieu, une table...et sur la table, une pierre verte émeraude qui brillait de milles feux...Alors elle comprit : ce n’était pas une pierre mais le dernier œuf de dragon que gardait Galbatorix. Mais il y eut ensuite ce rire...Un rire mauvais avec une note de démence...Un rire qui la terrifiait...Elle se débattait furieusement tout en sachant qu’elle n’était sûrement pas la seule à voir ces images. Puis, se reflétant sur l’œuf, elle vit ces yeux...Deux yeux noirs très fiers qui semblaient lire au plus profond de son âme...
« Je sais que c’est toi...Sache, Erialynn, que si le dragonnier qui est chargé de te trouver ne met pas tout le cœur nécessaire à l’accomplissement de sa mission, ce n’est pas mon cas...Je te trouverai, crois-moi ! ». Ces paroles avaient été prononcées dans son esprit par une voix froide. S’en suivit à nouveau le rire qu’elle détestait déjà tant. Alors qu’elle tentait de repousser cette présence, elle ne put retenir la déferlante de puissance qui assaillit son esprit. Ses murailles, fragilisées par la peur, cédèrent d’un coup. Elle sentit une conscience pénétrer dans la sienne et mettre à sac ses souvenirs. Son enfance, sa vie au village, sa mère, son apprentissage de l’ancien langage, l’absence de son père dont elle n’avait jamais rien su, puis les ennuis, la mort de sa mère, les premiers soldats qui la cherchaient, sa fuite du village, la course poursuite pour échapper à l’empire, la découverte de sa magie...Tout y passa. Elle ne pouvait retenir cet esprit qui fouillait partout avec tant d’indiscrétion et de violence. Il allait arriver à ses souvenirs d’Eragon, de Murtagh, qu’elle voulait protéger par-dessus tout. Sa première confrontation avec les Ra’zacs, la mort des deux petits enfants...Non, il ne devait pas aller plus loin...Erialynn tenta de le repousser de toute ses forces mais la conscience qui violait son esprit sans scrupules était bien plus forte qu’elle. Elle ressentait une douleur terrible et percevait le plaisir malsain que cet individu prenait à mettre ainsi à nue sa vie privée. Ses souvenirs les plus personnels étaient découverts et elle ne pouvait rien faire pour y résister. Mais elle ne pourrait supporter qu’il découvre Saphira, Eragon, Thorn et Murtagh. Pourtant, elle ne voyait aucun moyen de se libérer. Elle s’apprêtait à capituler et à arrêter de protéger chèrement ces souvenirs lorsqu’elle sentit une autre conscience pénétrer son esprit. Une conscience qui cette fois, lui était familière...Cette intelligence ressemblait en tous points à celle de Murtagh mais était plus profonde, plus subtile et plus sage que celle du dragonnier. Thorn...Le dragon joignit son esprit au sien et engloba les souvenirs qu’elle désirait tant protéger. Ensuite, le dragon projeta une telle explosion de puissance que la présence fut immédiatement repoussée. Thorn étendit son esprit tout autour de celui d’Erialynn et força la vile conscience à s’en retourner. Il parvint enfin à l’expulser totalement et l’esprit de la jeune femme fut libéré du cruel étau qui le maintenait. Thorn resta dans son esprit le temps qu’elle érige correctement des murs infranchissables. Puis il la quitta doucement. Reprenant conscience du monde qui l’entourait, Erialynn fut prise de vertiges et s’effondra. Aussitôt, elle fut rattrapée par Murtagh alors qu’elle n’avait même pas perçu sa présence. Le jeune homme n’était pas entré dans son esprit. Thorn avait du s’y opposer. Il l’aida à s’asseoir et ne put s’empêcher de la questionner.
« Que t’est-il arrivé ? lui demanda t-il d’une voix où perçait nettement l’inquiétude.
-Il est entré dans mon esprit...Il y avait l’œuf vert et puis ces yeux...Et ce rire...Il a tout vu, tout regardé, il m’a fait du mal et il a tout vu, tout sauf toi, Eragon et Saphira...
-Qui ? Est-ce que tu sais de qui il s’agissait ?
-Non, je n’ai pas pu le savoir...Il a tout regardé... ».
Elle lui raconta tout ce qui venait de se produire. Elle ne remarqua même pas que des larmes avaient commencé à perler à ses yeux.
« Il a tout regardé...répéta t-elle une nouvelle fois
-Il n’a pas vu où tu te trouvais, Thorn l’en a empêché, lui murmura t-il d’une voix douce
-Il aurait pu vous voir...J’aurais pu vous trahir... ».

Murtagh aurait bien voulu la rassurer du mieux possible mais il ne pouvait effacer tout ce qui venait de se produire. Il croisa son regard et lut toute la peur et la détresse qui l’envahissait. Elle se sentait blessée...Aussi, sans rien dire, il la prit dans ses bras, sachant pertinemment que cela ne lui apportait qu’un bien maigre réconfort. Plus tard, il lui expliqua avoir ressentit un pressentiment de plus en plus violent qui la concernait depuis qu’elle l’avait quitté. N’y tenant plus, Thorn et lui avaient entreprit de la retrouver, jugeant qu’elle ne serait pas moins en sécurité avec eux que seule. Il fut ensuite convenu qu’Erialynn voyagerait quelques temps avec le dragonnier et sa moitié, juste le temps de pouvoir la placer en sécurité. Cependant, la nuit venue, alors qu’elle entendait le souffle régulier du dragon à côté d’elle et de son dragonnier qui dormait à points fermés, la jeune femme ne put calmer sa peur et ne put chasser de son esprit ce rire qui l’avait tant troublée...

Bien plus loin, dans le froid palais d’Uru’baen, un homme pénétra dans la salle du trône, où le roi l’avait fait convoquer. Il était enveloppé dans un long manteau noir et un capuchon lui cachait le visage. Seules quelques mèches sombres s’échappaient ça et là.
« Vous m’avez fait demander, mon seigneur...
-Oui en effet, répondit la voix dure de Galbatorix. Je souhaitais te dire que tu as été énormément stupide en pénétrant dans l’esprit de la fille des étoiles. Tu n’as rien appris de nouveau et tu aurais pu te faire tuer, ou découvrir...ce qui revient au même pour moi...
-Je suis désolé, votre altesse. Mais j’ai néanmoins aperçut quelque chose qu’elle a vu également. Vous savez l’œuf...D’ailleurs, quand pourrais-je aller le voir ? demanda t-il plein d’espoir.
-Je t’ai dit que tu irais quand je jugerai que c’est le moment ! Tu t’obstines beaucoup trop. Pour le moment, contente toi de m’obéir !
-Bien, mon seigneur. Mais si je peux me permettre, mon seigneur, c’est un dragon qui m’a repoussé de son esprit...Elle a donc rejoint l’un des deux dragonniers...
-Ne crois-tu pas que j’ai deviné cela depuis longtemps imbécile ! Mais l’ennui, c’est que je ne pense pas qu’il s’agisse de Murtagh...Elle a sans doute rejoint Eragon à l’heure qu’il est et les Vardens. La tâche de Murtagh n’en sera que plus compliquée.
-Avec tout mon respect, comment pouvez-vous être certain que Murtagh n’est pas de son côté ? demanda l’homme
-Il m’a juré tout cela en ancien langage et il était terrifié qu’il arrive du mal à son dragon. Il n’aura pas assez de cran pour me défier, répondit le roi avec assurance
-Ce stupide dragonnier n’a même pas réussi à la retrouver à temps ! A moins son père, malgré sa suffisance, avait l’étoffe d’un vrai dragonnier et d’un puissant combattant et magicien !
-Je ne te permet pas de sous-estimer mes choix...répliqua froidement le tyran. Lorsque son dragon a choisi Murtagh, j’ai eu à choisir entre les tuer tous les deux ou les assujettir. Mais j’ai choisi de garder Murtagh. Ne le sous-estime pas...Maintenant laisse moi, je t’appellerai à nouveau quand j’aurai besoin de toi... ».
L’homme s’inclina et tourna les talons.
« Ah oui au fait, l’arrêta le roi en se levant pour le dominer de toute sa hauteur, je voudrais que dorénavant, tu n’oublies pas que tu es un traître et que tu me sers comme espion. Et pour, moi un espion découvert est un espion mort...Suis-je bien clair ?
-Parfaitement, sire ». L’homme s’enfuit définitivement de la pièce.
Galbatorix s’assit sur son trône, une profonde lassitude imprégnant ses traits. Soudain, une vague de fatigue s’abattit sur lui et il parut un instant bien las et, bien que cela parût impossible, quelque peu affaiblit. Shruikan, son dragon, sommeillait dans un coin de la pièce. Il entrouvrit un œil et demanda à l’homme qui lui servait de dragonnier :
« Vous pensez qu’il s’affaiblit mon maître ?
-Non...il ne m’a jamais fait défaut depuis sa création...Il n’y a pas de raison que cela change. Même lorsque Vrael lui-même a tenté de s’y attaquer, il n’a pas failli.
-Puisque vous en êtes sûr...Moi je n’ai jamais accordé trop d’intérêt pour ces choses-là...
-Je ne t’ai pas demandé ton avis, Shruikan ! rugit le roi. Mais tu viens de me donner une petite idée...Il y a bien longtemps que cela n’a pas été utilisé mais rien n’est assez ancien pour ne pas être réemployé...
-Vous n’y pensez pas, cela serait trop compliqué, contra le dragon en lisant dans les pensées de son maître.
-Trop compliqué, tu as raison mais pas impossible... »rétorqua le roi, sa méchanceté luisant encore plus dans son regard qu’à l’acoutumée...

beau passage!!
mais de quoi parle le roi??????